D’ordre de mon gouvernement, je tiens à appeler votre attention sur ce qui suit :

Dans la soirée du 11 janvier 2019, à 23 h 15, les autorités d’occupation israéliennes ont une nouvelle fois attaqué le territoire syrien, en violation flagrante de la résolution 350 (1974) du Conseil de sécurité relative à l’Accord sur le dégagement des forces des deux parties, des positions à la périphérie et dans les environs de la ville de Damas ayant été prises pour cibles par des missiles tirés par des avions de combat israéliens.

Cette agression perfide fait suite à d’autres attaques, dont la dernière en date avait été menée le 25 décembre 2018 par des avions de combat israéliens qui avaient survolé le territoire libanais.

Ces lâches attaques et les provocations dangereuses répétées auxquelles les autorités d’occupation israéliennes se livrent délibérément prouvent de façon irréfutable que les pratiques terroristes d’Israël, qui font peser une menace sur la paix et la sécurité internationales, ne diffèrent en rien de celles de Daech et du Front Nosra en la matière et qu’Israël et ces entités terroristes poursuivent les mêmes objectifs. Cette agression perfide s’inscrit dans le cadre des efforts continuels faits par Israël pour faire perdurer la crise et la guerre terroriste en Syrie et relever le moral de ses suppôts dans les dernières enclaves terroristes. Le Gouvernement israélien cherche également à fuir les problèmes de plus en plus graves auxquels il se heurte sur le plan national, pour des raisons que la communauté internationale connaît fort bien.

La République arabe syrienne souligne qu’Israël ne continuerait pas à se comporter de cette manière agressive et dangereuse sans la couverture politique, militaire et médiatique que lui fournit le Gouvernement des États-Unis d’Amérique et sans l’immunité que lui assurent également des États membres du Conseil de sécurité bien connus. Cet appui permet à Israël de continuer, en ayant carte blanche, de se livrer à un terrorisme d’État et de faire peser une menace sur la paix et la sécurité régionales et internationales. Le silence du Conseil de sécurité face à ces violations flagrantes est injustifiable : il est clair qu’il n’assume pas ses responsabilités, définies dans la Charte des Nations Unies, et permet ainsi aux auteurs de ces actes d’échapper à des sanctions.

La République arabe syrienne demande une fois de plus au Conseil de sécurité de s’acquitter de ses responsabilités en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales et de prendre de toute urgence des mesures strictes pour prévenir de nouvelles agressions israéliennes. Elle lui demande également d’amener Israël à respecter les résolutions du Conseil relatives à l’Accord sur le dégagement et au rejet de l’annexion du Golan syrien occupé et à répondre des actes terroristes et criminels auxquels il se livre contre le peuple syrien ainsi que de l’appui soutenu qu’il apporte aux organisations terroristes. Ce comportement constitue une violation flagrante de la Charte des Nations Unies, des dispositions du droit international, des résolutions 242 (1967), 338 (1973), 350 (1974) et 497 (1981) du Conseil de sécurité et de l’ensemble des résolutions et instruments internationaux relatifs à la lutte antiterroriste.

Ces viles tentatives d’intimidation et de provocation n’entameront pas la détermination de la République arabe syrienne à faire front face à ceux, au premier rang desquels Israël et les diverses organisations terroristes agissant pour son compte dans la région, qui cherchent à porter atteinte au peuple syrien et à la souveraineté du pays, ni sa volonté de récupérer le Golan syrien occupé.

Je vous serais reconnaissant de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre comme document du Conseil de sécurité.

Source : Onu S/2019/41