À nouveau, l’UNRWA est accusée par Israël d’aider les terroristes et je veux dire que ça suffit. L’UNRWA et Israël ont les mêmes obligations : aider les réfugiés palestiniens conformément à la Convention de Genève et il serait souhaitable pour Israël de consacrer plus de temps à cette tâche plutôt qu’à des accusations sans fondements contre l’UNRWA en l’associant à des terroristes.
Je regrette qu’Israël ne facilite pas les conditions de travail de l’UNRWA. L’immense majorité de la population palestinienne ne participe pas à des actions terroristes, mais par sa politique, Israël risque d’accroître le nombre de ceux qui y participent. L’UNRWA aide les réfugiés, elle ne traite pas des raisons du conflit.
À une époque, pour donner des cours aux enfants palestiniens, nous devions travailler avec des livres égyptiens ou jordaniens qui encourageaient le terrorisme. J’ai très vite pris mes distances avec ces manuels et nous ne les utilisons plus. Les livres d’école que nous allons rédiger seront aussi tolérants que ceux qu’on trouvait en Israël dans les années 50, quand on trouvait comme sujet de rédaction « que pensez-vous que doivent ressentir les réfugiés palestiniens ? ». La paix passe par de l’empathie vis-à-vis du camp adverse et nous souhaitons la développer par l’éducation. Aujourd’hui, ce type de livres n’existe plus en Israël, comme quoi, il y a des efforts à faire des deux côtés. Il faut reconstruire une relation comme l’ont fait les Allemands et les Danois après la Seconde Guerre mondiale, mais pour cela il a fallu mettre fin à l’occupation au préalable. Je pense que 30 % des habitants de la bande de Gaza ont une sympathie pour le Hamas et il y en a sans doute dans les employés de l’UNRWA, mais je me fiche de ce que pensent mes employés, ce qui compte ce sont leurs actes.
Dans les années 60, j’avais réalisé une étude sur les stéréotypes positifs et négatifs au Danemark. À l’époque, les juifs et Israël avaient une image positive, je pense que ce n’est plus le cas. Si Israël veut améliorer son image, il doit aider les réfugiés palestiniens, renoncer à son Mur et rechercher un accord. Il aurait été possible à Taba, après Camp David. Pour y parvenir, il faudra peut-être renoncer aux revendications les plus radicales, notamment concernant le droit au retour.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Peter Hansen fires back », par Peter Hansen, Jerusalem Post, 13 octobre 2004. Ce texte résume une interview.