Cette fois il ne s’agit pas uniquement de pétrole : c’est qu’au Venezuela un gouvernement démocratique, installé par des moyens pacifiques, s’est attaché à conduire une politique indépendante de Washington. Il a réalisé des avancées socioéconomiques profitant à une grande majorité qui fut marginalisée des décennies durant par une démocratie formelle et bipartisane. L’opposition vénézuelienne, incapable de s’unir ou d’avoir ne serait-ce qu’un programme commun, sait qu’il ne sera pas facile de sortir de l’ère Chavez par la voie électorale. Les dernières enquêtes, réalisées par l’opposition elle-même, le confirment. C’est pourquoi elle s’en remet au dernier recours à sa disposition afin de pouvoir jouir de nouveau des privilèges d’un pouvoir corrompu ayant régné pendant 40 ans de démocratie formelle : la violence et le crime. Les médias commerciaux du Venezuela, inspirateurs de la violence, dirigent et orchestrent la propagande visant à justifier une intervention étrangère sous prétexte de déloger du pouvoir un gouvernement qui ne suit pas les directives de Washington.

Ironiquement, l’excuse pour déloger du pouvoir son premier mandataire est précisément une machine à créer de l’opinion par laquelle on voudrait dépeindre le président comme lié au terrorisme et aux cartels de la drogue. Cet argument ne tient pas un instant, car s’il est une administration qui s’est montrée dure envers le trafic de drogue, c’est bien celle présidée par Hugo Chavez. S’il est une administration qui a été victime du terrorisme, c’est justement celle-ci.

Ce qui retient l’attention est l’absence de définition dans l’opposition, d’une délimitation de la violence exercée par des étrangers en territoire vénézuelien. Il semble que cela soit trop leur demander. Car si l’ambassadrice de Colombie au Venezuela, Maria Angela Holguin, affirme que son gouvernement est engagé dans « la lutte affirmée contre le terrorisme, et n’ayez pas de doute là-dessus, nous rejetons absolument ce qui se passe ici et sommes les premiers à souhaiter, et à avoir intérêt à ce que cela entraîne les conséquences qui s’imposent » ; le maire de la municipalité de Baruta et membre de l’opposition Henrique Capriles Radonsky a qualifié de « show » les actions des forces de sécurité : « ça sent le ridicule... il faut être trop ingénu pour croire ça », a-t-il déclaré.

Cette fois, la Colombie s’est dite disposée à fournir les informations demandées par le Venezuela pour mener l’enquête. Avant de s’interroger sur le fait que la Colombie puisse être en train de tenter de déstabiliser le Venezuela, la diplomate a expliqué que le Colombie est en proie à des luttes internes trop importantes et compliquées pour être en mesure de s’immiscer dans les problèmes et les conflits des pays voisins. La capture des paramilitaires n’est qu’un accident de plus sur le chemin de ceux qui préparent, depuis plus de deux ans, une guerre civile, un massacre. Malgré la minimisation et la banalisation des faits par la presse commerciale vénézuelienne, mais aussi internationale, aujourd’hui la guerre paraît se rapprocher de tous les Vénézueliens.

Adieux à la guerre médiatique

Tout indique que les secteurs les plus radicaux de l’opposition vénézuélienne tentent de jouer une partition similaire à celle d’avril 2002 [1]. Provoquer un massacre et, avec l’appui des moyens de communication généralistes, accuser les forces armées vénézuéliennes - et au bout du compte le commandant en chef Hugo Chavez - d’avoir commis le génocide pour demander une intervention miliaire étrangère.

Ces groupes, encouragés par ce qui fut pendant des décennies la classe dirigeante vénézuélienne, ont plusieurs problèmes. D’une part, son manque d’idée de nation et de souveraineté, son dénuement total de patriotisme. N’ayant pas obtenu le débarquement des marines états-uniens (réclamé par plus d’un patron des grands médias), ils cherchent aujourd’hui à provoquer cette action par l’entremise du sicaire colombien.

