Tendances et évènements régionaux

Les premiers résultats du sommet arabo-israélien de Charm el-Cheikh (Égypte) se sont traduits par des mesures prises par l’Autorité palestinienne pour commencer le désarmement des mouvements de la Résistance palestinienne sous prétexte que le port d’armes doit être monopolisé par les forces légales relevant du président Mahmoud Abbas. En contrepartie de cette démarche, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a promis de débloquer les fonds provenant de la collecte des taxes et impôts et l’allègement des 500 barrages israéliens érigés en Cisjordanie.
Concernant la Bande de Gaza, il est clair que des divergences sont apparues entre les participants à ce sommet quadripartite (Autorité palestinienne, Israël, Jordanie et Égypte), empêchant la publication d’un communiqué final. Olmert et Abbas sont tombés d’accord sur la nécessité de trancher militairement pour ramener la Bande de Gaza dans le giron de la « légalité ». _ Le président Hosni Moubarak, lui, a insisté sur la nécessité de la reprise du dialogue entre les factions palestiniennes, même si le raïs a exprimé son soutien à Mahmoud Abbas. La position de Moubarak illustre à quel point les relations enchevêtrées entre Gaza et l’Égypte sont délicates. Le Caire veut conserver une marge de manœuvre qui lui permettrait, le cas échéant, de jouer le rôle de médiateur si la stratégie du blocus et des pressions multiformes contre le Hamas, prônées par Abbas, Olmert et les États-Unis, échouaient.
Dans le même temps, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, prépare une force de 20 000 hommes composée d’unités d’élite de l’armée, en prévision d’une éventuelle invasion de la bande de Gaza au cas où les efforts concertés des Arabes et de la communauté internationale n’aboutissaient pas à la défaite du Hamas.
De nombreux écrivains occidentaux, avec à leur tête le Britannique Patrick Seale, s’attendent à ce que les mouvements de la résistance palestinienne, conduits par le Hamas, sortent renforcés de cette confrontation. Surtout à cause de « l’arrogance » affichée par l’Autorité palestinienne et ses protecteurs arabes et internationaux.

Presse internationale

 Les journaux israéliens ont rapporté qu’une commission militaire spéciale a décidé, lundi, de dégrader l’ancien officier de réserve israélien, Elhanan Tannenbaum, capturé par le Hezbollah en l’an 2000 et libéré quatre ans plus tard dans le cadre d’un échange de détenus. Cette décision répond au souhait du procureur militaire, le général Amihay Mendelblit, qui a accusé Tannenbaum de graves manquements à son devoir. L’ancien colonel à la retraite a reconnu être coupable de trafic de drogue et de falsification.

HAARETZ (QUOTIDIEN ISRAELIEN)
 Une tentative infructueuse a été organisée pour réunir l’actuel président israélien, Shimon Peres, et des responsables saoudiens, à l’époque où il occupait encore le poste de vice-Premier ministre. La démarche a échoué en raison de la fin de non-recevoir affichée par Riyad. Des invitations ont été adressées à M. Peres et à un responsable saoudien à une conférence économique qui se tenait en Jordanie. L’État hébreu a tâté le terrain pour voir si une rencontre pouvait éventuellement être organisée entre les deux hommes. Pour faciliter les choses, Shimon Peres a exprimé un soutien public à l’initiative de paix arabe, réactivée lors du sommet de Riyad, le 28 mars dernier. Il a aussi demandé au chef du Mossad, Meir Dagan, d’étudier la possibilité d’organiser cette rencontre par le biais des officiers de liaison, à Amman. Mais en fin de compte, les conditions pour la tenue d’une telle réunion n’ont pu être réunies.
 Akifa Eldar estime que des nuages sombres s’amoncellent au-dessus du sommet de Charm el-Cheikh, où l’ombre des Frères musulmans de Gaza, d’Égypte et de Jordanie, en plus des jihadistes internationaux, de l’Iran et du Hezbollah, planent sur la tête des dirigeants arabes. De l’autre côté du tableau, campe l’extrême droite religieuse israélienne. Il est difficile de deviner lequel des quatre dirigeants présents à ce sommet estime que sa chaise est la plus vacillante. De même qu’il est difficile de savoir d’où va venir le prochain coup-bas : de Syrie, qui a été exclue cette fois-ci, d’Al-Qaïda, qui relève la tête en Irak, de l’opposition islamiste égyptienne, qui flaire la faiblesse du pouvoir en proie à des luttes intestines pour l’héritage (de Moubarak).
Le fait que George Bush se soit désengagé du processus de paix initié par son père à Madrid, en 1991, prive Israël de l’un de ses plus importants atouts stratégiques : la conviction de ses voisins que le ticket d’entrée à Washington pour profiter de ses bienfaits ne s’achète qu’à Jérusalem.

