Monica Gabrielle, veuve d’une victime de l’attentat du 11 septembre 2001 au World Trade Center, déplore dans le Los Angeles Times les conditions d’audition de Dick Cheney et George W. Bush : une déposition à huis clos, sans enregistrement où les deux hommes ont témoigné ensemble pour éviter les contradictions. Les éléments qui ont transpiré de cet entretien tendent à démontrer que les questions posées aux deux hommes ne les ont pas déstabilisés et n’étaient pas conçues pour cela. Mme Gabrielle livre pour sa part une série d’interrogations pointant les incohérences de la version officielle. Résignée, elle pense toutefois qu’on ne connaîtra jamais « l’horrible vérité ».
Les mensonges de l’administration Bush sont également pointés du doigt par l’ancien conseiller de Bill Clinton, Sydney Blumenthal, dans The Guardian. Il constate qu’une large part de l’opinion états-unienne croit encore aux mensonges de l’administration Bush sur les armes de destruction massive irakiennes ou les liens avec Al Qaïda et que cette population votera à une forte majorité pour le président sortant. Blumenthal s’insurge contre cette façon de mener campagne et dénonce la stigmatisation de Kerry comme un agent des Français et de la France comme un ennemi des États-Unis.

Les mensonges de l’administration Bush inquiètent les milieux conservateurs qui se demandent si le président républicain n’en devient pas contre-productif. Peut-être est-il temps de changer de tête d’affiche pour poursuivre la même politique ?
Ainsi, Max Boot, du cabinet Benador Associates, se met soudain à conseiller John Kerry, dont, il y a une semaine, il comparait pourtant les discours à ceux de Ben Laden. Il affirme dans le Los Angeles Times que Kerry doit pointer les failles du discours de George W. Bush et doubler le républicain par la droite. Il faut que Kerry promette immédiatement l’accroissement des effectifs militaires de 100 000 hommes et une nouvelle augmentation du budget de la défense. Ce texte ressemble à une offre de service déguisée en échange d’un durcissement du discours politique des démocrates. De son côté, David Howell, ancien ministre conservateur britannique et porte-parole de son parti à la Chambre des Lords, pointe dans le Japan Times la menace pour la « relation spéciale » que représente la politique de George W. Bush, dont il était pourtant un défenseur il y a encore quelque mois. Même si le président conserve ses bonnes relations avec Tony Blair, il se met de plus en plus à dos le centre gauche et le centre droit britanniques par sa désastreuse politique en Irak et en Palestine.
Le soutien de George Bush à la politique de Sharon pourrait d’ailleurs être également nuisible pour Israël, d’après Seth G. Jones, analyste politique à la Rand Corporation. L’expert affirme aux lecteurs du Christian Science Monitor que le plan de désengagement unilatéral de Gaza ne permettra de créer que de petites enclaves palestiniennes, or, ce n’est que par la constitution d’un État palestinien qu’on arrivera à arrêter le terrorisme palestinien.

Enfin, S. Rob Sobhani, président républicain d’une entreprise pétrolière et gazière, vante à nouveau aux lecteurs du Washington Times les vertus de l’allié qatari et la fidélité à Washington du cheikh Hamad bin Khalifa al-Thani. Lors de ses précédentes livraisons, Sobhani s’était efforcé d’éviter le sujet Al-Jazeera, chaîne qatari régulièrement stigmatisée dans les colonnes du Washington Times, mais cette fois-ci il en fait l’apologie et plaide le malentendu. Al Jazeera est une chaîne qui veut elle aussi la réforme du monde arabe et les États-Unis devraient l’utiliser pour dénoncer la corruption des régimes arabes, en commençant par l’Autorité palestinienne.