Pour beaucoup de juifs américains, quiconque écrit un texte désapprouvant la politique d’Ariel Sharon et de ses partisans néo-conservateurs est un « antisémite classique ». La seule référence aux « néo-conservateurs » est interprétée comme une attaque contre « une cabale juive ». Ces accusations sont particulièrement douloureuses pour quelqu’un autorisé à vivre en Israël en vertu de la loi du retour et qui a été récompensé dix fois pour son traitement de l’information au Moyen-Orient.
Nous avons été taxés d’antisémitisme par un lecteur en raison d’éditoriaux présentant le grand dessein de la doctrine Bush-Sharon. Nous avons expliqué que l’instauration d’une démocratie en Irak entrait dans un plan visant à entourer Israël de démocraties pour lui garantir la sécurité. Nous avons également exprimé nos doutes sur la possibilité d’atteindre cet objectif. Ce qui semble particulièrement vexant pour les juifs américains dans nos articles, c’est que nous avons rappelé que ce plan datait de 1996 et était issu d’un rapport de Richard Perle et Douglas Feith à destination de Benjamin Netanyahu. Ce rapport, intitulé « A Clean Break : A New Strategy for Securing the Realm » préconisait le renversement de Saddam Hussein et la restauration des Hachémites en Irak, la réoccupation des territoires palestiniens et leur annexion. Le rapport préconisait également d’obtenir le soutien des États-Unis en adoptant un discours familier aux Américains en reprenant la terminologie de la Guerre froide.
M. Perle assume totalement ce texte et si ce qu’il préconise parvient effectivement à instaurer la démocratie dans le monde arabe nous serons les premiers à applaudir.

Source
Washington Times (États-Unis)
Propriété du révérend Sun Myung Moon (Église de l’Unification).

« Democracy in the Middle East », par Arnaud de Borchgrave, Washington Times, le 5 mars 2004.