Si vous vous trouvez en Jordanie, en Syrie, au Liban ou dans les territoires occupés, allez visiter un camp de réfugiés palestiniens. Vous verrez des rues si étroites qu’on est obligé de mettre les cercueils à la verticale quand on doit leur faire prendre un virage. Vous verrez des familles entassées à 13 ou plus dans ce qui n’est souvent guère mieux qu’une cabane améliorée. Dans certains de ces abris, les mères dorment avec leur bébé sur les genoux de peur que les rats ne les attaquent.
Vous verrez des égouts pullulants d’insectes en été et inondant les habitations en hiver. Vous verrez les écoles ou des professeurs tentent d’enseigner à plus de 50 élèves le matin et à 50 autres l’après midi. Puis, visitez des cliniques où des médecins traitent 115 patients quotidiennement. Ce que vous imaginez est en deçà de la vérité. Depuis plus de 50 ans, l’UNRWA s’occupe de ces réfugiés, mais alors qu’elle disposait auparavant de 200 dollars par réfugiés, elle ne dispose plus que de 70 dollars.
L’UNRWA fait de son mieux et a eu quelques réussites, mais le manque de moyens est désormais criant. Afin d’arrêter l’hémorragie, l’UNRWA et le gouvernement suisse ont invité 70 pays à participer à une conférence qui visera à améliorer la vie des réfugiés palestiniens. Allez vous promener dans un camp et vous comprendrez pourquoi cette conférence, une première, est essentielle.

Source
Le Monde (France)

« UN Relief and Works Agency : A tour of the Palestinian refugee camps », par Peter Hansen, International Herald Tribune, 19 mai 2004.
« Visitez un camp palestinien ! », Le Monde, 19 mai 2004.