La multiplication des sabotages de pipe-lines par la Résistance perturbe gravement l’exploitation du pétrole par les États-Unis, « dans l’intérêt des Irakiens ». Mais Washington souhaite attendre le transfert de souveraineté pour rétablir l’ordre avec les grands moyens. Le « gouvernement » d’Iyad Allaoui, une fois installé, pourrait endosser la responsabilité de mettre fin aux espérances démocratiques. Le « ministre de la Défense », Hazem Shaalan, a évoqué publiquement la possibilité de décréter la loi martiale, dont l’application serait confiée aux 130 000 GI’s présents dans le pays. Le « conseiller de sécurité nationale », Muwaffaq Rubaie, a confirmé au Financial Times que cette question était activement étudiée par le « gouvernement ». Signe de la rapide détérioration de la situation, cette décision nécessite cependant quelques aménagements juridiques car la « constitution », promulguée il y a trois mois par Paul Bremer, ne prévoit pas la loi martiale.