Dans un texte relevant de la méthode Coué, Paul Wolfowitz reprend les cinq étapes définies par George W. Bush pour l’avenir de l’Irak et affirme que toutes seraient sur la bonne voie : les Irakiens seraient en train de retrouver leur souveraineté, la sécurité et la prospérité et le vote de la résolution de l’ONU marquerait l’internationalisation de la « reconstruction ». Pourtant, le Conseil s’est contenté de prendre acte d’une situation de fait sans l’approuver pour autant.
Paul Wolfowitz crie victoire dans le Wall Street Journal. La résolution 1546 que vient d’adopter le Conseil de sécurité des Nations unies marque la quatrième étape du processus en cinq points de normalisation de l’Irak. La communauté internationale soutient la démocratisation. Cette tribune du secrétaire adjoint à la Défense relève de la langue de bois ou de la méthode Coué. Il n’échappe à personne que le transfert de souveraineté prévu pour le 30 juin n’est qu’une mascarade ; que loin de vivre en sécurité la population subit les manœuvres contre-insurrectionnelles ; et que les reconstructions annoncées d’écoles et d’hôpitaux n’existent que sur le papier. Loin d’apporter son soutien au processus actuel, le Conseil s’est contenté de prendre acte d’une situation de fait à laquelle il ne pouvait s’opposer. Preuve en est que les mêmes partenaires ont rejeté le plan du Grand Moyen-Orient présenté par George W. Bush au G8. Toutefois, il n’est pas indifférent d’observer que cette tribune est publiée dans un grand quotidien économique.
Daniel Serwer, expert de l’Institut des États-Unis pour la paix, admet dans le Washington Post que le bilan en Irak n’est pas aussi glorieux que cela. Mais précisément, c’est parce que l’action du Pentagone en Irak est un échec qu’il faut la poursuivre, car cet échec serait dû à une présence insuffisante. Le problème de ce raisonnement, dont on a déjà vu les conséquences dans de nombreuses guerres coloniales, c’est qu’il part d’un postulat implicite : les États-Unis veulent le Bien des Irakiens malgré eux.
Le président sénégalais Abdoulaye Wade présente dans Le Monde cinq idées pour le G8 : identifier les gaspillages en matière d’aide au développement ; envoyer des experts occidentaux dans le tiers-monde pour compenser la fuite des cerveaux ; faciliter la libre-circulation des hommes d’affaires ; initier un dialogue entre chefs d’État sur les questions religieuses ; et soumettre les contrats d’aide au développement aux normes d’appel d’offres des pays donateurs. Des propositions d’une valeur bien inégale et qui pourraient être déformées au cours de leur éventuelle application.
Les huit leaders centristes des listes régionales aux élections européennes françaises appellent les lecteurs du Figaro à voter pour eux dimanche prochain. Ils prennent position pour une Europe partenaire, et non adversaire, des États-Unis et disposant de moyens de défense. Dans cette vision idéaliste, on ne précise pas si l’armée européenne doit être indépendante de l’OTAN ou non, puisque Bruxelles et Washington doivent agir en harmonie. Surtout, cet amour à sens unique ne se pose pas la question de savoir ce que veut l’Empire états-unien.
De son côté, le leader de l’opposition conservatrice britannique, Michael Howard appelle les lecteurs du Daily Telegraph à ne pas voter pour les candidats travaillistes. Selon lui, le modèle social de l’Union est un échec, alors que celui des États-Unis est une réussite. Il en veut pour preuve toutes sortes de chiffres surprenants. Il affirme par exemple que la productivité en Europe est inférieure à celle des États-Unis. Il avance également un autre argument : l’Union supranationale marque la fin des États-nations, donc de l’identité et de l’histoire britanniques.
Revenant sur l’affaire des otages de Khobar, Daniel Pipes note dans le Jerusalem Post que tous les survivants sont musulmans ou ont fait croire aux terroristes qu’ils l’étaient. Il suggère donc à chacun d’apprendre des versets du Coran pour se sortir d’affaire, s’il se trouvait impliqué dans de tels événements. Poursuivant sa campagne islamophobe, M. Pipes tente de démontrer que, d’une certaine manière, l’islam serait « déjà » une religion obligatoire.
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