La position de la Russie sur le Kosovo est conséquente, alors que la position de l’Occident est incohérente et contradictoire. L’Occident (Union européenne + États-Unis) soutient l’indépendance du Kosovo mais s’oppose à l’indépendance de la Flandre, de la République (turque) de Chypre du Nord, de la République serbe de Bosnie, de la Transnistrie, de l’Abkhazie, de l’Ossétie du Sud, etc. L’Occident se prononce également contre le partage du Kosovo, bien que le Nord de Mitrovica soit peuplé uniquement par des Serbes. L’indépendance du Kosovo engendrera une vague de semblables appels à l’indépendance dans l’ouest de la Macédoine et dans la vallée de Presevo. Indirectement, ceci pourrait également entraîner des troubles dans le Caucase.

En outre, le Kosovo n’aura aucune indépendance réelle. L’UE y remplacera l’ONU et assurera l’administration comme dans un protectorat. Des plans détaillés ont été élaborés qui prévoient d’envoyer au Kosovo, après la proclamation de son indépendance, des milliers de fonctionnaires de l’UE et de policiers. 16 000 militaires de l’OTAN y seront toujours présents. La province du Kosovo aurait eu davantage d’indépendance au sein de la Serbie qu’elle n’en a sous le protectorat des Nations unies et qu’elle n’en aura sous le contrôle de l’Union européenne.

M. Lavrov a eu raison d’affirmer que l’indépendance du Kosovo marquerait le début de la fin de l’Europe contemporaine, car le statut actuel de la province est fixé dans la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU. Si l’UE et les États-Unis négligent cette résolution, qui précise que le Kosovo fait partie de la Serbie, ils feront preuve, une fois de plus, de mépris envers les normes du droit international et démontreront qu’ils ne sont pas fiables en tant que partenaires internationaux.

Le Kosovo rappelle la Bosnie telle qu’elle était entre 1878 et 1914. La Bosnie fut placée provisoirement sous administration autrichienne en 1878, conformément au Traité de Berlin précisant qu’elle demeurait néanmoins partie intégrante de l’Empire ottoman. L’Autriche viola les conditions de ce traité en annexant ce territoire en 1908. La Serbie éleva des protestations, mais en vain. Six ans plus tard, un patriote serbe assassina à Sarajevo l’archiduc François-Ferdinand. Le reste appartient à l’histoire, comme on dit.

Traduction : RIA-Novosti