La communion est un acte qui doit être fait en conscience et dont on doit s’estimer digne pour la recevoir.
L’Église enseigne que l’avortement et l’euthanasie sont de graves péchés et l’encyclique Evangelium Vitae demande aux chrétiens de s’y opposer. Si la loi est injuste, ils n’ont aps à s’y soumettre et ils doivent même s’opposer aux législations civiles contraire aux lois de Dieu. Il n’est jamais juste de coopérer au Mal et cette coopération ne peut jamais être justifiée au nom de la liberté des autres ou d’exigences légales.
Toutes les questions morales n’ont pas le même poids moral que l’avortement ou l’euthanasie. Si un catholique n’est pas d’accord avec les positions du Pape sur la peine de mort ou le déclenchement d’une guerre, cela ne le prive pas du droit de communion. Cela entre dans la diversité des opinions tolérée chez les catholiques. Le prêtre qui donne la sainte communion peut la refuser à quelqu’un souffrant d’une excommunication ou manifestant avec persistance un grave péché.
Si un politicien catholique soutient l’avortement, son pasteur devrait le rencontrer et lui rappeler les positions de l’Église. Il devra lui dire qu’il ne recevra pas la communion tant qu’il maintiendra ses positions. Ce n’est pas une punition, c’est la conséquence du fait qu’il n’est plus digne de recevoir la communion. Les catholiques pourront cependant voter pour lui s’ils le font pour d’autres raisons que ses positions sur l’avortement et que ces raisons sont proportionnés.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Benedict’s Answers to Big Questions », par Joseph Ratzinger, Los Angeles Times, 20 avril 2005. Ce texte est adapté d’une lettre écrite par celui qui n’était encore que le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et envoyée au cardinal Theodore McCarrick de Washington l’année dernière, avant l’élection présidentielle états-unienne.