Né le 31 janvier 1938 à Narbonne, diplomate français ayant accompli l’essentiel de sa carrière à l’ombre du gouvernement congolais. Ambassadeur de France à Kigali (1989-93), Georges Martres rédige, en octobre 1990, un rapport sur de prétendus " combats intenses dans la capitale " qui justifie l’envoi d’importants effectifs militaires français. Le 15 février 1991, dans un entretien à Kangura, le journal raciste paragouvernemental, il invoque la " situation exceptionnelle " qui explique les nombreuses entorses aux Droits de l’homme. En mars 1992, le massacre de plusieurs milliers de Tutsis a lieu au Bugesera, près d’un camp militaire français, c’est un essai avant le génocide. Un haut fonctionnaire de la Coopération s’en inquiète, mais " de retour à l’ambassade de France à Kigali, on m’a seulement dit : vous n’aviez pas l’autorisation de vous rendre là-bas ! " explique-t-il (Le Canard enchaîné, 23/06/94). L’ambassadeur refuse de se joindre aux représentants diplomatiques des pays de l’OCDE qui viennent s’en inquiéter auprès d’Habyarimana. En 1993, il explique à un membre de la Commission internationale des Droits de l’Homme que les nouveaux massacres qui viennent d’avoir lieu dans le Nord-Ouest ne sont que des " rumeurs ". Dans les cercles diplomatiques de Kigali, Martres fait l’objet d’une plaisanterie : il ne serait pas l’ambassadeur français au Rwanda, mais l’ambassadeur rwandais aurprès de la France. Le général Habyarimana l’apprécie tellement qu’à son départ, il écrit au président Mitterrand pour lui demander de le maintenir à son poste.