Il s’agit d’une organisation brésilienne fondée en 1977 par Edir Macedo, un ancien employé de la loterie à Rio de Janeiro, qui s’est attribué le titre d’évêque et vit actuellement aux Etats-Unis. Il semble que cette église soit issue du mouvement pentecôtiste. Elle porte le nom de " Igreja Universalo do Reino de Deus " (IURD). Elle prétend que le règne de Dieu est ici-bas et qu’elle peut offrir une solution à tous les maux possibles, la dépression, le chômage et les problèmes familiaux et financiers. En fait, il s’agit apparemment d’une véritable association criminelle, dont le seul but est l’enrichissement. Il s’agit d’une forme extrême de mercantilisation de la croyance.

Cette Eglise s’est installée récemment à Anvers. D’abord à l’hôtel Prince pendant deux ans, mais depuis un an, elle loue les locaux du cinéma Rubens pour un montant de 200 000 francs par mois.

Tous les dimanches a lieu une réunion au cours de laquelle des enveloppes " bénies " de type divers sont distribuées aux membres, en fonction de ce qu’ils souhaitent demander à Dieu. Ils sont alors invités à glisser une contribution dans l’enveloppe, proportionnelle à l’ampleur de leur souhait (une nouvelle voiture, être sauvé de la misère et trouver un emploi respectable, ...).

Il existe des tarifs précis en la matière, déterminés soi-disant sur la base de la Bible. Les dirigeants emmènent ces enveloppes en Israël, en Terre Sainte, où ils prétendent prier pour les adeptes.

Toutefois, à leur retour, plutôt que de présenter des résultats concrets, ils distribuent de nouvelles enveloppes " bénies " aux membres, invités à verser de nouveaux dons.

Depuis deux semaines, un nouveau type d’enveloppes est distribué. Des sommes d’argent importantes ou une villa sont promises pour une mise de départ de 1 000 francs belges. Ce n’est en réalité qu’une vaste entreprise d’escroquerie.

Selon certaines sources, Macedo aurait amassé en 20 ans une fortune de quelque 100 millions de dollars. Le train de vie des dirigeants est très élevé (yacht, voyages à l’étranger dans des hôtels de luxe, fêtes, ...).

Le nombre de membres en Belgique se limite actuellement à une vingtaine. Ce sont pour la plupart des femmes de race noire, issues de pays de langue portugaise. L’Eglise a également une adresse à Bruxelles, chaussée de Charleroi 236, mais le siège officiel de l’organisation se trouve à Luxembourg. Au Luxembourg, la communauté s’appelle la " Communauté chrétienne du Saint-Esprit ".

Au Brésil, cette église est très importante. Ainsi, en 1986, elle a réussi à rassembler 250 000 personnes dans le stade de football de Maracaña. Les gens y étaient invités à verser de l’argent, à se débarasser de leurs lunettes parce que c’est un objet du diable ...

Les dirigeants prétendent également pouvoir guérir du sida.

Il s’agit d’une église des classes populaires, exploitées au Brésil, sans travail, sans logement et sans capital culturel. De 3 millions, le nombre d’adhérents est passé aujourd’hui à deux millions au Brésil.

L’IURD est également propriétaire de 2 000 temples, de 22 émetteurs radio et de 16 chaînes de télévision. L’une d’elles aurait été achetée avec l’argent de la maffia colombienne. L’église contrôle également des journaux et des imprimés et a fondé une banque : " Banco Credito Metropolitano ". Celle-ci rencontre toutefois de nombreux problèmes avec la Banque centrale, qui a signalé 213 irrégularités pour lesquelles elle a dû verser un montant de 13 millions de reals (1 real vaut 33 francs belges). Elle est menacée de faillite frauduleuse.

L’IURD diffuse sa propagande principalement par la radio et la télévision à cause du nombre croissant d’analphabètes au Brésil et se montre très agressive envers les autres communautés chrétiennes, qu’elle qualifie d’émanations du diable.

Elle a également 7 députés au Parlement de Brasilia et de nombreux parlementaires dans les états fédérés. Elle demande à ses membres 10 % de leurs revenus.

L’organisation aurait également été le théâtre de nombreux scandales sexuels.

L’organisation est présente sur l’ensemble du globe : Los Angeles, New York, Manille et Tokyo. Elle est aussi active aux Pays-Bas, en Suisse, en Espagne et en France, où elle publie une revue : " Tribune universelle ". En France, une plainte a été déposée à la suite du suicide d’un jeune Martiniquais qui a versé 40 000 francs belges pour trouver un emploi à Paris mais n’a rien obtenu.

Les dirigeants de l’IURD seraient également mê-lés à des trafics de stupéfiants et à des trafics d’armes, à travers le Paraguay et le Portugal.

Même si l’activité de l’IURD en Belgique est marginale, un témoin attire toutefois l’attention sur le fait que cette église a choisi de s’installer à proximité de grands ports internationaux tels qu’Anvers et Rotterdam. Les activités en Belgique, d’ailleurs subventionnées par l’organisation brésilienne, pou-raient donc n’être qu’une façade visant à dissimuler des activités illicites.

La présence de l’IURD au Luxembourg pourrait indiquer que cette organisation se livre aussi à des activités liées au blanchiment de capitaux.


Source : Chambre des Représentants de Belgique http://www.lachambre.be