D’abord vous connaissez la qualité d’excellence des relations qui existent entre Paris et N’Djamena, entre le Tchad et la France, la qualité des relations qui existent entre les deux chefs d’Etat, le président Chirac et le président Déby. Ce sont des relations soutenues. Nous avons un dialogue politique qui n’a cessé de se développer au cours des dernières années et nous avons par ailleurs une volonté commune d’apporter notre contribution à l’ensemble de la stabilité régionale. Donc, pour la France, c’est l’occasion d’évoquer avec l’un des grands chefs d’Etat de cette région les perspectives en Centrafrique, la situation de la Côte d’Ivoire. Vous savez que nous avons de bonnes nouvelles : c’est l’acception par les Américains de l’envoi d’une force du maintien de la paix en Côte d’Ivoire qui va donc se décider dans les tout prochains jours. Voilà un cap qui est passé et la gestion des priorités africaines est véritablement, je crois, une marque d’exemplarité, car c’est un processus qui avance.

Par ailleurs, nous sommes soucieux de continuer à développer, intensifier, au-delà du dialogue politique, nos relations de coopération avec le Tchad ; nous avons un certain nombre de projets d’intérêt commun. Nous pouvons parler avec les autorités tchadiennes. Par ailleurs, il y a une situation, ici même, au Soudan pour laquelle nous sommes évidemment très concernés, et nous sommes très soucieux de la stabilité, de la qualité des relations dans la sous-région et tout ce que nous pouvons faire pour apporter notre contribution, eh bien nous souhaitons le faire. Je suis aujourd’hui à N’Djamena, je serai demain à Khartoum et dans le cadre de ce dialogue, il est évidemment très important pour nous, pour la France, avant de nous rendre à Khartoum, de pouvoir évoquer les sujets d’intérêt commun avec le président Déby.

Q - Justement, à propos du Soudan et du Tchad et leur co-frontière, deux problèmes, le problème des réfugiés, du moins l’afflux massif des réfugiés, et, également, le consensus des négociations de paix entre les rebelles et le gouvernement soudanais. Qu’ont dit les ministres des Affaires étrangères ?

R - Ce sont deux sujets qui nous concernent évidemment très directement, la situation humanitaire, celle des personnes déplacées, celle des réfugiés. Je vais me rendre maintenant dans un camp de réfugiés, sur place, avec l’ensemble des responsables de la communauté humanitaire, responsables internationaux et organisations non gouvernementales qui sont directement concernés. Vous savez que nous souhaitons pouvoir apporter notre concours pour soulager cette détresse, cette misère.

Il y a, par ailleurs, des pourparlers politiques dans le sens de la réconciliation. Nous avons eu des entretiens nourris avec les responsables soudanais, le président El-Béchir est venu en France il y a quelques mois. Nous avons reçu par ailleurs une délégation du président soudanais, le conseiller du président est venu à Paris, il a été reçu par le président de la République. Je me suis moi-même longuement entretenu avec lui et c’est l’occasion de reprendre ce dialogue, pour voir comment nous pouvons essayer de passer ce cap difficile, quelles propositions, quelles solutions peuvent être envisagées pour accélérer ce processus de règlement.