Dans un une tribune publiée par le Washington Post, le président vénézuélien Hugo Chavez Frias renouvelle sa profession de foi en la démocratie. Il rappelle que son peuple a défendu les institutions lors du coup d’État de Pedro Carmona et l’a ramené au pouvoir. Il souligne aussi que, si la démocratie qu’il incarne est attaquée, c’est parce qu’elle a consacré les revenus du pétrole à lutter contre la pauvreté, la maladie et l’analphabétisme. Enfin, il se déclare serein face à un éventuel référendum de destitution qui tournerait au plébiscite.

Ancien analyste de la CIA proche d’Israël, Thomas Patrick Carroll tire, dans le Los Angeles Times, un étonnant parti des mises en cause d’Ahmed Chalabi : C’est parce qu’ils ont été désinformés par Chalabi et son Congrès national irakien que les États-Unis ont cru aux armes de destruction massive et ont envahi l’Irak. Or, Chalabi, qui est chiite, était un agent secret iranien. Il a manipulé les États-Unis pour leur faire détruire l’ennemi héréditaire, l’Irak.
Cette présentation des choses permet de blanchir le Pentagone qui stipendiait Chalabi pour qu’il fabrique de faux témoignages sur les armes de destruction massive. Elle fournit aussi une raison originale pour attaquer l’Iran.
Autre pensée paradoxale : Walid Phares, qui est au Liban ce que Chalabi est à l’Irak, explique sans rire dans le Washington Times que l’affaire des tortures à Abou Ghraib n’a pas atteint l’image des États-Unis dans le monde arabe. Certes, cela a donné de nouveaux arguments aux anti-américains systématiques, mais cela n’a pas créé de nouvel anti-américanisme. Au contraire, poursuit-il, les Arabes sont admiratifs du modèle US depuis que George W. Bush a condamné ces pratiques, car ils ne peuvent espérer la même grandeur d’âme chez leurs dirigeants.

Patrick J. Buchanan dispense équitablement les mauvais points à droite et à gauche. Dans le Washington Times, il souligne qu’un retrait d’Irak serait un signe de faiblesse et qu’un engagement supplémentaire amorcerait une spirale incontrôlable. Le vrai problème, c’est qu’il n’aurait pas fallu se mettre dans ce pétrin.

Dans un entretien au Figaro, le nouveau ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, insiste sur la continuité de la politique française. Les États-Unis sont définitivement des alliés, mais cette alliance n’exclut pas la critique. Concernant l’Irak, la France pose trois exigences : la crédibilité du prochain gouvernement autochtone, la légalisation de la situation dans un cadre onusien, et une véritable reconstruction économique et politique.
Comme en écho, Malcolm Rifkind appelle Tony Blair à reprendre son autonomie face aux États-Unis et à refuser de les suivre dans leur aventure, comme le firent en leur temps Thatcher et Wilson. À cette occasion, il précise dans The Independent que, selon lui, les trois exigences que devrait poser le Royaume-Uni. Ce sont les mêmes que celles de la France, mais avec des points sur les « i » : une véritable reconstruction du pays suppose que le contrôle de l’occupation soit remis au département d’État au détriment de celui de la Défense.

Quarante-sept députés français ont déposé un projet de loi visant à rétablir la peine de mort pour sanctionner les crimes terroristes. Le Figaro donne la parole à l’un d’entre eux et à un de leurs détracteurs.
Pour Jacques Myard, député du parti chiraquien, la peine de mort est un signe d’autorité et son rétablissement marquerait la volonté de la société de résister au terrorisme. Au contraire, pour Jacques Pelletier, sénateur centriste, la peine de mort ne grandirait pas la démocratie et transformerait les terroristes en martyrs. Il serait préférable de rendre leurs crimes imprescriptibles.
On observera que le débat sur la peine de mort n’est jamais qu’une version soft du débat sur la torture.