Naomi Klein et Jeremy Scahill affirment que les deux pacifistes italiennes enlevées en Irak ne sont pas détenues par la résistance, mais par la Coalition. Ils reprennent là un point de vue de plus en plus largement partagé en Italie, mais non repris dans les autres pays occidentaux. De son côté, Daniel Pipes déplore que les Français ne se soient pas, comme les Népalais, vengés en saccageant des mosquées.
Naomi Klein et Jeremy Scahill affirment dans le Guardian que les deux militantes pacifistes italiennes enlevées en Irak ne sont pas détenues par la résistance, mais par la Coalition. Ils reprennent là un point de vue de plus en plus largement partagé en Italie, mais non repris dans les autres pays occidentaux.
Nous rappelons que, pour notre part, nous avons explicitement indiqué dans notre édition du 2 septembre que Christian Chesnot et George Malbrunot ne sont pas détenus par la résistance, mais sous la responsabilité du Premier ministre du gouvernement de Collaboration, Iyad Allaoui. Deux jours, plus tard, les forces de la Coalition ont arrêté, hors de toute procédure judiciaire, notre ami Abd El Jabar Al Kubaysi et l’ont placé au secret. Il était entré en contact avec les services spéciaux français pour les conduire au lieu de détention de nos confrères.
De son côté, le propagandiste Daniel Pipes déplore dans The Age que la réaction des la France à l’enlèvement de ses ressortissants n’ait pas été celle prévue. Les Français auraient dû, comme les Népalais, se venger en saccageant des mosquées. Au contraire, ils ont appelé à la rescousse leur associations musulmanes et ont battu le rappel de tout le monde arabe.
Dans le New York Times, Paul Wolfowitz prend la défense de son ami, Bambang Harymurti, directeur de publication du journal indonésien Tempo, actuellement poursuivi pour diffamation criminelle. Le n°2 du Pentagone, avec lequel nous nous trouvons enfin un point d’entente, s’indigne que, contrairement aux standards internationaux, on puisse qualifier la diffamation de crime et donc la punir de prison. Espérons que M. Wolfowitz se souviendra que c’est précisément pour avoir fermé un journal et fait arrêter ses rédacteurs qu’il provoqua la récente insurrection dans le Sud de l’Irak et que, dans un moment de cohérence, il rétablira la liberté de la presse dans le pays qu’il occupe.
Alexander Zinchenko, vice-président du Parlement ukrainien, assure les lecteurs du Moscow Times que la candidature de Viktor Yushchenko à la présidence ukrainienne n’est pas dirigée contre la Russie. Il s’agirait simplement de voter pour la liberté contre la tyrannie et de renforcer les relations avec l’Union européenne en conservant des relations privilégiées avec la Russie. Au-delà de la langue de bois, cet exercice de style montre la difficulté d’énoncer une problématique Ouest-Est, au moment où la vraie alternative est entre une coalition maritime Londres-Washington-Camberra et une alliance continentale Madrid-Paris-Berlin-Moscou-Pékin.
Francis Fukuyama déplore dans le Financial Times que les erreurs commises en Irak aient transformé ce pays en un territoire chaotique comme l’Afghanistan des seigneurs de la guerre. La déconvenue est brutale pour le prophète du triomphe inéluctable du libéralisme et de la fin prévisible de l’Histoire. Pour arrêter ce retour en arrière, M. Fukuyama propose de rétablir l’ordre en Irak en divisant le pays en trois États distincts ; un plan que ne cessent de pousser les néo-conservateurs depuis une quinzaine d’années et qu’ils entendaient bien réaliser avec Iraqi Freedom à défaut de Desert Storm. L’auteur utilise donc un vieux procédé rhétorique qui lui permet de préconiser toujours la même solution, quelle que soit la situation.
L’ambassadeur Howard Leach fait preuve de la même persévérance. Il ne cesse de répéter que la France doit rester associée aux États-Unis et rebondit sur des éléments d’actualité pour argumenter sa position. Dans Le Figaro, il souligne que, depuis le 11 septembre et l’enlèvement de deux journalistes français, chacune des deux puissance est confrontée au terrorisme mondial et aucune ne peut espérer le vaincre seule. Mais à y bien réfléchir décide-t-on de l’appartenance à une alliance militaire sur la base de la revendication floue d’un double enlèvement ?
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