Avant les attaques du 11 septembre 2001, le réseau terroriste Al-Qaïda
menaçait déjà les Etats-Unis depuis près d’une décennie. Pendant toute
cette période, c’est-à-dire les huit années du gouvernement de M.
Clinton et les huit premiers mois du gouvernement de M. Bush, les
Etats-Unis ont déployé des efforts intenses pour contrer la menace
d’Al-Qaïda.
Durant la transition, l’équipe chargée de la sécurité nationale pour
le président élu a reçu des informations concernant les initiatives
mises en oeuvre par le gouvernement de M. Clinton pour affronter
Al-Qaïda. Le président et ses principaux collaborateurs chargés de la
sécurité nationale ont très bien compris la gravité de la menace.
Répondant à ma requête en vue de l’élaboration d’une initiative
présidentielle, les spécialistes de la lutte contre le terrorisme
attachés au gouvernement Clinton que nous avions maintenus dans leurs
fonctions ont fait plusieurs recommandations, dont certaines dataient
de 1998, mais qui n’avaient pas été adoptées. Aucun plan relatif à
Al-Qaïda n’a été remis au nouveau gouvernement.
Nous avons adopté plusieurs de ces recommandations. Nous avons engagé
davantage de fonds pour la lutte contre le terrorisme et au profit des
services du renseignement. Nous avons intensifié les efforts afin de
nous attaquer aux finances d’Al-Qaïda. Nous avons accru l’appui des
Etats-Unis aux activités antiterroristes en Ouzbékistan.
Nous avons beaucoup insisté pour armer le "Predator", un avion sans
pilote, afin de cibler les terroristes avec plus de précision. Mais le
Predator était conçu pour des missions de surveillance, et non pas
pour avoir des armes à bord. L’armement de cet appareil s’est heurté à
de nombreuses difficultés et exigeait d’innombrables essais. Les
responsables militaires et les services du renseignement sont tombés
d’accord sur le fait qu’il ne serait tout simplement pas possible de
déployer un Predator armé avant l’automne 2001. De toute façon, le
Predator n’était pas l’arme magique qui aurait pu détruire Al-Qaïda ou
empêcher le 11 septembre.
Nous avons aussi considéré une petite augmentation, au printemps 2001,
du financement de l’Alliance du Nord. A cette époque, il était évident
que l’Alliance du Nord ne pouvait balayer l’Afghanistan pour se
débarrasser d’Al-Qaïda. Elle avait subi défaite sur défaite et
contrôlait moins de 10 % du pays. Ce n’est qu’avec l’aide de la
puissance aérienne des Etats-Unis, avec les forces spéciales des
Etats-Unis et avec les agents des services du renseignement sur le
terrain que l’Alliance du Nord a pu faire de grandes percées
militaires à la fin de 2001. Nous avons incorporé cette idée à notre
stratégie plus large consistant à armer des tribus partout en
Afghanistan pour vaincre les talibans.
Soyons clairs. Même les partisans les plus fervents de ces idées ne
prétendaient pas qu’elles auraient pu, même conjuguées, détruire
Al-Qaïda. Nous avons jugé que toutes les idées qui nous étaient
présentées ne suffisaient pas à la stratégie que le président
recherchait. Le président souhaitait plus qu’une simple liste d’idées
visant à contenir Al-Qaïda ou à en réduire la menace. Lorsque le
président a assumé ses fonctions, nous avons rapidement commencé à
élaborer une nouvelle stratégie de vaste portée destinée à éliminer le
réseau d’Al-Qaïda. Le président voulait autre chose que des frappes
occasionnelles de représailles au moyen de missiles de croisières. Il
m’a dit qu’il en avait "assez de la politique du tape-mouche".
Au cours du printemps et de l’été 2001, son équipe de sécurité
nationale a mis au point une stratégie dont le but était d’éliminer
Al-Qaïda. On s’attendait à ce que cela prenne des années. Notre
stratégie rassemblait tous les éléments de la puissance nationale pour
anéantir le réseau, pas seulement pour répondre à des attaques
individuelles par des mesures relevant des services policiers. Notre
plan prévoyait des options militaires pour attaquer Al-Qaïda, les
chefs talibans, les forces sur le terrain et d’autres cibles, pour
mener la bataille là où l’ennemi se trouvait. Il reposait sur le lien
capital entre Al-Qaïda et les talibans : nous essayerions d’encourager
les talibans à ne plus donner refuge à Al-Qaïda, et s’ils refusaient,
nous disposerions de suffisamment d’options militaires pour faire
partir le régime taliban. La stratégie était centrée sur le rôle clé
du Pakistan dans cet effort et sur la nécessité d’obtenir du Pakistan
qu’il abandonne son appui des talibans. Cette stratégie a été le
premier document d’importance du gouvernement Bush en matière de
politique étrangère ; ce ne fut pas l’Irak, pas le traité ABM, mais
l’élimination d’Al-Qaïda.
