Le discours politique aux États-Unis sur l’Irak est en train de tomber dans l’irréalité. Les opposants au déploiement de la coalition dans ce pays mettaient déjà en doute le bien fondé de notre présence en Irak, aujourd’hui, ils élèvent à un niveau absurde les conditions de succès dans le pays.
Nous avons achevé la première phase de la transformation du pays en renversant Saddam Hussein, la deuxième phase prend fin cette semaine avec l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement par intérim. Ce sont des avancées importantes mais elles ne signifient pas que l’Irak sera une démocratie le 1er juillet. Nous en prenons cependant la route même si beaucoup reste à faire. Je partage avec cette administration la croyance que le transfert de souveraineté va accélérer le processus même s’il y aura des coups d’arrêt et que cela sera ardu. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que nous faisons fausse route ou que nous avons peu fait pour l’instant. En Irak, nous avons eu des réussites que nous avions mis des années à obtenir en Allemagne et au Japon. Rappelons-nous également qu’en Bosnie nous avons dépensé 29 milliards de dollars en 9 ans et que nous avons encore 1000 hommes stationnés là bas pour appliquer un mauvais plan qui légitime les divisions ethniques et paralyse l’État central.
En Irak, sur 15 mois, la coalition a permis la publication de plus de 150 journaux, la mise en place d’une police irakienne, la réouverture d’écoles sans propagande, la construction de 400 villages rasés par Hussein, la réimpression d’une monnaie nationale et le retour de milliers de réfugiés. C’est l’aboutissement du travail de légions d’Américains qui œuvrent en dépit des attaques terroristes. Un groupe de militaires états-uniens a mis à mal la crédibilité de l’armée en torturant des Irakiens, mais cela n’enlève rien au travail de l’armée et les opposants affirment trop qu’ils meurent en vain.
Certains démocrates affirment que notre incapacité à trouver des armes de destruction massive annule leur soutien à la guerre, alors qu’ils s’étaient également prononcés sur la question des Droits de l’homme et du terrorisme. Leurs propos sont donc irresponsables. Nous ne devons pas les écouter et garder des objectifs réalistes, car nous pouvons transformer toute la région.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Gauging Our Success », par Bob Dole, Washington Post, 28 juin 2004.