Monsieur le Secrétaire général,
Monsieur le Président,
distingués délégués,
mesdames et messieurs,

M’adresser à cette Assemblée générale est pour moi un honneur, et je vous en remercie. Le peuple américain respecte l’idéalisme qui a donné naissance à cette organisation. Et nous respectons les hommes et les femmes de l’ONU qui défendent la paix et les droits de l’homme dans chaque région du monde. Bienvenue à New York, et bienvenue aux États-Unis d’Amérique.

Au cours des trois dernières années, je me suis adressé à cette Assemblée générale en des temps tragiques pour mon pays, et à des moments où nous devions tous prendre des décisions. Aujourd’hui, nous nous trouvons à une période de possibilités extraordinaires pour l’ONU et pour toutes les nations pacifiques. Depuis des décennies, le cercle de la liberté, de la sécurité et du développement s’étend dans notre monde. Ce progrès a apporté l’unité à l’Europe, l’autonomie à l’Amérique latine et à l’Asie, et un espoir renouvelé à l’Afrique. Maintenant, nous avons une chance historique d’agrandir ce cercle encore plus, et de lutter avec justice et dignité contre l’extrémisme et le terrorisme afin de trouver une vraie paix, fondée sur la liberté de l’homme.

Les Nations unies et mon pays ont en commun des engagements très profonds. Tant la Déclaration d’indépendance américaine que la Déclaration universelle des droits de l’homme proclament l’égalité de valeur et la dignité de chaque vie humaine. Cette dignité est respectée par la règle de droit, la limitation des pouvoirs de l’État, le respect des femmes, la protection de la propriété privée, la liberté de parole, l’égalité devant la loi et la tolérance religieuse. Cette dignité est par contre bafouée par l’oppression, la corruption, la tyrannie, le sectarisme, le terrorisme et la violence contre les innocents. Nos deux documents fondateurs affirment en outre que la nette ligne de démarcation entre la justice et l’injustice - entre le bien et le mal - est la même à chaque époque, dans chaque culture et dans chaque nation.

Les gouvernements avisés défendent également ces principes pour des raisons très pratiques et réalistes. Nous savons que les dictateurs choisissent facilement l’agression, alors que les nations libres s’efforcent de régler leurs différends dans la paix. Nous savons que les gouvernements oppressifs soutiennent la terreur, alors que les gouvernements libres pourchassent les terroristes en leur sein. Nous savons que les peuples libres chérissent le progrès et la vie au lieu de s’adonner aux idéologies meurtrières.

Chaque nation amoureuse de la paix profitera des dividendes d’un monde plus libre. Et chaque nation avide de paix a le devoir d’aider à bâtir ce monde. Au bout du compte, il n’y a pas moyen de s’isoler des réseaux terroristes, ni des États déchus qui les abritent, ni des régimes hors-la-loi, ni des armes de destruction massive. Au bout du compte, faire semblant de ne rien voir ou chercher à mener une vie tranquille en se moquant des difficultés et de la souffrance des autres ne garantit pas la sécurité.

À l’aube de ce siècle, notre monde a besoin d’une nouvelle définition de la sécurité. Notre sécurité ne relève pas simplement de questions d’influence ou d’un quelconque équilibre des pouvoirs. La sécurité de notre monde dépend du progrès des droits de l’humanité.

Ces droits se propagent dans le monde entier - et dans le monde entier, les ennemis des droits de l’homme réagissent par la violence. Les terroristes et leurs alliés croient que la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Déclaration américaine des droits, ainsi que toute charte relative à la liberté, sont des mensonges qu’il faut brûler, détruire et oublier. Ils croient que les dictateurs doivent contrôler chaque esprit et chaque parole dans le Moyen-Orient et au-delà. Ils sont convaincus que le suicide, la torture et l’assassinat sont pleinement justifiés au regard des objectifs qu’ils se sont fixés. Et ils agissent conformément à ces convictions.