Nous avons minutieusement évalué les menaces qui pesaient contre notre
pays avant le 11 septembre. Le président Bush a renoué avec la
tradition d’une réunion quotidienne avec le directeur de la CIA -
réunions auxquelles j’ai participé. Je me suis personnellement
entretenue régulièrement avec George Tenet et ai fréquemment fait le
point des divers aspects des mesures antiterroristes.
Durant l’été, les communications interceptées par nos services du
renseignement avaient trait presque exclusivement à des attaques à
l’étranger. Nous avons toutefois demandé qu’on nous communique tout
indice portant sur des menaces intérieures et ordonné à notre équipe
de lutte contre le terrorisme de coordonner leur action avec celle de
diverses agences afin de prendre des mesures de protection. Le FBI et
l’Administration fédérale de l’aviation ont alerté les compagnies
aériennes, les aéroports et les autorités locales, les mettant en
garde contre d’éventuelles attaques contre des Américains.
Contrairement à ce que certains ont avancé, nous n’avons reçu aucun
renseignement indiquant que des terroristes étaient en train de
préparer une attaque contre notre territoire national au moyen
d’avions de lignes. Des analystes pensaient seulement que des
terroristes pourraient détourner des avions afin de faire libérer des
terroristes détenus aux Etats-Unis. La FAA a même publié une mise en
garde à l’intention des compagnies aériennes et du personnel
responsable de la sécurité de l’aviation affirmant que "la possibilité
d’une opération terroriste, telle que le détournement d’un avion de
ligne afin de libérer des terroristes incarcérés aux Etats-Unis,
demeure une source de préoccupation".
Nous savons maintenant que la réelle menace se trouvait aux Etats-Unis
depuis au moins 1999. L’attaque contre New York et Washington était en
préparation depuis près de deux ans. Selon le FBI, en juin 2001, les
19 pirates de l’air se trouvaient déjà sur place. Même si nous avions
su exactement où se trouvait Oussama ben Laden et avions été en mesure
de le neutraliser avec un drone armé, les terroristes auraient sans
doute réussi à mener leur plan à bien le 11 septembre. Même chose si
l’OTAN avait réussi à renverser les talibans : les pirates de l’air
qui ont sévi le 11 septembre étaient ici en Amérique - pas en
Afghanistan.
Le président Bush a agi rapidement afin d’unifier et de simplifier nos
mesures de défense du territoire national. Il a transformé le FBI en
agence vouée à la capture de terroristes et à la prévention de futures
attaques. Le président et le Congrès, par le truchement de la loi dite
Patriot USA, ont supprimé les obstacles juridiques et bureaucratiques
qui, avant le 11 septembre, empêchaient les services du renseignement
et les agences chargées d’assurer l’ordre de rassembler et d’échanger
des informations cruciales. Ceux qui militent maintenant en faveur de
l’annulation de cette loi nous invitent à oublier les importantes
leçons tirées du 11 septembre.
Immédiatement après les attaques, le président, comme tous les
Américains, a voulu savoir qui était responsable. Il aurait été
irresponsable de ne pas poser de question sur tous les liens
possibles, y compris l’Irak - un pays qui avait soutenu le terrorisme
et avait essayé d’assassiner un ancien président. Dès qu’on lui a
confirmé qu’aucune preuve ne liait l’Irak au 11 septembre, le
président a fait savoir, le 17 septembre, à son Conseil national de
sécurité, que l’Irak n’était pas au programme et que la réponse
initiale des Etats-Unis aux attentats du 11 septembre viserait
Al-Qaïda et les talibans en Afghanistan.
Grâce à la perspicacité et à la fermeté du président Bush, notre pays
est plus en sécurité. Nous avons gagné plusieurs batailles contre la
terreur, mais la guerre n’est pas finie. Notre nation prendra le temps
qu’il faudra, mais elle gagnera.
Traduction officielle de la Maison-Blanche
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