Selon le Lakeland Ledger, c’est la frange la plus radicale de l’équipe au pouvoir, composée notamment de Dick Cheney, Donald Rumsfeld et John Ashcroft, qui a écarté les juristes militaires, soupçonnés d’être trop pointilleux sur la procédure et le respect du droit international, au profit de néo-conservateurs, membres de la Federalist Society de Spencer Abraham. Ensemble, ils ont élaboré la nouvelle doctrine des États-Unis en matière de lutte contre le terrorisme en arguant que les attentats sont des actes pires que la guerre et relèvent donc d’une justice militaire d’exception. À ce titre, les prévenus de Guantanamo pourront être jugés à huis clos, sans le droit au silence, ni présomption d’innocence. Les procureurs pourront utiliser des preuves non présentées à la défense et requérir la peine de mort avec plus de facilité. Cette procédure a été entérinée par George W. Bush dans un Military Order signé le 13 novembre 2001. Ces juridictions d’exception étaient-elles utiles ? Trois ans après, sur 560 détenus officiels sur la base de Guantanamo, seuls 4 sont dans l’attente d’un éventuel procès. Il n’existe pas de charge contre les autres, détenus pour l’exemple, comme des otages.