Mesdames, Messieurs,
Chers collègues,

Permettez-moi de saluer tous les participants et invités de notre conférence, qui nous donne la possibilité de "mettre nos montres à l’heure" sur les plus actuels problèmes de la sécurité européenne et globale.

Je commencerai par un des problèmes importantissimes, dont l’échelle avait été à peine comprise de manière adéquate par beaucoup de pays jusqu’à il n’y a pas si longtemps. C’est la création d’un système global de l’opposition au terrorisme international. Je me rappelle bien la thèse, plusieurs fois répétée au cours de nos rencontres, disant que sur la piste antiterroriste, il faut unir les efforts et créer une réserve de solidité, capable de neutraliser toute menace terroriste. Aujourd’hui, nous voyons que, malgré toutes les difficultés, la ligne commune sur le renforcement de la large et puissante union antiterroriste trouve toujours plus de soutien à l’échelle globale.

Cependant, le monde moderne est très compliqué. Nous comprenons tous qu’un des principaux problèmes du système moderne des relations internationales est celui de l’admissibilité des actions unilatérales d’un état ou d’un groupe d’états en-dehors du mandat de l’ONU autorisant l’usage de la force, avant tout, pour la lutte contre le terrorisme international.

Je crois que le partenariat de la Russie et de l’OTAN est appelé à contribuer à ce que l’usage de la force dans les rapports internationaux, y compris pour la lutte contre le terrorisme international, se passe uniquement dans le champ du droit international. La lutte contre le terrorisme doit faire partie des efforts de maintien du caractère civilisé des relations internationales modernes. Ce n’est pas correct de lutter contre le terrorisme par les méthodes qui ne relèvent pas du droit, impossible aussi.

Qu’a-t-on donc déjà fait ces derniers temps, où en sommes-nous et que faut-il faire en perspective ?

Aujourd’hui, tout le monde est témoin des grands succès de la mise en pratique de la stratégie antiterroriste internationale - du démantèlement des Talibans et de l’infrastructure d’Al-Qaida en Afghanistan jusqu’au succès de l’action conjointe des services spéciaux de la Russie, des USA et de la Grande-Bretagne pour arrêter la contrebande des LMAP "Igla". Nous avons aussi avancé sur la voie de la formation du système international de contrôle financier, dont la tâche est de couper les canaux de l’approvisionnement financier des terroristes.

Cependant, il existe des tendances inquiétantes. Nous observons l’intensification des structures terroristes internationales, le "transvasement" des cellules d’Al-Qaida, avant tout, dans la région proche-orientale, le rétablissement partiel du potentiel de combat du mouvement des talibans en Afghanistan et au Pakistan - tous les indices dangereux confirmant ces appréciations. Le territoire de l’Irak est devenu le centre d’attraction pour les représentants des groupes terroristes de tout le Proche et Moyen-Orient, un vrai "aimant pour les terroristes".

Aujourd’hui, on a besoin de chercher en commun l’issue de la crise irakienne, dont la poursuite - et c’est évident pour tous - ne répond pas aux intérêts de la communauté internationale. C’est pourquoi nous sommes intéressés au succès des USA et de leurs alliés en Irak et prêts à coopérer étroitement dans le but du rapide règlement de la situation politique dans cette région.

Quelques mots dans ce contexte à propos de la Tchétchénie. Je veux souligner que les autorités russes n’ont jamais cherché à cacher la vérité des événements qui s’y passent, au contraire, ont essayé d’informer le monde entier des processus qui se passent dans cette partie de la Russie.

Aujourd’hui en Tchétchénie sont déjà détruites toutes les grosses formations des terroristes et leur infrastructure, et nous avons passé au processus du règlement politique. On a tenu le référendum, adopté la Constitution de la Tchétchénie, pour laquelle ont voté plus de 80 % d’électeurs tchétchènes, et qui stipule nettement et clairement que la République Tchétchène fait partie intégrante de la Fédération de Russie. Ensuite, à peu près au même pourcentage, a été élu le Président légitime de la République. Le tour est aux élections du parlement tchétchène et à la signature du Traité entre le Centre fédérale et la République Tchétchène sur la répartition des pouvoirs avec les vastes droits autonomes pour la Tchétchénie.

Néanmoins, dans les régions montagneuses de la Tchétchénie et de la Géorgie, sont encore restés certains groupes actifs de bandits, qui comprennent Arabes, Turcs et même représentants de certains pays de l’Europe Occidentale. Ils y parviennent en empruntant des chemins tout à fait concrets - et nous avons plusieurs fois transmis aux organes compétents des pays appropriées l’information des passeports réels confisqués sur les mercenaires tués avec les visas d’entrée en Arabie Saoudite, au Pakistan et en Géorgie.

