Mon fils, Nicholas Berg, était l’homme le plus gentil que je connaissais, un garçon qui avait quitté les Boy Scouts d’Amérique car on voulait lui apprendre à tirer à l’arme de poing. Beaucoup me demandent pourquoi je blâme plus l’administration Bush que ceux qui ont décapité mon fils, mais en réalité je les blâme autant les uns les autres, même si je ne devrais pas.
En effet, je pense que les cinq hommes ont dû parler à mon fils, que, compte tenu de qui il était, ils devaient l’admirer et qu’ils n’étaient pas aussi fiers qu’ils le paraissaient dans la vidéo. En revanche, George W. Bush ne connaissait pas mon fils, c’est un politicien qui n’a pas à assumer les conséquences de ses actes bien que sa politique tue des milliers de personnes quotidiennement. Donald Rumsfeld, pour sa part, affirme prendre la responsabilité des actes d’Abu Ghraib, mais de quelle responsabilité parle-t-on quand il n’y a pas de conséquences pour lui ?
Mon fils n’était pas un militaire, mais c’était un soldat, un soldat de la paix partis en Irak pour aider la population. Après le 11 septembre, nous aurions dû écouter ces gens que nous désignons comme nos ennemis cesser de fixer des pré-conditions pour notre coexistence pacifique, respecter les droits des individus et les souverainetés des États. La direction inefficace de Bush est une arme de destruction massive qui a tué mon fils. Mon fils est mort, mais pas son travail. Nous devons travailler des deux côtés de l’Atlantique pour mettre fin à ces guerres dont nous ne voulons plus comme nous ne voulons plus des mensonges sur la détention de Nick et sur les raisons de la guerre. À ceux qui disent vouloir prier pour Nick, je dis de prier aussi pour la paix et de ne pas se contenter de prier.
« ’Nick Berg Was a Soldier of Peace’ », par Michael Berg, Los Angeles Times, 23 mai 2004. Ce texte est adapté d’un discours lu à la manifestation de la Stop the War Coalition à Londres, samedi 22 mai 2004.
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