George W. Bush a nominé Paul Wolfowitz pour être le prochain président de la Banque mondiale. Ce dernier a été l’un des architectes de la guerre en Irak et de la politique de l’administration Bush dans le monde musulman. C’est un homme qui croit à la promotion de la liberté par la guerre.
Par tradition, les Américains dirigent la Banque mondiale tandis que les Européens dirigent le FMI. Cette tradition est indéfendable. La Banque et le Fonds doivent être dirigés par les personnes les plus capables, pas par les enfants chéris de quelques nations. Le président actuel de la Banque est James Wolfensohn, un Australien qui a pris la nationalité états-unienne pour pouvoir prétendre à ce poste. Il a été un président actif, participant à la déconcentration de l’organisation. Le meilleur candidat pour lui succéder serait l’ancien président mexicain, Ernesto Zedillo.
Cette nomination est une question cruciale pour les 1,2 milliards d’individus qui vivent avec moins d’un dollar par jour. Pour eux, l’efficacité ou non de cette Banque peut être, littéralement, une question de vie ou de mort. En tant que conservateur dur, Wolfowitz va sans doute renouer avec la politique des ajustements structurels qui a fait tant de morts par le passé. Cela devrait également préoccuper John Howard et Tony Blair ainsi que tous ceux qui reconnaissent que la pauvreté et l’injustice sociale alimentent les haines et le terrorisme. George W. Bush veut faire des organisations multinationales des outils de sa politique, mais ce n’est pas ce que nous devons souhaiter. Wolfowitz n’est pas le bon candidat.

Source
The Age (Australie)

« Leading the World Bank », par Ross Buckley, The Age, 21 mars 2005