Je ne pense pas qu’une solution rapide du conflit du Karabagh soit possible. Les différentes parties, malheureusement, se trouvent sur des positions assez éloignées. Ni les Arméniens, ni les Azerbaïdjanais ne sont prêts à se hisser au niveau de compromis nécessaire. Cependant, si l’on sépare le règlement, à proprement parler, et le processus de Minsk en tant que tel, on observe un net progrès dans les actions de ce dernier. Et ce fait est déjà positif en soi, même si l’on ne peut attendre un règlement définitif du problème du Karabagh à brève échéance, dans un an ou deux.

L’existence même d’un canal entre les élites politiques des deux pays est nécessaire, notamment dans le contexte des réalités géopolitiques mouvantes du Caucase du Sud. Il est très intéressant que le coprésident états-unien du groupe de Minsk ait rencontré le ministre azerbaïdjanais de la Défense, Safar Abiev, et qu’il s’apprête à rencontrer son homologue arménien, Serge Sarkissian. Il faut dire que l’on assiste, tant en Arménie qu’en Azerbaïdjan, à une course aux armements. Ce n’est pas le meilleur des contextes. Il est évident que des contacts entre les responsables des administrations militaires pourraient être utiles. Jusqu’à présent, les contacts avaient lieu soit au niveau des présidents des deux pays, soit au niveau des ministres des Affaires étrangères.

Les trois coprésidents du Groupe de Minsk – Youri Merzliakov pour la Russie, Bernard Fassier pour la France et Matthew Bryza pour les États-Unis – se trouvent actuellement en Arménie. Ils ont été reçus par le président Robert Kotcharian. Le représentant personnel du président en exercice de l’OSCE (Organisation de sécurité et de coopération en Europe), Andrzej Kasprzyk, a pris part lui aussi à cette rencontre. Les perspectives éventuelles d’un règlement de la confrontation au Karabagh ont été discutées.

Il est évident que l’on sent davantage d’énergie pour vivifier le processus de Minsk en tant que tel, ce qui pourrait conduire à un approfondissement des contacts utiles entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Par conséquent, le dialogue entre les deux pays, qui était concrètement absent ces dernières années, est réactivé.

Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille s’attendre à une solution rapide du problème du Karabagh. Mais, malgré tout, l’existence de discussions vaut toujours mieux que leur absence.

Source
RIA Novosti (Fédération de Russie)