WASHINGTON POST (QUOTIDIEN ETATS-UNIEN)
David Ignatius s’interroge si l’Administration Bush a désormais les « mains dangereusement liées », après qu’elle eut perdu le soutien du Congrès et de l’opinion publique. L’auteur se réfère à des récents sondages, dont le dernier en date a été commandé par la chaîne de télévision NBC en collaboration avec le Wall Sreet Journal. Selon ce sondage, George Bush ne jouit plus du soutien que de 29 % des États-uniens. Toutefois, selon un haut responsable qui rencontre quotidiennement le président, George Bush ne pense pas qu’il est au bord de l’échec. La Maison-Blanche continue de vivre ce que le journaliste Bob Woodward a appelé le « déni de réalité » face aux déboires et aux échecs.

Presse arabe

 Les agences de presse et les journaux arabes se sont intéressés au Sud du Liban, qui était placé sous sécurité renforcée au lendemain d’un attentat qui a coûté la vie à six soldats du contingent espagnol de la Finul, le premier à viser les Casques bleus depuis la fin de la guerre de juillet 2006.
À New York, le Conseil de sécurité et le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon ont condamné une « attaque terroriste ».
Environ 150 militaires de la Finul et de l’armée libanaise se sont déployés lundi sur les lieux de l’attentat qui a visé un véhicule blindé du contingent espagnol, équipés de chiens policiers et assistés par des experts en explosifs.
Le ministre espagnol de la Défense, José Antonio Alonso, a affirmé l’engagement de l’Espagne à poursuivre sa mission.
Il s’est rendu lundi sur les lieux de l’attentat et a présidé au Sud du Liban une cérémonie en hommage aux six casques bleus tués, trois soldats espagnols et trois colombiens servant dans l’armée espagnole.
Le commandant en chef de la Finul, le général italien Claudio Graziano, a déclaré que l’attaque « ne fera que renforcer la détermination de la Finul à remplir sa mission conformément à la résolution 1701 » du Conseil de sécurité.
Une source du Hezbollah a déclaré que l’attentat apparaît comme « l’œuvre de professionnels hautement qualifiés, exécuté par des « cellules dormantes ».
Des sources judiciaires libanaises avaient affirmé début juin que le Fatah al-Islam, retranché dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared projetait de s’en prendre à la Finul, citant des aveux d’islamistes arrêtés.

 L’AFP et les journaux arabe ont rapporté que le président français, Nicolas Sarkozy, a envoyé un message de remerciements au président Emile Lahoud qui lui avait adressé une lettre de félicitations à l’occasion de son élection à la tête de la République française. Dans son message, M. Sarkozy rappelle au président Lahoud les trois priorités qui dictent l’action de la France au Liban : la formation du tribunal international chargé de juger les assassins de Rafic Hariri ; la stabilité du Liban-Sud ; la mise en œuvre des résolutions de la conférence des pays donateurs de Paris III.

AL KHALEEJ (QUOTIDIEN EMIRATI)
 Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, n’a évoqué aucune des questions fondamentales mises sur le tapis lors du sommet de Charm el-Cheikh. La proposition qu’il a faite à Mahmoud Abbas de libérer 250 détenus du Fatah est un bakchich. Le principal négociateur palestinien, Saëb Erekat, a déclaré que M. Abbas avait reçu la promesse d’Olmert de ramener la situation en Cisjordanie à ce qu’elle était avant l’an 2000. Lors d’une conférence de presse conjointe avec les présidents Abbas et Moubarak et le roi Abdallah, le Premier ministre israélien a parlé d’une chance de relancer le processus de paix qu’il ne fallait pas rater. Abbas a de son côté appelé à des négociations de paix destinées à créer un État palestinien ayant pour Jérusalem pour capitale, vivant en paix aux côtés d’Israël. Moubarak a pour sa part insisté sur la nécessité de mettre un terme au conflit inter-palestinien à travers le dialogue. Le roi Abdallah, quant à lui, a estimé que les conditions sont propices pour la conclusion de la paix.
 La ceinture ensanglantée allant d’Irak à la Palestine, en passant par le Liban, la Somalie et le Soudan, aurait pu être évitée si les Arabes avaient su identifier les sources des dangers qui guettent leur sécurité nationale. Les Arabes n’ont pas réalisé que toute la région vit un vide stratégique, bien qu’ils possèdent des moyens politiques, économiques et sécuritaires colossaux leur permettant de protéger leur sécurité et d’empêcher que d’autres agissent comme bon leur semble. Les discours états-uniens sur un ré-agencement du Moyen-Orient ont été transformés en stratégie commune avec Israël.

