D’après un témoin, les Szatmars sont, au même titre que les Kashots, qui leur sont d’ailleurs très proches, une branche extrémiste du courant religieux juif hassidique. Dans la mesure où ils vivent complètement repliés sur eux-mêmes, la majorité des Juifs séculaires ignorent même leur existence. Ce courant religieux a cependant des ramifications internationales importantes ; ainsi il est présent notamment en Hollande, en Angleterre, au Mexique, en Amérique latine, en Afrique du Sud et aux Etats-Unis (New York, New Jersey), ...

En Belgique, il existe une communauté importante à Anvers, proche des milieux de l’industrie du diamant. Le groupement, qui aurait des statuts déposés, dispose d’un impact économique considérable.

Ces Hassidiques intégristes ne se considèrent pas comme des Juifs classiques ; ils sont persuadés d’être les " bons " Juifs. Avoir été converti au judaïsme par un rabbin séculaire ou orthodoxe ne suffit donc pas, à leurs yeux, pour être accepté dans leur communauté. Ils refuseraient en fait l’intégration au sein de leur religion de tout élément extérieur. Chaque groupe a son rabbin et les membres suivent ses principes, sa manière de prier, de s’habiller, ... Au niveau électoral aussi, il suit le rabbin et vote en bloc. Aux Etats-Unis, selon ce témoignage, des juges laisseraient passer certaines choses, de crainte de voir ce bloc électoral se retourner contre eux, au moment du renouvellement de leur mandat.

En règle générale, les rapports qu’entretient ce mouvement avec la justice sont plutôt difficiles. Les Szatmars ont, en effet, leurs propres tribunaux rabbiniques, qui statuent suivant les lois rabbiniques considérées comme étant au-dessus des lois civiles et pénales du pays qui les acceuille.

De plus, les instances officielles amenées à résoudre un problème d’ordre judiciaire sont souvent confrontées au fait qu’elles ne reçoivent aucune aide de la part de la communauté ; il existe, en effet, un principe selon lequel on ne dénonce pas un Juif - même criminel - à un non-Juif. Ce refus de collaboration est cependant difficile à sanctionner.

Il est aussi à signaler que les Szatmars parlent l’hébreu biblique et ne tolèrent pas celui qui est parlé en Israël. Pour eux, ce pays n’a d’ailleurs aucune justification religieuse établie. Ils refusent également d’y effectuer leur service militaire et ne recourent pas davantage aux services de la poste.

Par ailleurs, les communautés disposent de leurs propres magasins, manufactures, services de taxis, vivant ainsi pratiquement en autarcie totale, sauf en ce qui concerne les soins médicaux.

Selon le témoignage, quand on demande à certains Szatmars de plus de 65 ans, établis aux Etats-Unis, de dire depuis quand ils sont là, ils répondent qu’ils sont là depuis " la quatrième guerre mondiale ". Manifestement, ils ignorent ce qui se passe dans le monde qui les entoure.

Les enfants sont éduqués de façon très rigoureuse, dans des écoles fermées, souvent illégales, dans la mesure où le programme scolaire qu’ils suivent ne correspond pas aux prescriptions en la matière. Ils sont cependant à l’école douze heures par jour, de neuf heures du matin à neuf heures du soir. A l’exeption d’une heure d’anglais et de mathématique par semaine, les cours sont consacrés exclusivement à l’étude des documents saints ou bibliques et de tout ce qui les entoure. Etudier signifie, au sein du mouvement, apprendre par coeur, sans faire preuve d’analyse ou de discernement.

Selon le témoin, cette méthode casse toute initiative, toute forme d’esprit critique ou d’analyse. Les enfants présentent donc, tenant compte de leur âge, un retard scolaire très important ; ils ne peuvent, en outre, parler aucune autre langue, considérée comme impure. L’éducation serait brutale et très dure. Ainsi, il est fait état du fait que dans certaines écoles, les professeurs ont le droit d’" agrafer " les doigts des enfants quand ceux-ci ne connaissent pas les versets bibliques. Ces mauvais traitements seraient acceptés par les parents.

Il est également à signaler que quand un jeune souhaite quitter le groupement szatmar ou diminuer sa pratique religieuse, il est considéré comme étant mort aux yeux de ses parents et autres membres du groupe. On va même jusqu’à arborer des vêtements de deuil ; l’enfant n’existe plus en tant que tel. Dans ces conditions, quitter le groupe devient une décision très difficile à prendre.

Enfin, des cas de kidnappings d’enfants et de recel de ceux-ci au sein des ramifications internationales du courant ne constitueraient pas des pratiques isolées.


Source : Chambre des Représentants de Belgique http://www.lachambre.be