Selon un témoin, le fonctionnement de cette association se base sur des fragments et sur une connaissance mal appliquée d’un système psychologique également appliqué par les yogi. Celui-ci détache la personne en recherche de sa perception mentale normale sous le prétexte de lui faire connaître la perception intuitive, appelée conscience de Krishna. Cette démarche amène la personne à un état de semi-réalité hypnotique dans laquelle l’organisation sectaire l’emprisonne (voir, entre autres, la répétition continuelle de la mantra). Les yogi considèrent ce stade comme étant une étape intermédiaire vers une autre forme d’être, conscients qu’ils sont des risques et des dangers encourus dans un tel état. Les adeptes de Krishna sont, quant à eux, convaincus que cette étape constitue la véritable réalisation de soi ou encore le monde authentique de la vérité et de la divinité.

Certains chercheurs considèrent cet état comme proche de celui obtenu sous l’effet de drogues (cf. ouvrage de Ruud Tegelaar, 1976). Des proches du mouvement ont d’ailleurs, dans des écrits, établi un lien entre la conscience de Krishna et l’usage du LSD.

Principaux faits imputés au mouvement :

 Méthodes de recrutement : lecture d’ouvrages, vente d’objets divers et danses en rue, invitation dans un restaurant proche de l’association, ... L’association recrute parmi toutes les couches de la population, entre autres des avocats et des architectes. On peut juger de son influence dans la société, considérant la facilité avec laquelle elle a accès aux centres culturels.

Il est fait état d’au moins un cas où un mineur d’âge a quitté ses parents et abandonné ses études, pour occuper un emploi dans l’association. Il semble toutefois que le mouvement soit devenu plus prudent ces dernières années. S’il est encore pris contact avec des mineurs, l’association attendrait dorénavant leur majorité avant de leur permettre de devenir un membre permanent du mouvement.

Une même prudence semble s’appliquer en ce qui concerne le contrôle exercé sur les membres : ainsi, si par le passé, les adeptes étaient obligés de remettre leur papiers d’identité aux dirigeants de l’endroit où ils résidaient, n’étant en mesure que de présenter une photocopie de ces documents lors d’un contrôle de police, il semble qu’aujourd’hui, tous soient en règle sur ce plan.

Il existe toute une hiérarchie au sein du mouvement : membres, demi-membres, dévôts, employés et visiteurs.

 Rupture avec le monde extérieur, présenté comme mauvais et égoïste, pour se réfugier, s’emprisonner dans un nouveau système de pensée.

 Régime alimentaire végétarien carencé, qui affaiblit la résistance physique et mentale de l’adepte.

 Déstabilisation mentale qui aboutit à l’attribution d’une nouvelle personnalité. Tous les disciples disent exactement la même chose. Ils ont perdu toute forme d’esprit critique et sont prêts à tout faire pour le mouvement. Celui-ci estime d’ailleurs que le disciple doit devenir un esclave de leur Dieu. Le comportement de l’adepte change complètement (mutisme, agressivité vis-à-vis de son ancien milieu, nouvelle tonalité de voix, ...). Les adeptes s’endorment en écoutant des cassettes diffusant de la musique et la bonne parole du gourou.

 Exploitation du travail des adeptes, dont les prestations sont bénévoles et, semble-t-il, sans couverture sociale. Les adeptes doivent vendre des li-vres, des cassettes en rue, de préférence dans les grandes villes du pays, ainsi qu’aux Pays-Bas et en France. L’adepte qui récolte le plus d’argent est autorisé à approcher le grand gourou pour l’Europe lors de sa venue au château de la Petite-Somme, près de Durbuy. A cette occasion, des mariages sont célébrés.

Les adeptes sont également chargés d’accueillir les touristes le week-end à Durbuy (visite, vente de tapis, statuettes, ouvrages, tableaux indiens, etc.). En 1995, 35 000 personnes ont visité le château de la Petite-Somme (prix d’entrée de 200 francs), en fait propriété de l’association Krishna des Pays-Bas.

A cet égard, un témoin signale que dans un passé relativement récent, ces ventes étaient l’occasion d’organiser une sorte de blanchiment de capitaux, l’acheteur versant un " don " inférieur au montant mentionné sur le reçu remis au contrôleur des contributions (montants de 10 000 à 400 000 francs).

Actuellement, le groupe a mis en place une infrastructure de conception et de programmes informatiques. L’association de Krishna en Belgique a insisté pour que les membres responsables de ces activités, prennent un statut d’indépendant.

 Lorsqu’ils font voeu de renoncer à la vie matérielle, les adeptes doivent remettre tous leurs effets personnels, argent, livres, vêtements. Ils sont amenés progressivement à donner tout ce qu’ils possè-dent au mouvement, surtout s’ils veulent progresser au sein de l’association. Un témoin cite l’exemple d’un adepte à qui il a été demandé de vendre sa maison.

 Il semble que le mouvement dispose de ressources financières considérables, notamment grâce aux dons de ses adeptes, de particuliers ou d’organisations. Un témoin croit savoir que dans un château appartenant à Krishna, on a fait installer pour le gourou un trône en marbre blanc d’Italie de 5 tonnes.

 Les relations sexuelles sont interdites, sauf lorsque la femme est en état de procréer. Un témoin indique cependant qu’un des leaders du mouvement (Baghwan Gourou Dave) lui aurait déclaré qu’il était autorisé à avoir des relations sexuelles avec des centaines de femmes si cela permettait d’obtenir des enfants " conscients de Krishna ".

Lui-même semblait d’ailleurs entretenir des relations sexuelles avec plusieurs femmes et exerçait sur elles une très forte influence.

 Lorsqu’un adepte souhaite quitter le mouvement, on crée chez lui un sentiment de culpabilité : en quittant la secte, il pose un acte contre la divinité. Un témoin déclare que des membres de Krishna ont tenté à plusieurs reprises de relancer un membre de sa famille après que ce dernier eut quitté le mouvement.


Source : Chambre des Représentants de Belgique http://www.lachambre.be