Le plan n’est pas sans rapport avec le contrôle de signatures - présumées frauduleuses - sollicitées pour provoquer un référendum révocatoire du mandat présidentiel d’Hugo Chavez. L’opposition n’avait qu’à obtenir le soutien d’à peine 20% du corps électoral, mais diverses irrégularités nous ont conduit à une situation où, en cette fin de mois de mai, il leur faut trouver plus de 500 000 signatures valides qui permettraient d’atteindre les 2,6 millions requises selon la constitution. La tâche est d’autant plus difficile que la répétition générale organisée en fin de semaine dernière par l’opposition n’a réussi à mobiliser qu’à peine 35 000 personnes dans tout le pays. Et il sera encore plus ardu d’obtenir les 3,7 millions de votes nécessaires pour écarter Chavez du pouvoir.

Malgré le fait qu’elle puisse compter sur une presse écrite, radiophonique et surtout télévisuelle mobilisée en faveur des branches les plus radicales, l’opposition n’a même pas pu s’accorder sur un plan d’action, un projet pour le pays et encore moins sur un candidat pour succéder à Chavez.

Pour ces branches, la seule issue semble résider dans la violence généralisée ou un coup d’État ; ce qu’elle a proclamé de manière adroite et sinistre, et dans un terrorisme (pas seulement) médiatique qui depuis quatre ans sévit en toute impunité.

Il est certain que l’opposition compte parmi ses soutiens quelques responsables actifs des forces armées, même si la majeure partie d’entre eux n’a pas de responsabilités et se trouve sous la surveillance de ses subalternes en permanence.

Bien qu’elle puisse compter sur d’excellents stratèges - des auteurs à succès de coups d’État - génocidaires et semeurs de chaos dans une bonne partie de l’Amérique du Sud, l’opposition vénézuélienne la plus radicale semble attelée à un seul agenda : répandre la mort pour impulser l’ingérence et l’intervention étrangère.

Les paracos (paramilitaires colombiens) ont été recrutés pour revêtir l’uniforme des forces vénézuéliennes et commettre un massacre dans un quartier de Caracas (peut-être même le jour du contrôle des signatures), dûment « documenté » par les chaînes de télévision privées, en faire porter la responsabilité aux troupes officielles et demander, avec le « modeste soutien » de leurs amis étrangers (le patronat colombien, des franges du gouvernement états-unien, des exilés cubains de Miami, des multinationales états-uniennes et espagnoles ainsi que des télévisions dépendantes du pouvoir économique de ces amis), l’intervention étrangère pour déloger Chavez et ses réformes du pouvoir.

Il s’agit du même scénario que celui qui fut accepté en partie par la communauté internationale en avril 2002 (jusqu’à ce que l’excellent travail du cinéaste Angel Palacios ait fini par démontrer qui furent les véritables assassins de Puerto Laguno et comment s’était opéré le sinistre montage de la chaîne Venevision, qui alla jusqu’à obtenir un prix en Espagne). C’est le même scénario qu’on veut remettre en scène actuellement, avec les mêmes producteurs, même si cette fois, plutôt qu’à des francs-tireurs, on s’en est remis (ou on s’en remet) à des mercenaires étrangers, paramilitaires colombiens, connus internationalement non seulement pour leurs crimes, mais aussi pour être les plus sanguinaires et inhumains au monde.

Les faits

Dans le quartier de Sabaneta de la municipalité de Baruta, dans une ferme qui est la propriété du cubano-vénézuélien « le colonel » Robert Alonso, la direction du renseignement militaire, la police politique Disip et le Groupe d’enquêtes scientifiques de la police ont capturé dans la journée de dimanche quelques 80 combattants irréguliers colombiens, alors que cinq dizaines d’entre eux, qui sont parvenus à fuir étaient pourchassés dans la zone montagneuse aux alentours.

Alonso, Cubain de naissance et frère de l’actrice Maria Conchita Alonso, résident des États-Unis d’Amérique, présenté par les médias commerciaux comme représentant de la frange « radicale » de l’opposition qui avait lancé le plan « guarimba » au mois de février, s’est avéré être le contact entre les groupes paramilitaires, les narcotrafiquants colombiens et les exilés cubains de Miami.

