D’après les statistiques du ministère de la Santé irakiens, reproduits en exclusivité par le Knight Ridder, le gouvernement intérimaire d’Iyad Allawi a recensé 3487 décès d’Irakiens dans 15 des 18 provinces du pays, entre le 5 avril, date du début du comptage, et le 19 septembre. 328 sont des femmes et des enfants. Ces mêmes statistiques font état de 13720 blessés. Les services du ministère affirment que la quasi-totalité des Irakiens tués sont des civils et non des résistants. Ces morts peuvent par ailleurs être imputés, pour les deux tiers, à la coalition d’occupation et à la nouvelle police irakienne, notamment lors du bombardements de zones résidentielles. De tels agissements, qui sont des violations patentes des conventions de Genève, font partie des méthodes de contre-insurrection menées par l’état-major états-unien depuis décembre 2003 et le déclenchement de l’opération Marteau de Fer. Le fait que les « libérateurs » se soient transformés en criminels de guerre joue sans doute pour beaucoup dans le grossissement, chaque jour plus important, des rangs de la résistance irakienne.