Alors que des milliers de manifestants défilaient dans les rues du quartier Bel-Air à Port-au-Prince en réclamant le retour du président élu Jean-Bertrand Aristide, à l’occasion du premier anniversaire de son enlèvement, la police du gouvernement provisoire de Gérard Latortue a ouvert le feu, faisant des victimes dont le nombre n’est pas encore établi. Ces scènes se sont déroulées sous le regard impuissant des soldats de l’ONU dont le mandat ne prévoit pas qu’ils s’interposent entre les forces de l’ordre et les manifestants. Trois Casques bleus auraient été blessés pendant le week-end.
Force est de constater que l’exil de M. Aristide n’a pas mis fin aux violences, bien au contraire. Plus de 10 000 personnes auraient été assassinées dans l’île depuis le début de l’intervention étrangère.
Voltaire fut le premier à dénoncer, en mars 2004, la participation de la France à l’intervention états-unienne, contre l’avis même de l’ambassadeur français dans ce pays. Nous avons également été les premiers à publier l’interview récente du président constitutionnel d’Haïti par le journaliste et philosophe Claude Ribbe.