Le 13 décembre 2003, les responsables de la Coalition se félicitaient, derrière L. Paul Bremer de l’arrestation de Saddam Hussein. Elle intervint alors que je me rendais en Irak pour travailler à la formation des forces de sécurité et elle me réjouit. Toutefois, je savais que cette arrestation ne mettrait pas fin aux violences. Deux ans et demi plus tard, l’insurrection se poursuit.
En fait, il faudrait plutôt parler « des » insurrections. Autour de Falloudja, on assiste en effet à une insurrections tribaliste sunnite, à Bagdad à une insurrection salafiste sunnite et dans le Nord, nous avons Al Qaïda. La mort de Zarkaoui est une bonne chose, mais elle affectera peu les violences car Zarkaoui était à la fois le chef et le problème d’Al Qaïda. En effet, son action contre les chiites et sa cruauté dans les exécutions filmées isolaient l’organisation. Zarkaoui va être remplacé et il va devenir un martyr de la cause, il a donc malgré sa mort une capacité de mobilisation intacte.
La situation ne se calmera pas, mais cette exécution montre bien que les troupes états-uniennes ont les moyens de faire mal à Al Qaïda.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« We didn’t kill Al Qaeda », par David W. Brannan, Los Angeles Times, 12 juin 2006.