Cela confirme une fois de plus le besoin de la coopération internationale variée et large pour couper les canaux du financement des organisations et formations terroristes, indépendamment de l’endroit, où elles se trouvent.

Sûrement, les efforts conjoints de la lutte contre le terrorisme international ne sont pas l’unique domaine de la coopération de la Russie et de l’OTAN. Je veux dire avec satisfaction que le partenariat de la Russie et de l’OTAN est sorti de "l’adolescence".

Aujourd’hui, la tâche principale est de transformer le mécanisme des "vingt" du facteur politique, qui joue déjà un rôle important dans la formation de l’esprit du système moderne des relations internationales, en un facteur, qui détermine les actions pratiques de l’Alliance et de la Russie dans le domaine de la force. Il faut déployer plus d’actions conjointes d’importance pratique. Ceci dit, non seulement dans le domaine des technologies de force auxiliaires (opérations de sauvetage et humanitaires, échange de l’information), mais sur la piste principale de l’activité des forces armées de l’Alliance et de la Russie.

Et il faut dire qu’on les voit déjà se tourner vers le travail pratique.

On a atteint un positif substantiel dans le domaine des NMD de théâtre. On a élaboré et adopté le mandat et le programme du travail des groupes spéciaux pour la période jusqu’à 2005, défini les pistes concrètes de coopération, comme la finalisation du concept du NMD de théâtre, la préparation et la tenue des manøuvres, la compatibilité des systèmes du NMD de théâtre et leurs capacités.

L’an dernier, nous avons commencé le travail de l’augmentation de la compatibilité opérationnelle des Forces armées de la Russie et des Forces armées unies de l’OTAN pour les actions conjointes au sein des forces multinationales opérationnelles, dirigées tant par les structures internationales unies que nationales.

En 2003, dans le cadre de cette piste de coopération, on a tenu plus de 20 manifestations - tant sur le territoire des états-membres de l’OTAN qu’en Russie. Nous sommes prêts à continuer la coopération, y compris dans la tenue des manøuvres bilatérales conjointes avec la soi-disant "coalition des désireux" parmi les membres de l’OTAN.

Je veux prêter une attention particulière au problème de la reprise du dialogue entre la Russie et l’OTAN concernant l’accord sur le statut des forces. Nous croyons que l’aboutissement à cet accord donnera une impulsion supplémentaire au développement de la coopération dans le domaine de la tenue des entraînements conjoints, des manøuvres des états-majors et des troupes sur la base des centres d’entraînement (polygones) qui se trouvent sur les territoires nationaux.

L’Accord cadre de sauvetage des équipages des sous-marins en détresse, signé ici à Munich il y a un an, est de l’importance unique pour le développement de la coopération pratique. Il peut paraître strictement technique, cependant, en réalité, il a élevé l’interaction de la Russie et de l’OTAN à un niveau pratique absolument inédit.

Un autre problème qui exige son développement dans le cadre de la coopération de la Russie et de l’Alliance - la non-prolifération des AEM. Je crois que c’est bien le mécanisme de la coopération de l’OTAN et de la Russie qui peut devenir l’instrument qui permettra d’obtenir un substantiel progrès qualitatif dans ce domaine. J’estimerais important d’entamer la mise au point des problèmes de la coopération d’abord au niveau militaro-politique, puis, au niveau militaro-technique, de la prévention de l’usage dans les buts terroristes ou du fait des erreurs ou d’avaries, de diverses composantes des AEM et de la liquidation des conséquences de cet usage. En fin de compte, le caractère de la menace de la part des organisations internationales terroristes est tel qu’il exclut l’opposition efficace sur l’étroite base nationale ou même dans le cadre de l’organisation comme l’OTAN. Certes, la Russie et l’OTAN ne doivent pas remplacer l’ONU et l’AIEA, cependant, il existe actuellement la possibilité objective d’élaborer, sur la base du mécanisme des "vingt", les normes et les technologies de la réalisation de la réaction aux crises et préventive dans les cas pareils.

On est aujourd’hui assez préoccupé sur le plan de la sécurité nucléaire, en particulier, par la situation autour du Pakistan. Il y longtemps déjà, nous avons constamment attiré l’attention de la communauté internationale au danger existant de la prolifération des matériaux nucléaires et de certaines composantes d’armes nucléaires de ce pays. Et ce n’est que ces derniers temps que, pour beaucoup, soit devenue évidente une assez forte éventualité de la réception, du Pakistan, des matériaux et composantes nucléaires par différents pays et régimes qui aspirent à posséder les armes nucléaires, ainsi que par des groupes extrémistes et terroristes, qui se donnent pour objectif la création de la soi-disant "bombe sale".