Rien que cette année, des terroristes ont attaqué des commissariats, des banques, des trains de banlieue et des synagogues - sans oublier une école pleine d’enfants. Ce mois-ci, à Beslan, nous avons vu, une fois de plus, comment les terroristes mesurent leur succès : dans la mort de l’innocent, et dans la douleur des familles endeuillées. Svetlana Djebisov a été prise en otage, avec son fils et son neveu - son neveu n’a pas survécu. Récemment, elle s’est rendue au cimetière et a vu ce qu’elle a appelé les « petites tombes ». Elle a dit : « Je sais bien qu’il y a du mal dans le monde. Mais ces jeunes créatures, qu’ont-elles donc fait de mal ? »

Messieurs les délégués, ces enfants russes n’avaient rien fait pour mériter une telle souffrance, une telle frayeur et une telle mort. Les peuples de Madrid, de Jérusalem, d’Istanbul et de Bagdad n’ont rien fait pour mériter des assassinats soudains et aveugles. Ces actes vont à l’encontre des normes de justice dans toutes les cultures, et des principes de toutes les religions. Toutes les nations civilisées sont dans le même bateau, et elles doivent toutes lutter contre les assassins.

Nous sommes résolus à détruire les réseaux terroristes partout où ils agissent, et les États-Unis sont reconnaissants envers toutes les nations qui aident à saisir les avoirs des terroristes, à pourchasser leurs agents et à perturber leurs plans. Nous sommes résolus à mettre fin à la tutelle qu’offrent certains États au terrorisme - et mon pays est reconnaissant envers tous ceux qui ont participé à la libération de l’Afghanistan. Nous sommes résolus à prévenir la prolifération des armements et à faire respecter les exigences du monde - et mon pays est reconnaissant envers les soldats des nombreux pays qui nous ont aidés à délivrer le peuple irakien de la férule d’un dictateur hors-la-loi.

En 1991, ce dictateur avait accepté, comme condition du cessez-le-feu, de respecter entièrement toutes les résolutions du Conseil de sécurité. Or il s’est moqué de ces résolutions pendant une décennie. Finalement, le Conseil de sécurité a promis que ce mépris à l’égard de l’ONU aurait des conséquences graves. Mais les engagements que nous prenons doivent avoir une signification. Lorsque nous parlons de « graves conséquences », au nom de la paix, elles doivent l’être. C’est ainsi qu’une coalition de pays est intervenue pour faire respecter les justes exigences du monde. Défendre nos idéaux est vital, mais insuffisant. Notre mission élargie, en tant que membres de l’ONU, est d’appliquer ces idéaux aux grandes questions de notre temps. Notre objectif global est de promouvoir l’espoir et le progrès comme solution de rechange à la haine et à la violence. Notre noble objet est de bâtir, par-delà la guerre et la terreur, un monde meilleur.

Parce qu’ils croient en la dignité de l’homme, l’Amérique et de nombreux autres pays ont établi un fonds mondial afin de lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme. En trois ans, les pays donateurs ont financé des projets dans plus de 90 pays, et se sont engagés à hauteur de 5,6 milliards de dollars pour financer ces efforts. Pour sa part, l’Amérique a mis en œuvre une initiative de 15 milliards de dollars afin d’offrir des programmes de prévention, de traitement et de prise en charge dans les pays fortement touchés par le sida, concentrant ses efforts sur les 15 pays où les besoins sont les plus urgents. Le sida est la pire crise sanitaire de notre époque et l’engagement sans précédent que nous avons pris rendra l’espoir à ceux qui, depuis trop longtemps, marchent à l’ombre de la mort.

Parce qu’ils croient en la dignité de l’homme, l’Amérique et de nombreux autres pays ont uni leurs efforts pour affronter le fléau qu’est la traite des être humains. Nous aidons les organismes qui sauvent les victimes, adoptons des lois plus vigoureuses visant à juguler ce trafic, et prévenons les voyageurs qu’ils s’exposent à de graves conséquences s’ils appuient cette forme d’esclavage des temps modernes. Nulle part au monde, des femmes et des enfants ne doivent être exploités pour le plaisir ou pour la cupidité.

Parce que nous croyons en la dignité de l’homme, nous devrions prendre très au sérieux la protection de la vie contre l’exploitation, quel qu’en soit le prétexte. Lors de cette session, l’ONU examinera une résolution parrainée par le Costa Rica exhortant à une interdiction générale du clonage humain. Je suis en faveur de cette résolution et demande instamment à tous les gouvernements d’affirmer un principe d’éthique fondamental : aucune vie humaine ne devrait jamais être produite ou détruite pour le bénéfice d’une autre.

