En Afghanistan, nous contribuons à bâtir la sécurité pour le peuple afghan, à protéger nos citoyens et à défendre les valeurs que sont la liberté, la démocratie et les droits de l’homme. Notre sécurité commune est étroitement liée à la stabilité et à la sécurité de l’Afghanistan et de la région, cette zone du monde où les extrémistes ont préparé des attaques contre des populations civiles et des gouvernements démocratiques et où ils continuent à planifier des attentats. Dans le cadre de notre mission sous mandat de l’ONU, avec le soutien de nos partenaires de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) et en collaboration étroite avec le gouvernement afghan, nous maintenons notre engagement à long terme en faveur d’un Afghanistan démocratique, qui ne redevienne pas une base pour des attaques terroristes ou un sanctuaire pour l’extrémisme violent, source de déstabilisation de la région et menace pour l’ensemble de la communauté internationale. C’est la raison pour laquelle l’Afghanistan reste la priorité essentielle de l’Alliance.

En avril dernier, au sommet de Bucarest, nous avons défini notre vision stratégique, qui repose sur quatre principes directeurs : engagement à long terme, leadership afghan, approche globale et engagement régional. Ces principes restent le fondement du plan politico militaire que nous avons actualisé aujourd’hui. L’appropriation du processus par les Afghans reste essentielle. Pour réussir, il faut une approche régionale plus affirmée, qui associe tous les voisins de l’Afghanistan et, comme il ne s’agit pas d’une entreprise purement militaire, il faut aussi des ressources civiles plus importantes.

Nous nous réjouissons des résultats de la conférence internationale sur l’Afghanistan tenue le 31 mars 2009 aux Pays Bas, qui a mis en évidence une redynamisation de l’engagement et de l’intérêt de la communauté internationale. Nous partageons l’importance accordée à l’équilibrage des efforts civils et militaires ; il contribuera plus avant à la sécurité et à la stabilité en Afghanistan.

Nous continuons d’enregistrer des progrès. Le gouvernement afghan assume une responsabilité plus grande et accroît ses capacités. Depuis Bucarest, nous avons transféré aux Afghans la responsabilité principale de la sécurité à Kaboul. L’armée nationale afghane, dont les capacités ne cessent de s’améliorer, participe désormais à plus de quatre-vingts pour cent des opérations de la FIAS, et en assure la direction dans la moitié des cas. Nous reconnaissons le rôle que jouent les Nations Unies dans la coordination des activités civiles internationales et la nécessité d’améliorer encore la cohérence des efforts civils et militaires. C’est pourquoi la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), la FIAS et le gouvernement afghan mettent en œuvre une approche intégrée qui permettra de cibler nos efforts collectifs. Nous donnons un nouvel élan à nos travaux visant à coordonner la contribution des équipes de reconstruction provinciales (PRT) en faveur de la stabilité et à assurer une adéquation plus étroite entre leurs activités et les priorités du gouvernement afghan. Nous avons amélioré, de concert avec les autorités afghanes, les mesures prises pour éviter les victimes civiles et pour apporter une réponse adéquate quand malheureusement des pertes en vies humaines se produisent. Nous poursuivrons nos efforts dans ce sens. Nous intensifions les opérations à l’appui des activités menées par les Afghans dans le domaine de la lutte antidrogue.

Nous reconnaissons que la présence d’extrémistes au Pakistan, en particulier dans les zones occidentales, et l’insurrection en Afghanistan, nuisent à la sécurité et à la stabilité dans les deux pays, et que ces problèmes sont inextricablement liés. Depuis Bucarest, nous œuvrons en faveur d’un renforcement de la coordination entre militaires et d’un engagement à haut niveau plus poussé avec les deux gouvernements. Nous avons relancé le dialogue portant sur la sécurité transfrontalière. Nous saluons la poursuite du processus d’Ankara, y compris le sommet trilatéral tenu récemment, ainsi que l’initiative du G8, qui visent à renforcer encore la coopération et le dialogue entre les deux pays.

Il reste d’importants défis à relever. Malgré des améliorations significatives, l’insécurité, la corruption endémique et l’application inégale de la bonne gouvernance sont autant de problèmes qui doivent être traités parallèlement. Nous avons en face de nous un adversaire impitoyable, qui n’a pas le moindre égard pour la vie humaine et qui prend directement pour cible les populations civiles. La FIAS fera sa part du travail pour aider à faire face aux menaces qui pèsent sur la stabilité à long terme de l’Afghanistan. Nous allons traiter d’urgence les insuffisances qui subsistent pour la FIAS et nous allons donner à nos commandants la souplesse opérationnelle maximale dans l’utilisation de nos forces. Nous devons continuer, avec le gouvernement afghan, à contrer la propagande extrémiste et à mieux faire connaître nos objectifs, nos difficultés et nos réalisations. Soucieux d’exprimer notre engagement en faveur de l’Afghanistan, nous avons décidé :

