La nuit après les élections en Irak, Jon Stewart commença son « Daily Show » en se réjouissant de ce vote qui allait permettre aux États-Unis de quitter le pays. Des douzaines de démocrates se sont prononcés dans ce sens (même si d’autres comme Hillary Rodham Clinton ou Joseph R. Biden ne le demandent pas) et les démocrates et républicains centristes débattent de l’entraînement des forces irakiennes comme de la formule magique pour quitter le pays.
La situation actuelle en Irak n’est ni blanche, ni noire, elle est grise : il existe des éléments encourageants (les élections par exemple), mais l’insurrection est un élément troublant et la situation peut aller en s’améliorant ou en se détériorant. Aujourd’hui, si les États-Unis quittaient le pays, l’Irak sombrerait dans la guerre civile et exporterait son instabilité dans toute la région. En outre, cela commencerait dès l’annonce de notre départ et comme il faudra plusieurs mois pour que nous évacuions, nous serions affectés. Même si nos troupes n’étaient pas touchées, nos intérêts le seraient. Toutes les forces anti-démocratiques en profiteraient.
Si nous partions maintenant, l’armée irakienne sera incapable de faire face à l’insurrection et moins encore aux armées syriennes et iraniennes. Le problème de nos troupes en Irak est l’anti-américanisme, mais je ne le crois pas endémique. Si nous améliorons la vie des Irakiens, nous serons mieux accepté, comme cela a été le cas en Allemagne ou au Japon.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« No Fast Exit From Iraq », par Fareed Zakaria, Washington Post, 15 février 2005.