AL-BAYAN (QUOTIDIEN EMIRATI)
L’incendie qui consume le Liban est en train de s’étendre à une vitesse record. Les incidents qui secouent le pays du Cèdre sont d’autant plus graves qu’ils semblent liés et que la médiation arabe a échoué. Le discours politiques devient de plus en plus violent et contribue à jeter de l’huile sur le feu libanais, qui risque de se transformer en volcan en éruption. Les pompiers arabes n’ont d’autre choix que de tenter une nouvelle médiation, car le Liban est, comme l’a dit Amr Moussa, la « responsabilité des Arabes ».

Talks shows audiovisuels arabes

AL (CHAINE SAOUDIENNE)
Émission : Entrevue spéciale
Ismaël Haniyeh, Premier ministre palestinien (Hamas)
Nous accueillons favorablement l’appel lancé par le président Moubarak à Charm el-Cheikh en faveur d’une reprise du dialogue inter-palestinien. Le Hamas est disposé à reprendre immédiatement ce dialogue.
Le discours du président Abbas à Charm el-Cheikh était négatif.
Si le président Abbas rejette l’appel au dialogue lancé par le président Moubarak, il portera seul la responsabilité de ce qui se passera.
Notre principal objectif est de sauvegarder l’unité du peuple et de la terre.
Le Hamas a agi ainsi à Gaza pour mettre un terme à la subversion et à la corruption qui sévissaient à Gaza.
Le gouvernement d’union nationale avait un programme politique national clair et était soutenu par les différentes composantes du paysage politique palestinien. Malgré cela, le blocus imposé au peuple palestinien a été maintenu.

Tendances et évènements au Liban

La visite à Paris de la secrétaire d’État Condoleezza Rice, dont le programme comporte une rencontre avec le Premier ministre libanais Fouad Siniora, s’est transformée en événement libanais, après que le Liban ait été inscrit en tête de l’ordre du jour des entretiens entre Mme Rice et le président Nicolas Sarkozy. La secrétaire d’État a également rencontré le médiateur arabe Amr Moussa et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
À travers son intense activité, Mme Rice s’efforce d’empêcher toute avancée vers un règlement de la crise libanais qui ne réponde pas aux impératifs de la politique états-unienne. C’est dans ce cadre que Washington a accentué ses pressions sur la France, qui avait décidé d’adopter une approche nouvelle plus équilibrée, basée sur la nécessité de parler à tous les protagonistes au Liban. Elle avait même envisagé de dépêcher à Damas l’émissaire Jean-Claude Cousseran. Ce nouvel alignement français sur les priorités US est clairement apparu lors de la conférence de presse conjointe entre Mme Rice et le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner.
Ces mêmes pressions états-uniennes ont fait avorter la médiation de la Ligue arabe au Liban.
En parallèle, des indices montrent que Washington examine avec Ban Ki-moon la possibilité de placer la résolution 1701 du Conseil de sécurité (qui régit le fonctionnement de la Finul au Oiban-Sud) sous le Chapitre VII de la Charte des Nations unies. De même qu’il accentue sa pression dans le but d’internationaliser la surveillance de la frontière libano-syrienne.

Résumé des journaux télévisés libanais

AL-MANAR (HEZBOLLAH)
L’attentat contre la Finul au Liban-Sud intervient après des mises en garde allant dans ce sens émanant de dirigeants du 14-mars, et après des menaces proférées par des groupes fondamentalistes (sunnites).

NTV (INDEPENDANTE, SENSIBLE AUX THESES DE L’OPPOSITION)
La patrie ne peut plus supporter toutes ces plaies saignantes et toutes ces prévisions qui se réalisent à chaque fois. L’attentat contre la Finul est un message adressé à tous. Le plus grave c’est que les auteurs de cette attaque sont capables de se déplacer au Liban-Sud, qui était une région relativement sûre.

NBN (PROCHE DE NABIH BERRI)
L’attentat contre la patrouille espagnole de la Finul a fait naître des inquiétudes d’une extension de la violence organisée à tout le pays.

LBC (FORCES LIBANAISES, 14-MARS)
Le déplacement du terrorisme vers le Liban-Sud a bouleversé toutes les priorités. Alors que la mission de la Finul est d’assurer la sécurité du Sud, son objectif est maintenant de se protéger.

FUTURE TV (APPARTIENT A LA FAMILLE HARIRI)
24 heures après l’attentat terroriste au Sud du Liban, les questions continuent de fuser sur les bénéficiaires et les auteurs de cet attentat.