« La ferme était utilisée comme base logistique. Ils allaient attaquer quelques heures plus tard le Commando de sécurité urbaine de la GN, à El Paraiso, mais nous les en avons empêchés », a déclaré le directeur de la police politique, Miguel Rodriguez, laissant entrevoir que pour cette action ils comptaient sur le soutien de groupements politiques dont dépendent des maires et dirigeants de l’opposition. Le fonctionnaire politique a affirmé connaître le nom des cerveaux et financiers de ces groupes. « Nous attendons le mandat d’arrêt pour que le Venezuela soit informé au sujet des véritables personnes qui tentent de déstabiliser le pays. (...) Il s’agissait d’un plan visant à faire couler le sang et se développer une situation chaotique qui mènerait à une intervention internationale », a résumé Rodriguez, « Ils n’ont pas opposé de résistance armée, sans quoi nos forces de sécurité auraient dû faire usage des armes de la République étant donné le caractère de la situation », a-t-il assuré, avant de signaler que les patrons des médias tels que Gustavo Cisneros et Alberto Frederico Ravell « préfèrent importer des hommes de main et provoquer un conflit ».

« Cela fait partie d’une conspiration interne qui prend forme contre le gouvernement. Je ne vais écarter aucune piste, mais (l’ancien général de brigade de la garde nationale, le déserteur) Felipe Rodriguez, connu également par son surnom "le corbeau", est l’un de ceux qui sont impliqués dans cette opération », a déclaré le ministre de la Défense, le général Jorge Garcia Carneiro.

Felipe Rodriguez tombe sous le coup d’un mandat de mise en détention préventive - en même temps que les pontes German Valera et José Colina - pour son implication dans les attentats terroristes contre les ambassades d’Espagne et de Colombie. Le 10 décembre 2003 des membres de la police politique avaient perquisitionné sa résidence. Lors de la procédure avaient été trouvés 45 projectiles de calibre 7,62 utilisés par les FAL, des pamphlets contenant des messages terroristes, des communiqués appelant à la désobéissance civile contre le gouvernement.

L’examen des communications téléphoniques ainsi que la connaissance de réunions de l’opposition avec de hauts responsables de l’administration colombienne et le chef des paramilitaires colombiens, Salvatore Mancuso, sont des éléments communiqués par le vice-président vénézuélien, José Vicente Rangel.

Rangel, qui a annoncé l’arrestation d’un colonel de la Garde Nationale (en activité) pour avoir soutenu ces éléments subversifs, a annoncé l’exhumation des restes de deux des paramilitaires assassinés par leurs camarades alors que supposément ils tentaient de fuir leur campement, d’après les détenus eux-mêmes.

Témoignages

« Nous sommes arrivés au Venezuela pour former un groupe paramilitaire avec le cubain Robert Alonso, propriétaire de la ferme. Ils nous ont dit qu’ils allaient nous donner 500 000 pesos colombiens pour travailler ici. Après notre arrivée ils nous ont indiqué qu’ils allaient nous transporter à un autre endroit pour ensuite récupérer des membres de la Garde Nationale. Je suis Colombien, j’ai effectué mon service militaire dans mon pays et les 130 d’entre nous venus ici sont des paysans. Là-bas en Colombie il y avait plus de 10 ou 20 personnes qui nous ont donné l’argent et négocié pour qu’on vienne au Venezuela. Au bout de huit jours ils nous ont prévenu qu’on ne pourrait pas s’enfuir, qu’on ne devait pas divulguer d’informations à qui que ce soit et qu’on ne pouvait pas voir de civils sous la menace de tuer nos familles. Nous avons passé 46 jours au Venezuela. L’entraînement consistait à entrer dans une maison et à égorger un mannequin.

Nous sommes prêts à tout et c’est pour cela qu’ils nous ont engagés. À aucun moment nous ne savions que le travail consistait à commettre une action terroriste, nous pensions simplement travailler dans une ferme, à planter des platanes et des yucas. Mais ils ne nous ont jamais parlé de cela. Nous avons reçu un ordre le samedi à 3h du matin quand des colonels et généraux en uniforme sont arrivés et nous ont donné des tenues de camouflage, des bottes, des brassards et de la nourriture. C’est vrai qu’ils nous ont bien traités. Nous les avons vus de loin, mais ils ne nous laissaient pas nous approcher. Un instructeur de la police les accompagnait et ils nous ont montré des cassettes vidéo et tout. Ils nous ont donné un brassard aux couleurs du Venezuela, à 6 h 30 du soir, après avoir réparti la nourriture. C’était pour nous signaler qu’après que nous ayons quitté la ferme, si quelqu’un nous demandait quoi que ce soit, il fallait dire qu’on faisait partie du groupe.