Parce qu’ils croient en la dignité de l’homme, l’Amérique et de nombreux autres pays ont changé leur façon de lutter contre la pauvreté, d’entraver la corruption et d’apporter une aide. En 2002, nous avons adopté le Consensus de Monterrey, une stratégie audacieuse qui lie l’octroi d’une nouvelle aide par les pays industriels à une véritable réforme dans les pays en développement. Et, par le truchement du Compte du millénaire, mon pays accroît son aide aux pays en développement qui généralisent la liberté économique et investissent dans l’éducation et la santé de leurs populations.

Parce qu’ils croient en la dignité de l’homme, l’Amérique et de nombreux autres pays ont pris des mesures pour atténuer le fardeau écrasant de la dette, fardeau qui limite la croissance des économies dans les pays en développement et maintient des millions de personnes dans la pauvreté. Depuis le début de ces efforts, en 1996, l’allégement de la dette pour les pays pauvres dont le fardeau de la dette est le plus lourd s’est élevé à plus de 30 milliards de dollars. Et, pour empêcher l’aggravation de la dette future, mon pays et d’autres nations sont tombés d’accord sur le fait que les institutions financières internationales devraient privilégier une aide sous la forme de dons plutôt que de prêts.

Parce qu’il croit en la dignité de l’homme, le monde doit avoir des moyens plus efficaces pour stabiliser les régions en proie aux troubles, mettre fin à la violence à motif religieux et stopper le nettoyage ethnique. Les États-Unis et l’Italie ont proposé une Initiative mondiale sur les opérations de paix. Les pays du G8 formeront 75.000 soldats pour le maintien de la paix, originaires d’Afrique au début, de façon à ce qu’ils puissent monter des opérations sur ce continent et ailleurs. L’aide des pays du G8 portera sur le déploiement de cette force de maintien de la paix et sur les besoins logistiques.

À l’heure actuelle, le monde est témoin de terribles souffrances et de crimes horribles dans la région du Darfour au Soudan, des crimes que mon gouvernement a qualifiés de génocide. Les États-Unis ont joué un rôle clé lorsqu’il s’est agi de négocier un cessez-le-feu et ils fournissent une aide humanitaire au peuple soudanais. Le Rwanda et le Nigeria ont déployé des forces au Soudan afin d’aider à améliorer la sécurité et, ainsi, de faciliter l’acheminement de l’aide. Le Conseil de sécurité a adopté une nouvelle résolution qui appuie l’élargissement d’une force de l’Union africaine, pour éviter de nouvelles effusions de sang ; elle exhorte aussi le gouvernement du Soudan à mettre fin aux vols d’avions militaires au-dessus du Darfour. Nous félicitons les membres du Conseil pour cette action appropriée et nécessaire. Je demande instamment au gouvernement du Soudan de respecter le cessez-le-feu qu’il a signé et d’arrêter la tuerie au Darfour.

Parce qu’elles croient en la dignité de l’homme, les nations pacifiques doivent appuyer les progrès de la démocratie. Aucun autre système de gouvernement n’a fait plus pour protéger les minorités, garantir les droits des travailleurs, relever le statut des femmes, ou investir l’énergie humaine dans la recherche de la paix. Nous avons observé une multiplication des gouvernements démocratiques dans les cultures à majorité hindoue et musulmane, bouddhiste, juive et chrétienne. Les institutions démocratiques ont pris racine dans des sociétés modernes et dans des sociétés traditionnelles. Lorsqu’il s’agit du désir de liberté et de justice, il n’y a pas de conflit de civilisation. Tous les peuples sont capables d’avoir la liberté et méritent la liberté.

Réaliser pleinement la promesse d’un gouvernement représentatif prend du temps, comme l’Amérique l’a constaté en deux siècles de débats et de luttes. Il n’y a pas non plus une seule forme de gouvernement représentatif, parce que, par définition, les démocraties assument le caractère spécifique des peuples qui les ont créées. Mais, nous sommes sûrs d’une chose et c’est que le désir de liberté est inscrit dans chaque cœur humain. Et ce désir ne peut être retenu à jamais par des murs de prison, ou des lois martiales, ou la police secrète. Avec le temps, et aux quatre coins de la planète, la liberté trouvera un moyen de triompher.

La liberté est en train de se frayer un chemin en Irak et en Afghanistan, et nous devons continuer à montrer notre attachement à la démocratie dans ces nations. La liberté qui a coûté cher à beaucoup doit être garantie. En tant que membres des Nations unies, nous avons tous un enjeu à voir réussir les démocraties les plus récentes du monde.

