Un think-tank néo-conservateur basé à Londres, l’Institut international d’études stratégiques (IISS), vient de publier son rapport annuel. On y apprend que l’occupation de l’Irak aurait accéléré le recrutement de terroristes par Al Qaïda, avec pour conséquence de « faire du monde un endroit moins sûr » qu’auparavant. L’invasion du pays aurait « galvanisé » l’organisation d’Oussama ben Laden, en même temps qu’elle fragilisait la guerre mondiale contre le terrorisme. Al Qaïda disposerait ainsi en 2004 de plus de 18 000 militants prêts à frapper à tout moment. Ce n’est pas la première fois que l’IISS se livre à ce genre de supputations. Le 9 septembre 2002, il avait publié le seul rapport non gouvernemental accréditant la fable de la menace irakienne. Présidé par John Chipman, l’IISS comprend à sa direction des personnalités comme l’ancien Premier ministre suédois Carl Bilt, le directeur de Newsweek Farid Zakaria, la chercheuse française Thérèse Delpech (par ailleurs administratrice de la Rand Corporation-Europe) et son compatriote politologue François Heisbourg. L’IISS préconise, pour stabiliser l’Irak, d’y déployer plus de 500 000 hommes qui viendraient s’ajouter au 145 000 soldats déjà présents sur le terrain. Une revendication bien audacieuse au regard du peu de crédibilité dont jouit aujourd’hui l’institut du fait de ses intoxications passées.