« Que font les musulmans ? » a demandé frère Louis de Notre-Dame du Salut, une église de Bagdad, quelque minute après l’explosion de cette dernière. « Cela veut-il dire qu’ils veulent que nous partions ? C’est ça ? ». Oui, c’est ça ! Cette église n’est qu’une des cinq qui ont été attaquées le 1er août. Cette série d’attentats a fait 11 morts et 55 blessés et la police a désamorcé deux bombes. Elle était conçue pour faire le maximum de victimes.
Ce n’est pas la première offensive contre les chrétiens depuis la chute de Saddam Hussein. Les islamistes ont également attaqué des commerces d’alcool, de musiques ou de vêtements, principalement propriétés des chrétiens. Les femmes chrétiennes sont harcelées pour qu’elles se couvrent à la musulmane et des chrétiens sont assassinés. Cela a conduit les membres d’une des plus vieilles communautés chrétiennes du monde à quitter le pays : 40 000 depuis les attentats d’août. Ils représentent entre 20 et 95 % des réfugiés irakiens en Syrie. On estime que 40 % de la communauté chrétienne irakienne a quitté le pays depuis 1987. Bien que les dirigeants musulmans aient condamné les attentats, ils marquent un pas vers la disparition de la minorité chrétienne en Irak. Les chrétiens disparaissent du Moyen-Orient dans son ensemble à cause des persécutions islamistes.
Aujourd’hui, Bethléem et Nazareth ont perdu la majorité chrétienne qu’ils avaient depuis 2000 ans. Les chrétiens ne forment plus que 2 % de la population de Jérusalem. Il n’y a plus que quelques milliers de chrétiens en Turquie contre deux millions en 1920. Au début du siècle dernier, les chrétiens formaient un tiers de la population syrienne contre 10 % aujourd’hui, 55 % des Libanais étaient chrétiens en 1932, ils ne sont plus que 30 % aujourd’hui et en Égypte, les coptes émigrent massivement depuis les années 70. L’exode qui a frappé les juifs dans cette région à partir de 1948 se renouvelle avec les chrétiens, ce qui est un appauvrissement pour la région.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Iraq’s dwindling Christians », par Daniel Pipes, Jerusalem Post, 25 août 2004.