Pour commencer, il est utile de rappeler que pour que l’armée se retire de Gaza, une décision du seul gouvernement est suffisante, même sans l’avis de la Knesset. Par contre, pour que des compensations soient versées aux colons, il faut l’accord de la commission des Finances de la Knesset même si l’évacuation des colonies ne requiert pas un vote de l’assemblée puisque leur installation s’est faite sans autorisation. Outre ces questions légales, il faut remarquer que sur un sujet aussi polémique, il est préférable que le gouvernement ait le soutien de la Knesset. Toutefois, si le gouvernement et l’assemblée ne parviennent pas à se mettre d’accord, alors la seule solution est le référendum national.
Le retrait de Gaza est typiquement le genre de question qui se prête à un référendum. Au Royaume-Uni, Tony Blair a promis de pratiquer également ainsi pour l’entrée de son pays dans la zone euro en dépit du caractère représentatif de la démocratie britannique. Sur les questions fondamentales, il faut faire appel au peuple. En Israël, ce référendum est d’autant plus nécessaire que les comités centraux des partis ont des positions plus extrêmes que celles de leurs électeurs. Cela est dû au fait que parmi les membres du Likoud, on compte un bon nombre de personnes qui ne votent pas pour le Likoud.
Il faut un référendum qui pose une question simple, sans manœuvre visant à minimiser l’impact du vote arabe. Cela confèrera à la décision une légitimité totale.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Should we have a referendum : Amnon Rubinstein says yes », par Amnon Rubinstein, Jerusalem Post, 27 septembre 2004.