La guerre entre la vieille Europe et l’Amérique est finie, mais la vieille amitié invoquée pendant des décennies fait désormais partie de l’Histoire. Condoleezza Rice est venue, a vu, a roucoulé mais elle n’a pas vaincu. Le duo anti-américain de 2002-2003, Paris et Berlin, l’ont accueilli chaleureusement mais ses déclarations en pouvaient rien contre les dures réalités qui nourrissent le conflit.
Depuis la chute de l’URSS, l’Europe occidentale n’a plus besoin de la protection de l’Amérique et l’Europe n’est plus une position stratégique aussi importante qu’avant pour Washington, en outre, le Gulliver américain n’est plus désormais entravé ou limité par une autre super-puissance. Si l’URSS existait encore, les États-Unis n’auraient pas pu attaquer l’Afghanistan et l’Irak. Ces trois facteurs ont transformé la coopération (et la dépendance) en concurrence et le plan franco-allemand est de lier à nouveau Gulliver qui lui cherche à s’affranchir de toutes contraintes. C’est ce qu’on a vu autour de la Guerre d’Irak. L’axe franco-allemand va continuer à s’opposer au mastodonte américain ; Paris et Berlin vont continuer à chercher des partenaires comme la Russie et la Chine pour cela. C’est toujours ce qui arrive quand il y a un trop grand écart de puissance entre la puissance des pays au profit d’un seul acteur.
Pourtant, les Européens ont compris qu’ils pouvaient défier mais non détrôner la superpuissance et les États-Unis ont compris qu’ils pouvaient détruire l’armée irakienne mais pas gagner la paix seule. Aussi est-ce le bon moment pour relancer les discussions. L’Europe et les États-Unis peuvent faire de grandes choses dans le Grand Moyen-Orient ou en Israël-Palestine en s’associant. C’ets pourquoi la nouvelle secrétaire d’État a bien fait de choisir l’Europe pour son premier voyage.
Il faut plus de place pour Rice et moins pour Donald Rumsfeld dans la politique étrangère états-unienne
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.
« Shifting Atlantic Alliance », par Josef Joffe, Washington Post, 14 février 2005.
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