Pour notre part, par tous les moyens, nous soutenons les efforts de la communauté internationale qui visent l’adhésion du Pakistan au régime de non-prolifération et, avant tout, au Traité de non-prolifération d’armes nucléaires en tant qu’état non nucléaire.

Si l’on parle de la coopération militaro-technique de la Russie avec l’OTAN, elle se trouve aujourd’hui encore, malheureusement, à l’étape initiale de son développement, et par son évolution et son rendement pratique, est fort en retard par rapport à la mise en pratique des programmes conjoints dans le domaine militaro-politique. Néanmoins, nous estimons aujourd’hui prometteuses les pistes suivantes :
 soutien technique des programmes désignés comme prioritaires dans l’Acte fondamental et la Déclaration de Rome, y compris, entre autres, le NMD de théâtre, le démantèlement des munitions (dont les mines antipersonnel) et du matériel militaire à réduire ;
 modernisation et maintien de la fonctionnalité des armes et du matériel de guerre de fabrication soviétique, dont sont armés les pays de l’OTAN ;
 participation régulière des experts russes aux manifestations organisées par les agences et les comités de l’OTAN.

Certes, tout n’est pas aussi parfait dans la coopération entre la Russie et l’OTAN. Il y a un problème qui freine l’avancement. C’est la situation actuelle autour du TFCE.

La partie russe a plusieurs fois déclaré qu’elle n’entendait pas faire traîner sa ratification. La confirmation en est l’ensemble de documents, proposé à l’examen de la Douma d’Etat il y a deux ans déjà, qui est nécessaire pour la ratification de l’Accord sur l’adaptation du TFCE.

Cependant, il existe des circonstances dans le comportement de nos partenaires, qui nous inquiètent. D’abord, on nous appelait à conserver à tout au prix les limitations concernant les flancs pour le TFCE. Nous l’avons fait, malgré la situation compliquée au sud de notre pays, sans approcher d’un millimètre de la ratification du TFCE.

Puis, on nous a appelés à faire preuve de transparence supplémentaire et de présenter l’information sur le retrait de nos troupes du territoire du Caucase de Nord, que l’on pourrait contrôler et rapporter aux parlements des pays-membres du TFCE d’après les résultats du contrôle. Nous y avons partiellement consenti. La situation autour de la ratification de l’Accord sur l’adaptation du TFCE est restée inchangée.

Aujourd’hui, la pierre d’achoppement est le bloc des soi-disant obligations d’Istanbul dans la partie qui n’a rien à voir avec le Traité. Et tout le monde le comprend. On comprend aussi que l’importation artificielle de ces problèmes dans le contexte du TFCE ne fait qu’aggraver la recherche des solutions acceptables pour tous au format bilatéral.

On se pose la question : est-ce que vraiment le TFCE reste "la pierre angulaire de la sécurité européenne" et l’instrument efficace du maintien de la stabilité en Europe ? Ou n’est-ce qu’un autre "vestige de la guerre froide", comme a été à l’époque caractérisé le Traité NMD, que l’on appelait à modifier d’abord, mais uniquement pour le reléguer par la suite aux archives ?

Nous avons l’impression que tout cela profite à quelqu’un, et que le TFCE adapté peut partager le sort du Traité NMD. Et les obligations d’Istanbul, dont on parle tant dès qu’il s’agit du TFCE adapté, n’y jouent qu’un rôle auxiliaire de propagande.

Pour nous, une chose est claire - tel qu’il existe, le TFCE n’est plus capable de maintenir la stabilité et l’équilibre des intérêts des états-participants dans le processus des changements militaro-politiques qui continuent en Europe. L’adhésion à l’OTAN de sept nouveaux membres sans que quatre d’entre eux n’adhèrent au régime du Traité, rend finalement le système de ses stipulations limitatives imparfait, peu efficace et détaché de la réalité.

Je voudrais rappeler aux représentants de l’Alliance qu’avec son élargissement, ils commencent d’opérer dans la zone des intérêts vitaux de notre pays. Et nous devons aspirer réellement, pas en paroles, à tenir compte de notre inquiétude tant dans le domaine politique que dans celui de la sécurité, si, bien sûr, l’aspiration de l’Alliance au partenariat est sincère. Et l’on a besoin de transparence supplémentaire non seulement de la Russie, mais de l’Alliance.

