Kofi Annan a annoncé un programme de réforme de l’ONU. C’est un bon début mais s’il s’excusait pour l’échec de sa réforme de 1997 et quittait ses fonctions, il y aurait bien plus de raisons d’espérer. Le secrétaire général des Nations Unies à fourni son dernier plan de réforme : un dossier de 64 pages, regroupant 12 propositions, qui reprend tout ce que l’ONU fait mal pour continuer à le faire en utilisant encore plus d’argent des contribuables. Le rapport s’appelle « Dans une liberté plus grande » ; il aurait dû être intitulé « Dans de profonds problèmes ».
Pour être tout à fait honnête, il y a quelques débuts de bonnes idées dans ce rapport. On y trouve une condamnation lus ferme du terrorisme ou un projet de refonte de la Commission des Droits de l’homme. Par contre, comme le problème du Conseil de sécurité est son manque d’intégrité, on voit mal en quoi une augmentation du nombre de membres sera un progrès. Partant de ces propositions, M. Annan ne propose rien de moins que de changer l’univers via l’ONU. il vaut faire exploser les responsabilités de l’organisation ainsi que sa taille, alors que le Congrès a démontré qu’il n’était même pas capable de gérer sa propre équipe actuelle. Les scandales qui ont éclaté cette année ont montré que M. Annan n’est même pas digne du budget dont il dispose actuellement. Norm Coleman a d’ailleurs exigé sa démission. Face à ces difficultés, Annan souhaite organiser une diversion, ce qui est d’autant plus urgent que la date de la remise du rapport de la Commission de l’ONU sur le scandale « pétrole contre nourriture » se rapproche.
Le vrai problème de l’ONU est qu’elle ne comprend pas l’évolution du monde et qu’elle est trop conciliante avec les dictatures. M. Annan veut plus d’argent de la part des pays riches car il ne comprend pas que chaque dollar qui lui est donné est un dollar de moins pour les citoyens qui consomment et alimentent ainsi le moteur du développement mondial. M. Annan ne demande pas une ouverture des frontières des pays pauvres, alors que c’est ce qui leur permettrait de se développer. Annan refuse également que la réforme de l’ONU vienne de l’extérieur alors que c’est l’administration Bush qui a fait les meilleures propositions. La première étape de la réforme devrait être un nouveau secrétaire général pour l’ONU.

Source
Wall Street Journal (États-Unis)

« In Deep Trouble », par Claudia Rosett, Wall Street Journal, 23 mars 2005.