Il n’y a pas très longtemps, des régimes dévoyés, à Bagdad et à Kaboul, menaçaient la paix et parrainaient les terroristes. Ces régimes ont déstabilisé l’une des régions du monde les plus vitales et les plus explosives. Ils ont brutalisé leur peuple, au mépris de toutes les normes de la civilisation. Aujourd’hui, les peuples irakien et afghan sont sur la voie de la démocratie et de la liberté. Les gouvernements qui prennent corps aujourd’hui ne poseront plus de menaces aux autres. Au lieu d’héberger des terroristes, ils sont en train de se battre contre les groupes terroristes. Et cette évolution positive est bonne pour la sécurité à long terme de chacun d’entre nous.

Le peuple afghan fait preuve d’un courage extraordinaire malgré des conditions difficiles. Il lutte pour défendre son pays contre les derniers résistants talibans, et apporte son aide à la lutte contre les tueurs terroristes. Il est en train de relancer son économie. Il a adopté une constitution qui protège les droits de tous, tout en respectant les traditions les plus chères au pays. Plus de dix millions d’Afghans - dont plus de 4 millions de femmes - sont désormais inscrits sur les listes électorales afin de voter lors de l’élection présidentielle qui se tiendra le mois prochain. À ceux qui se demanderaient encore si les sociétés musulmanes peuvent être démocratiques, le peuple afghan est en train de donner sa réponse.

Depuis la dernière Assemblée générale, le peuple irakien a recouvré sa souveraineté. Aujourd’hui, en cet hémicycle, le premier ministre de l’Irak et sa délégation représentent un État qui a rejoint la communauté des nations. Le gouvernement du premier ministre Allaoui mérite le soutien de tout pays qui croit à l’autodétermination et qui désire la paix. Et en vertu des résolutions 1511 et 1546 du Conseil de sécurité, le monde lui assure ce soutien. L’ONU et ses États membres doivent répondre à la demande du premier ministre Allaoui et faire davantage pour contribuer à l’instauration d’un État irakien sûr, démocratique, fédéral et libre.

Or, un Irak démocratique a des ennemis acharnés car les terroristes connaissent les enjeux dans ce pays. Ils savent que l’existence d’un Irak libre au cœur du Moyen-Orient portera un coup décisif à leurs ambitions dans cette région. C’est pourquoi un groupement terroriste associé à Al-Qaïda est devenu l’un des groupes principaux qui tuent les innocents en Irak aujourd’hui, se livrant à une campagne d’attentats à la bombe contre des civils et à la décapitation d’hommes ligotés. Les forces de la coalition en Irak affrontent les terroristes et les combattants étrangers afin que les nations pacifiques du monde n’aient jamais à les affronter à l’intérieur de leurs propres frontières.

Notre coalition soutient une force irakienne de sécurité grandissante et à laquelle l’Alliance de l’OTAN dispense une formation vitale. En outre, plus de 35 États ont consacré des fonds et des experts à la reconstruction de l’infrastructure irakienne. Et tandis que le gouvernement provisoire d’Irak prépare des élections nationales, des responsables des Nations unies aident les Irakiens à bâtir l’infrastructure de la démocratie. Ces personnes généreuses, dignes héritières du legs extraordinaire de Sergio de Mello, accomplissent un travail héroïque.

Comme nous l’avons observé dans d’autres pays, l’une des grandes visées du terrorisme est de saper, perturber et influencer les résultats d’élections. Nous prévoyons que les attaques terroristes s’aggraveront en Afghanistan et en Irak à mesure que se rapprochera leur jour de scrutin national. Le travail qui nous attend est exigeant. Mais ces difficultés n’ébranleront pas notre conviction que l’avenir de l’Afghanistan et de l’Irak est un avenir de liberté. La bonne attitude face à toute difficulté n’est pas la retraite, mais de l’emporter.

La cause de la liberté a toujours un prix, que paient les plus courageux d’entre nous. L’Amérique pleure ses pertes et celles de beaucoup d’autres nations. Aujourd’hui, j’affirme à tout ami de l’Afghanistan et de l’Irak, ainsi qu’à tout ennemi de la liberté, que nous nous tiendrons aux côtés des peuples afghan et irakien jusqu’à ce que leurs espoirs de liberté et de sécurité se réalisent.