Il y a quatre jours ils ont amené cinq armes légères : des revolvers et un fusil. Nous allions donner l’assaut à une base militaire sous laquelle des armes étaient entreposées. Une fois tout le monde au courant, plus d’un voulait s’enfuir ; l’un d’entre eux s’est faufilé et s’est échappé, mais ils l’ont attrapé à 100 mètres de là, l’ont maîtrisé avant de le prévenir que la fois suivante il serait exécuté. »

Antécédents

  Le 25 avril 2002, la direction du renseignement militaire a trouvé un bunker contenant des lance-grenades, mitrailleuses, fusils, uniformes militaires, lunettes de vision nocturne et des munitions diverses au domicile d’un patron de l’opposition, Isaac Perez Recao, à Caracas. Il s’agissait de la première prise parmi d’autres similaires.

  Le 24 août 2002, des députés de la majorité ont montré une vidéo dans laquelle des effectifs de la police de Carabobo donnaient des instructions à des dissidents présumés armés de fusils d’assaut M16A1. Les fonctionnaires portaient également d’autres types d’armes potentiellement très dangereuses.

  Le 27 avril 2003, le dirigeant du PPT, Jorge Nieves, était assassiné de cinq balles par des présumés paramilitaires dans la province de l’Apure alors qu’il menait une marche pour la propriété des terres de Guasdualito. Nieves avait dénoncé le général dissident Enrique Medina Gomez pour des tortures et avait reçu des menaces.

  Le 27 août 2003, l’avocat et activiste pour la cause des Droits de l’homme du vicariat apostolique de Machiques de Périja, Joel Castillo, était assassiné de 11 balles. La victime avait reçu des menaces de supposés membres des Autodefensas Unidas de Colombia.

  Le 8 novembre 2003, la Disip saisissait 140 000 cartouches de FAL à Vargas. Il a été affirmé qu’un miliaire d’Altamira était responsable de ce coup.

  Le 20 novembre 2003, trois paramilitaires présumés étaient abattus par la GN et le Cicpc à Machiques de Perija. Les trois combattants irréguliers étaient en possession d’une liste de 11 victimes présumées, parmi lesquels figurait le chef de l’Inti, du Diex, du Cicpc et du GN. Ils avaient été signalés comme étant les auteurs de l’assassinat de Joel Castillo.

  Le 10 avril 2004, le général dissident Felipe Rodriguez, connu également comme « le corbeau » et passé dans la clandestinité depuis 5 mois, affirmait au journal états-unien Miami Herald qu’il était en train de mettre en place des groupes clandestins pour renverser le président Hugo Chavez.

  Les relations entre Washington et le président vénézuélien Hugo Chavez se refroidiraient si ce dernier continuait à soutenir des « groupes violents » dans la région, avertissait le 5 mai dernier Otto Reich, responsable pour l’Amérique Latine au Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche.

  Le vendredi 7 mai dernier, l’ancien président Carlos Andrés Pérez déclarait : « Hugo Chavez doit être écarté du pouvoir par la force, maintenant qu’ils ont épuisé les recours pacifiques pour atteindre cet objectif. ».

Robert Alonso

Robert Alonso

Né à Cienfuegos (Cuba), il est arrivé à Caracas le 5 septembre 1961. Il a épousé Siomara Etcheverry qui lui a donné quatre fils. Il a été enregistré comme l’un des dirigeants de l’opposition « impliqué dans l’assaut de l’ambassade cubaine qui a eu lieu en avril 2002 et considéré comme l’inspirateur du mouvement des guarimbas ».

Sur la page web de Alonso on peut lire : « Depuis le 2 décembre 2002, jour du début de la grève, Robert Alonso a bombardé ses ouailles d’"alertes", envoyant ses écrits à plus de 80 000 adresses électroniques, lesquelles recevaient quasi quotidiennement ces essais, où il s’inquiétait du danger de voir le Venezuela tomber entre les griffes éternelles et internationales du communisme castriste ».

