La prise de décision en Arabie saoudite s’est toujours faite par le biais d’un compromis entre la famille royale et le clergé. Ce système a longtemps garanti la stabilité du royaume, mais aujourd’hui le gouvernement doit prendre des mesures unilatérales.
Le prince régent Abdallah et d’autres réformistes de la famille royale ont compris la nécessité d’installer des institutions démocratiques, de renforcer les droits des femmes et de protéger la liberté religieuse. Ils reçoivent le soutien de la population et d’une part du clergé libéral. Toutefois, les religieux les plus durs s’y opposent. Cela s’est manifesté lorsque le projet d’élections municipales a été débattu puisqu’ils souhaitaient qu’une partie des membres des conseils ne soient pas élus et que les femmes n’y jouent aucun rôle et qu’ils ont partiellement obtenu satisfaction.
C’est inacceptable. Les dirigeants politiques bénéficient du soutien de la population depuis les attentats de Riyad et il faut qu’ils mettent à profit ce soutien pour pousser les réformes au lieu de chercher le compromis avec des forces religieuses qui veulent les remettre en cause. Les extrémistes sapent également le processus de reconnaissance des minorités religieuses qu’il faut pourtant poursuivre. Les autorités politiques doivent s’affranchir de cette tutelle.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Clerical Hurdles To Saudi Reform », par Nawaf Obaid, Washington Post, 9 mars 2004.