Ces deux pays seront un modèle au sein du Moyen-Orient élargi, cette région où des millions d’êtres humains se voient privés de leurs droits fondamentaux et de justice élémentaire. Depuis trop longtemps, beaucoup de pays, dont le mien, ont toléré, voire excusé l’oppression au Moyen-Orient au nom de la stabilité. L’oppression s’est étendue, mais la stabilité n’est jamais arrivée. Nous devons adopter une approche différente. Nous devons aider, au Moyen-Orient, les réformateurs qui œuvrent pour la liberté et nous efforcer de construire une communauté de nations pacifiques et démocratiques.

Cet engagement à la réforme démocratique est une condition essentielle de la solution du conflit israélo-arabe. La paix ne proviendra pas de dirigeants palestiniens qui intimident l’opposition, tolèrent la corruption et maintiennent des liens avec des groupes terroristes. Le peuple palestinien a trop souffert et mérite mieux. Il lui faut des dirigeants capables de créer et de gouverner un État palestinien libre et en paix.

Même après les revers et les déceptions des derniers mois, il est encore possible, avec de la bonne volonté et de la persévérance, d’accomplir la promesse de la feuille de route pour la paix. Ceux qui souhaitent diriger un nouvel État palestinien doivent adopter des moyens pacifiques de faire triompher les droits de leur peuple et de créer les institutions réformées d’une démocratie bien assise. Les États arabes doivent mettre fin aux provocations de leurs propres médias, couper le financement public et privé du terrorisme et établir des relations normales avec Israël. Israël, pour sa part, doit imposer le gel des implantations, démanteler les peuplements illégaux, mettre fin à l’humiliation quotidienne du peuple palestinien et éviter toute action susceptible de compromettre des négociations finales. Enfin, les dirigeants de par le monde doivent renoncer à tout soutien et à toute aide en faveur d’un chef palestinien quelconque qui faillit à son peuple et qui trahit sa cause.

On voit croître partout, en fait, les espoirs démocratiques qui s’étendent au Moyen-Orient. Rappelons-nous les paroles de la promotrice birmane de la démocratie, Aung San Suu Kyi : « Nous n’acceptons pas l’idée selon laquelle la démocratie serait une valeur occidentale. Bien au contraire : la démocratie signifie simplement un bon gouvernement fondé sur la responsabilité et la transparence. » Ici aux Nations unies, vous savez que c’est vrai. Ces dernières années, cette organisation a contribué à la création d’une nouvelle démocratie au Timor oriental, et elle a aidé d’autres États encore à réaliser leur transition vers l’autogouvernement.

Parce que je suis persuadé que la voie de la liberté est le chemin qui mène à un monde meilleur et plus sûr, je propose aujourd’hui la création, au sein des Nations unies, d’un Fonds pour la démocratie. Voici un but éminemment noble pour cette grande organisation : ce fonds aiderait les pays à poser les fondements de la démocratie en instituant un État de droit doté de tribunaux indépendants, d’une presse libre, de partis politiques et de syndicats de travailleurs. L’argent de ce fonds aiderait également à créer des circonscriptions électorales et des bureaux de vote et à appuyer le travail des observateurs du scrutin. Comme preuve de leur attachement à ce nouveau Fonds pour la démocratie, les États-Unis y verseront une contribution initiale. J’invite les autres pays à y contribuer également.

Je vous ai présenté, aujourd’hui, un vaste programme conçu pour promouvoir la dignité humaine et pour améliorer la sécurité de tous les États. La défaite du terrorisme, la protection des droits de l’homme, la propagation de la prospérité, le progrès de la démocratie : toutes ces causes, tous ces idéaux nous appellent à une grande œuvre au cœur de notre monde. Chacun de nous, agissant seul, est limité dans ses réalisations. Ensemble, nous pouvons accomplir beaucoup plus.

L’histoire honorera les nobles idéaux de cette organisation, que sa charte établit clairement : « préserver les générations futures du fléau de la guerre », « proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme », « favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande ».

Que l’histoire enregistre également que notre génération de dirigeants a pratiqué ces idéaux, même dans l’adversité. Que l’histoire nous apprenne que dans une décennie décisive, les membres des Nations unies ne se sont pas découragés face à leurs responsabilités et n’ont pas vacillé devant la nécessité de les tenir. Je suis sûr, en effet, que ce jeune siècle sera celui de la liberté. Je sais que nous saisirons ce moment car je connais la force de caractère de tant de nations et de dirigeants représentés ici aujourd’hui. Et je crois au pouvoir transformateur de la liberté.

Que Dieu vous bénisse.

Traduction officielle du département d’État des États-Unis.