De l’une de ces « Alertes », intitulée « Le problème n’est pas de se débarrasser de Chavez », nous avons extrait ceci : « Nous allons poser les choses clairement. Écarter Chavez de la présidence pourrait être plus facile que de peler une mandarine à la grande cuillère. Nous y sommes déjà parvenus une fois et cela s’est fait "sans coup férir". Après mûre réflexion (...) je n’ai plus le moindre doute sur le fait que tout ce dont nous avons besoin, c’est de provoquer une crise similaire à celle du 11 avril, dans laquelle on pourrait également éviter les victimes. (...) Pour éviter les morts, du moins en nombre important, il faudrait un soulèvement anarchique, incontrôlé, non armé, dans les principales villes du Venezuela, à la seule et unique condition qu’il se fasse à l’unisson ou au pire des cas, que le mouvement décolle et grossisse dignement et sans trop de heurts ».

Il précisait dans ses notes qu’il existe un Mouvement de Défense Radicale (MDR), mais que ce ne serait pas celui-là qui en appellerait aux guarimbas. « Notre travail, pour l’instant, consiste uniquement à la suggérer et expliquer le plan. (...) La guarimba durera aussi longtemps que nécessaire pour que nous puissions nous débarrasser d’un gouvernement anticonstitutionnel. (...) Le meilleur qu’il puisse advenir pour le Venezuela serait de s’en prendre à un gouvernant illégitime par le biais de la guarimba. (...) La guarimba est très sympathique (...) Il n’y a pas suffisamment de personnel militaire et de munitions dans les Forces Armées du Venezuela pour le contrôler. Utilisée correctement contre le régime, il ne tiendrait pas jusqu’au soir ».

L’acharnement pour un nouveau coup

Le gouvernement de Hugo Chavez détient peut-être le record des insurrections militaires : plus d’une douzaine en moins de cinq ans, quasiment toutes avortées par leur propres organisateurs, la plus spectaculaire étant celle du 11 avril 2002 qui mit au pouvoir pendant moins de 47 heures la dictature du patron Pedro Carmona Estanga, une opération chirurgicale encouragée et financée de l’extérieur.

Cette action de renseignement des forces de sécurité vénézuéliennes laisse de côté la question du narcotrafic et des paramilitaires colombiens comme élément essentiel dans les lignes directrices du Plan Colombie, pilier de la campagne de discrédit contre le gouvernement Chavez.

Les maîtres des médias commerciaux vénézuéliens sont le fer de lance de l’offensive médiatique qui se répercute partout dans le monde.

Le journaliste Miguel Salazar dénonçait le fait que « se met en route une nouvelle tentative de coup d’État (...) À cette occasion la sphère compromise est beaucoup plus large, directement et indirectement. Depuis les patrons, en passant par les prêtres et syndicalistes, jusqu’aux fonctionnaires et porte-paroles politiques au sein même du gouvernement. En outre, l’intervention étrangère en tant que but fondamental est souhaitée par le secteur commercial de la Colombie, énormément affecté par la réduction de ses marges en peau de chagrin. Cette fois-ci, on trouve parmi ceux qui conspirent contre Chavez le gratin du narcotrafic latino-américain. ».

Salazar signale qu’après le coup, la répression sera brutale y compris contre les éléments des médias qui sont aujourd’hui des adversaires délirants du gouvernement, ainsi que contre les organisations de défense des Droits de l’homme qui sont partie intégrante de la stratégie de déstabilisation.

Salazar affirme que la sédition s’est insinuée dans les instances organisationnelles du système bolivarien. « Le cercle séditieux a étendu ses tentacules depuis le centre même du régime. À ce jour il y a plus d’un haut fonctionnaire compromis dans un scénario similaire à celui vécu à Grenade où était intervenue l’administration Reagan ».

Récemment on a vu réapparaître un appui financier au réseau dissident : des comptes bancaires ont été ouverts à l’extérieur, ppour soutenir la « grande vision » des différents gouvernements compromis dans le renversement de Chavez. Dans les milieux diplomatiques de Caracas on parle d’un nouveau séisme dans l’industrie pétrolière et d’une grève des transports fomentée et soutenue par le patronat colombien pour accélérer une implosion qui permettrait de demander une intervention étrangère. Son « but primordial sera de capturer Hugo Chavez pour le conduire dans une prison états-unienne et être jugé sous les accusations de terrorisme et de soutien aux activités du narcotrafic », poursuit Salazar.

[1Voir notre enquête : « Opération manquée au Venezuela » par Thierry Meyssan, Voltaire, 8 mai 2002. Article disponible en espagnol sur redvoltaire.net : « Implicación de las redes secretas de la CIA para derribar a Chávez ».