* de mettre en place une mission OTAN de formation en Afghanistan (NTM-A), au sein de la FIAS, qui supervisera la formation des cadres de l’armée nationale afghane et les activités de formation et de mentorat pour la police nationale afghane, en tirant parti des structures et des synergies existantes, en étroite collaboration avec le Conseil international de coordination de la police. Nous nous félicitons des initiatives actuelles en faveur de l’objectif commun consistant à assurer la formation et le mentorat de la police nationale afghane. La Force de gendarmerie européenne (FGE) pourrait jouer un rôle actif à cet égard ;
* de fournir davantage d’instructeurs et de mentors pour la police nationale afghane. À cet égard, nous soulignons l’importance des autres efforts menés dans ce domaine, comme les activités de formation conduites par la Mission de police de l’Union européenne en Afghanistan (EUPOL) ;
* d’aider et de soutenir les forces de sécurité nationales afghanes pour ce qui est d’assurer la sécurité du processus électoral à venir, en déployant temporairement les forces de soutien du processus électoral nécessaires ;
* de mettre à disposition des équipes opérationnelles de mentorat et de liaison (OMLT) afin de soutenir l’augmentation progressive des effectifs de l’armée nationale afghane jusqu’à ce que l’objectif actuel, fixé à 134 000, soit atteint ;
* d’élargir le champ d’application du fonds d’affectation spéciale consacré à l’armée nationale afghane afin qu’il couvre également les coûts de soutien à long terme de cette dernière. Nous nous félicitons des contributions initiales proposées et encourageons la communauté internationale à en apporter d’autres ;
* de développer plus avant la relation évolutive entre l’OTAN et l’Afghanistan, qui s’inscrit dans la durée ;
* d’encourager et d’appuyer le renforcement de la coopération entre les gouvernements afghan et pakistanais ; et d’établir une relation politique et pratique plus large entre l’OTAN et le Pakistan ;
* de continuer d’apporter un soutien au gouvernement afghan et à l’ONU dans le développement de l’approche intégrée visant à renforcer la synchronisation des efforts civilo militaires dans tout l’Afghanistan ;
* d’encourager tous les pays à apporter des contributions au fonds ONU d’appui des élections ;
* de développer plus avant notre engagement avec tous les voisins de l’Afghanistan pour favoriser la sécurité régionale et les bonnes relations à long terme.

L’ensemble de la communauté internationale et le gouvernement afghan doivent également jouer leur rôle pour ce qui est de relever ces défis, dans le cadre d’une approche globale véritable. À cet égard, nous nous félicitons du renouvellement du mandat de la MANUA. Pour l’avenir, il faut que chaque vote afghan compte lors du processus électoral aux niveaux présidentiel et provincial et que les dirigeants issus du scrutin soient ceux que la population a choisis. Pour que le gouvernement puisse étendre son autorité et être plus efficace, il faut lui fournir une aide civile plus conséquente. Un effort plus important et coordonné, y compris au niveau des provinces et des districts, doit être consenti pour que l’Afghanistan soit plus rapidement en mesure d’assurer le fonctionnement de la justice, de fournir des services de base, et d’offrir des possibilités d’emploi, en particulier dans le secteur de l’agriculture, pour tous les Afghans. La mise en œuvre des mesures de lutte contre la corruption doit être intensifiée. Nous soulignons en particulier l’importance de la protection des droits des femmes. L’ensemble de la communauté internationale devrait continuer à travailler avec le gouvernement afghan en vue d’appuyer les priorités définies pour le développement national et de soutenir les efforts que l’Afghanistan conduit en faveur d’une réconciliation avec ceux qui renoncent à la violence, qui acceptent la Constitution, et qui n’ont pas de liens avec Al-Qaida .

Nous rendons hommage à celles et ceux qui ont perdu la vie ou qui ont été blessés pour l’Afghanistan et pour notre propre sécurité. Nous saluons le courage et le dévouement du peuple afghan et des dizaines de milliers d’hommes et de femmes, militaires et civils des pays de l’OTAN et des pays partenaires au sein de la FIAS, ainsi que la communauté internationale dans son ensemble qui apporte son soutien à cette entreprise majeure. Notre mission est renforcée par l’importante contribution qu’apportent tous les pays participant à la FIAS. Pour atteindre nos objectifs, nous allons travailler avec l’Afghanistan et avec le peuple afghan dans le cadre d’un véritable partenariat, s’inscrivant dans la durée. À mesure que l’Afghanistan augmentera ses capacités, notre contribution dans le domaine de la sécurité va évoluer et l’accent sera alors mis progressivement sur le mentorat et la formation. Nous restons fermement déterminés à aider le peuple afghan à se construire un avenir meilleur.