Le ministre de l’intérieur britannique déclarait en janvier 2003, à propos du « cercle de la ricine lié à Al Qaïda » qui venait d’être démantelé au nord de Londres : « Al Qaïda et son réseau international s’avèrent être, ainsi que la justice le démontrera dans les mois à venir, littéralement à notre porte et menaçant nos vies ». Sur renseignement des services algériens, la police venait d’arrêter plusieurs hommes, dont l’un tua un policier, dans un appartement du quartier de Wood Green et d’y découvrir un « laboratoire à poison » comprenant notamment des recettes de ricine (une substance mortelle), de faux papiers et des CD de fabrication de bombes. Le 5 février 2003, Colin Powell fit précisément référence à ce raid en expliquant au Conseil de sécurité de l’ONU (photo) qu’al-Zarquaoui avait dépêché neuf de ses subordonnés d’Al Qaïda depuis son « camp à poison » irakien pour semer la terreur en Europe.
Comme dans les cas précédents, cette terrible trame s’est depuis lors défaite, d’abord quand les experts reconnurent qu’il ne s’agissait pas de ricine, pour que le verdict sur la « cellule de la ricine » soit finalement rendu, samedi 16 avril 2005 : le manuel de jihad venait de l’Afghanistan du début des années 80 (CIA), la recette de ricine copiée littéralement depuis un livre états-unien de Maxwell Hutchkinson (1988) appelé « le manuel de l’empoisonneur », et le tueur de policier, un illuminé isolé.
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