Par exemple, on nous dit que l’infrastructure de l’OTAN, créée dans les pays de l’Europe de l’Est, vise la garantie, pour l’Alliance, de la possibilité de participer efficacement à la lutte antiterroriste. Je suis prêt à être d’accord avec ce que certains objets en Bulgarie et en Roumanie peuvent être utilisés en qualité de bases de "sursaut" pour les opérations au Proche et Moyen-Orient. Mais expliquez-moi, pour la lutte contre le terrorisme international, dans quelle région est-il prévu de déployer l’infrastructure militaire de l’OTAN - en Pologne ou dans les pays de la Baltie ?

On devrait réfléchir aussi à laisser accéder à ces objets les groupes de monitorage permanents, composés de militaires russes équipés de matériel approprié, afin de confirmer que leur utilisation n’a pas de caractère menaÑxant pour la Russie. Si la situation de l’utilisation de ces objets militaires est telle qu’on nous la décrit, la présence de ces groupes deviendra un nouvel élément dans les fondations de la confiance réciproque entre la Russie et les pays de l’OTAN.

Certes, nous n’entendons pas intervenir dans la politique de l’alliance à propos de l’élargissement du nombre de ses membres. Nous n’entendons pas dicter nos conditions aux postulants à l’adhésion à l’OTAN. Mais nous avons les droits découlant de notre participation au TFCE, et nous entendons nous en servir.

Je veux rappeler à mes estimés collègues que depuis cinq ans déjà, à commencer par 1999, nous appliquons nos obligations unilatérales de retenue dans l’implantation du matériel militaire limité par le Traité dans les régions de Kaliningrad et de Pskov, ainsi que sur le territoire du district militaire de Leningrad. En ce temps, la présence totale de fait des troupes et de l’équipement limités russes dans ces régions a été réduite de 700 unités. Nous nous sommes chargés de ces obligations dans la situation militaro-politique définie. L’adhésion de nouveaux membres à l’OTAN fera radicalement changer cette situation.

Je serai sincère au maximum - l’affaiblissement du régime des armes conventionnelles en Europe ne répond pas aux intérêts de la sécurité nationale de la Russie, mais n’est pas non plus pour elle une perte critique, comme d’aucuns peuvent penser. Nous avons un arsenal de moyens et de méthodes suffisant pour garantir nos intérêts et notre sécurité. Mais pour l’Alliance transatlantique, pour la sécurité internationale, ce sera une perte de poids. Les mécanismes "d’appoint" du maintien de la stabilité et de la sécurité internationales sous forme de divers régimes du contrôle des armements ne seront jamais de trop pour la communauté internationale.

Dans ces conditions, je peux vous dire directement : au lieu de poursuivre toute pression sur la Russie pour la faire accélérer l’application des obligations d’Istanbul, on aurait dû entamer une large discussion de la possibilité de former un nouveau système de contrôle des armements et des mesures de confiance, qui parte des réalités nouvelles. Et le mécanisme de partenariat Russie-OTAN est un instrument tout à fait adéquat pour la préparation du mandat des futures négociations et de la mise au point des approches cadre au nouveau système.

Parlant en général de la mise en pratique des plans de la reconfiguration de la présence militaire dans la région transatlantique. Nous comprenons pleinement que la planification de ce genre de manifestations est une exigence du temps. Le monde change rapidement, de nouveaux défis et menaces sont apparus, qui font sérieusement réviser tant la planification militaire que le réseau même de l’emplacement des bases militaires.

Dans le même temps, nous reconnaissons tous que de nouveaux défis et menaces exigent de nous de trouver les réponses conjointes et les actions conjointes afin de les neutraliser. C’est pourquoi nous suivons très attentivement le sens du vecteur et la géographie de la planification des manifestations afférentes au changement de l’emplacement des forces et des moyens tant dans la zone de la responsabilité de l’Alliance qu’en-dehors.

Certes, nous nous réservons le droit, pour chaque élément de cette reconfiguration, de les évaluer du point de vue de l’observation non seulement du droit international et des obligations dans le domaine du contrôle des armements, mais aussi du point de vue de la correspondance de ces actions aux intérêts russes dans le domaine de la sécurité. Le principe de l’indivisibilité de la sécurité, de notre point de vue, doit travailler dans la vie réelle, et non seulement en paroles. Nous sommes prêts à discuter ce problème ouvertement et constructivement, compte tenu de l’observation des intérêts dans le domaine de la sécurité de tous les pays concernés et du droit international.

Je dirai directement - pour l’approfondissement et l’extension de la coopération avec la Russie, les dirigeants de l’OTAN devraient, selon nous, cibler leur attention sur deux problèmes clé de leur politique :
 primo, la mise en pratique du principe de la transparence de la politique militaire et de la planification militaire ;
 secundo, l’abandon du principe étroit d’alliance dans la réalisation des opérations importantissimes.

