John Kerry nous demande de croire les témoignages de ses « frères d’armes » concernant sa valeur au Vietnam, mais il y a un problème : un nombre substantiel de ses « frères d’armes » s’oppose à sa candidature et s’appuie sur ce qu’ils ont vu de lui pendant la guerre pour affirmer qu’on ne peut pas lui faire confiance.
Ce n’est pas une accusation anodine. Personne ne croît vraiment que Kerry est un criminel de guerre et beaucoup pensent que son service militaire au Vietnam a été le moment le plus admirable de sa vie, mais en revenant aux États-Unis en 1969, Kerry a accusé l’armée de crime de guerre et cela explique le dédain que lui voue certains de ses anciens camarades. Le 22 avril 1971, Kerry a témoigné devant le Sénat au nom d’un « très grand nombre de vétérans » selon ses dires et a affirmé que les crimes étaient quotidiens et que le pays avait « perdu tout sens moral ». Il ne s’est jamais rétracté et il faut nous souvenir de cet événement.
Cet épisode signifie que les vrais frères d’armes de Kerry sont les opposants à la guerre, qu’il était hostile en 1971 à l’usage de la puissance militaire états-unienne et qu’il est l’héritier de George McGovern. Toutefois, contrairement à McGovern, il n’assume pas ses opinions et, en jouant un double jeu, Kerry invite à examiner son action au Vietnam plus attentivement.

Source
Weekly Standard (États-Unis)
L’hebdomadaire de référence des néoconservateurs.

« Kerry’s Band of Brothers », par William Kristol, Weekly Standrad, 30 août 2004 (déjà disponible sur le site du journal avant sa publication papier).