C’est officiellement pour « stabiliser » le Sahel et mettre fin aux agissements des groupes salafistes « liés à Al Qaïda » que Washington a proposé son aide à Nouackchott. Depuis le 20 janvier 2004, des instructeurs US sont chargés de réorganiser les forces armées mauritaniennes. L’opposition, qui affirme qu’il n’y a aucun danger terroriste dans le pays, dénonce un soutien militaire étranger au régime autoritaire du colonel Maaouya ould Sid’Ahmed Taya.
Cependant, l’assistance US ne serait que les prémisses d’une collaboration de grande envergure. La sous-secrétaire d’État aux Affaires africaines, Pamela Bridgewater, négocie l’installation d’une base militaire US permanente dans le désert. Elle permettrait des interventions dans tout le continent africain et une maîtrise de « l’arc d’instabilité » qui va de l’Afghanistan au golfe de Guinée en passant par les principaux champs pétrolifères de la planète.