Je m’arrêterai sur ces circonstances plus en détail.

Pour la première question. La Russie, en tant qu’état qui a déjà créé un système efficace de contrôle politique de l’activité des forces armées, est transparente dans les questions de sa politique militaire. En guise de l’exemple de cette approche, je voudrais citer le document "Tâches actuelles du développement des Forces armées". Cela a exigé de sérieux efforts, mais nous, en tant qu’état démocratique, ont su surmonter les anciens stéréotypes. Ce document fait transparentes beaucoup de choses dans la planification militaire russe et pour la société russe, et pour nos partenaires. J’espère beaucoup que l’Alliance, en qualité de réponse, va toujours faire preuve du même haut degré d’ouverture.

Pour la seconde question. A présent, l’OTAN effectue plusieurs opérations qui ont une importance globale. Avant tout, je parle de l’opération de stabilisation de la situation en Afghanistan. Je comprends, combien cette opération est difficile, exigeant de l’Alliance de sérieux efforts et un grand travail. Cependant, l’Alliance ne doit pas percevoir sa mission uniquement comme l’écrasement de l’opposition des restes du mouvement des Talibans et la création dans le pays d’un régime politique normal. La mission de tous les états qui participent plus ou moins à l’opération en Afghanistan doit consister à créer les conditions, dans lesquelles le territoire de ce pays ne constitue plus de menace pour les autres états.

Cependant, je ne saurai ignorer qu’après le début de l’opération en Afghanistan, cet état est redevenu la principale source de la drogue qui passe par le territoire des pays de la CEI et de la Russie vers l’Europe Occidentale. Je comprends qu’en admettant le trafic de drogue en Afghanistan, l’Alliance garantit la loyauté des chefs des guerriers et de certains dirigeants de l’Afghanistan. Mais aujourd’hui déjà, le trafic de drogue de l’Afghanistan menace sérieusement la sécurité nationale de plusieurs pays centrasiatiques de la CEI et de la Russie. C’est le résultat de l’absence de l’approche réellement internationale aux manifestations de stabilisation en Afghanistan.

Ce n’est pas correct. L’OTAN est une force globale qui doit assumer la responsabilité globale de ces actions. Je crois qu’on devrait en général penser à la création, dans le cadre du mécanisme de la coopération de la Russie et de l’OTAN, d’un groupe conjoint avec la participation non seulement de la Russie et de l’Alliance, mais des autres pays de la CEI - pour l’opposition au trafic de drogue de l’Afghanistan et pour le monitorage de la situation actuelle. Finalement, la situation, dans laquelle les communautés terroristes internationales rejoignent la mafia de drogue et le crime organisé (dont, par exemple, nous voyons les indices non seulement en Afghanistan, mais au Kosovo), est extrêmement dangereuse.

Je veux aussi m’arrêter sur le problème qui concerne une des principales priorités de la politique étrangère moderne de la Russie. Ce sont nos rapports avec nos voisins immédiats - les pays de la Communauté des Etats Indépendants. L’espace de la CEI regroupe nos intérêts vitaux dans le domaine de l’économie, de la défense, de la sécurité, de la garantie des droits des citoyens, du soutien de nos compatriotes. La Russie est liée avec les pays de la CEI par l’histoire commune, par les fils solides économiques, culturels et civilisateurs. Nous accordons à tous nos voisins de la Communauté une aide substantielle - directe ou indirecte (par exemple, par voie de livraison des sources de l’énergie aux prix sensiblement plus bas que les prix mondiaux). A l’intérieur de la CEI est instauré le régime des frontières pratiquement "transparentes", ont lieu de larges processus migrationnels. La population de plusieurs états de la Communauté vit de fait grâce à l’argent gagné en Russie. C’est pourquoi les rapports de bon voisinage avec les pays de la CEI ne signifient pas le "néoimpérialisme" russe, comme on cherche parfois à les présenter, mais une exigence instante de la garantie de la stabilité et de la sécurité avant tout de la Russie même, et, finalement - un facteur importantissime de la stabilité et de la sécurité dans le vaste espace de toute l’Eurasie.

Pour terminer, je veux exprimer l’espoir que la communauté internationale civilisée aboutira à un niveau d’interaction et de coopération égale de qualité nouvelle, trouvera les mécanismes internationaux efficaces pour s’opposer à tous les défis contemporains. Nous devons tous, compte tenu des intérêts nationaux de chaque pays, renforcer par tous les moyens la stabilité et la sécurité internationales dans l’intérêt de tous les pays et peuples. La Russie est prête à participer vivement à ce processus.

Merci pour votre attention.