Le président George W. Bush a apparemment pris mon travail car jusqu’à la conférence de presse du 14 avril qu’il a tenue avec Ariel Sharon, j’étais le responsable des négociations de l’OLP, la seule entité reconnue internationalement ayant un mandat pour négocier une paix permanente avec Israël. C’est pourtant Bush qui a annoncé qu’il acceptait l’exigence d’Israël d’occuper illégalement les territoires palestiniens. Il a également accepté que les réfugiés palestiniens ne puissent jamais avoir l’autorisation de regagner leur foyer.
Par ces déclarations, Bush renie la lettre des États-Unis aux Palestiniens de 1991, signé par George Bush père, qui promettait qu’aucun parti ne pourrait prendre des mesures unilatérales dans la résolution du conflit et que les États-Unis s’opposeraient aux colonies dans les territoires occupés depuis 1967. Bush fils a pour sa part fait du processus de paix un processus où les États-Unis et Israël décident du sort des Palestiniens. Les États-Unis ne sont plus les médiateurs, ils sont les relais d’un gouvernement expansionniste d’extrême droite.
Le président Bush invoque souvent le respect du droit mais aujourd’hui il prend des positions soutenant des colonies illégales. Il soutient l’égalité mais refuse aux Chrétiens et aux musulmans le droit de s’installer dans l’ « État juif ». Le président des États-Unis, un pays fondé sur la justice et la liberté, agit pour nier le droit à la justice et à la liberté des Palestiniens. Si vous n’êtes pas Israélien on ne respecte pas vos droits et si vous êtes Sharon on vous donne même le droit de pratiquer des assassinats. Tant que les États-Unis mèneront cette politique, ils ne pourront pas gagner la guerre au terrorisme. Beaucoup de Palestiniens concluront du retrait israélien que c’est la violence qui paye. Israël a décrédibilisé les Palestiniens modérés au profit des extrémistes.

Source
Gulf News (Émirats arabes unis)
Gulf News est le principal quotidien consacré à l’ensemble du Golfe arabo-persique, diffusé à plus de 90 000 exemplaires. Rédigé à Dubaï en langue anglaise, il est principalement lu par la trés importante communauté étrangère vivant dans la région.

« Bush took my job by siding with Sharon », par Saeb Erekat,Gulf News, 28 avril 2004.