La création d’une commission d’enquête parlementaire sur le Département protection sécurité (DPS) constitue une événement politique majeur. Pour la première fois, depuis que se développe à nouveau l’extrême droite, les représentants du Peuple ont décidé de quitter la posture morale dans laquelle ils se drapaient, pour assumer leur responsabilité politique. Désormais, il ne s’agit plus de condamner des idées ou des structures au nom de grands sentiments, mais d’apporter une réponse politique à des agissements et des préparatifs visant à atteindre la forme républicaine de gouvernement.

Ce premier point constitue, pour le Réseau Voltaire, une victoire contre l’ordre moral de gauche qui, comme toutes les formes d’ordre moral, illustre le degré zéro du civisme, l’abdication de la responsabilité individuelle.

Cette nouvelle période réclame du courage et non plus du talent oratoire pour déclamer des sermons indignés. Il est probable que les combattants seront moins nombreux.

Si les parlementaires ont le cran d’auditionner les témoins, de vérifier leurs allégations, et de publier leurs travaux, il est probable que le président de la République sera conduit, en Conseil des ministres, à prononcer la dissolution de la milice de Jean-Marie Le Pen. À gauche, certains redoutent que cette décision ne hâte l’éclatement du FN et la recomposition de la droite augmentée des mégrétistes. Ce pronostic est vraisemblable, il ne justifie pas pour autant de persévérer dans la politique du pire.

Ce second point constitue, pour le Réseau Voltaire, une victoire sur le cynisme de gauche, qui comme toutes les formes de cynisme, illustre la défense d’intérêts particuliers contre l’intérêt général.

Thierry Meyssan