La Charte répond en principe à des préoccupations d’organisations non gouvernementales regroupées, depuis 1984, au sein du Bureau européen des langues moins répandues (BELMR), et soutenues, depuis 1996, par une organisation intergouvernementale, le Centre européen pour les minorités (ECMI).

• Le Bureau européen des langues moins répandues est une association enregistrée à la fois en Irlande et en Belgique. Il dispose de bureaux à Bruxelles et agit pour que les États membres de l’Union adoptent la Charte et la Convention-cadre du Conseil de l’Europe. Il est financé par la Commission européenne, l’Irlande, la région de Frise et la Communauté germanophone de Belgique. Il est présidé par le Slovène Bojan Brezigar.

• Le Centre européen pour les minorités (Européan Centre for Minorities Issues- ECMI) est une organisation commune du Danemark, de l’Allemagne et de la région du Schleswig-Holstein. Il est placé sous la tutelle du ministre danois de l’Information, du ministre allemand de l’Intérieur, et du ministre de la Culture du Schleswig-Holstein. Il est administré par un conseil de neuf membres, épaulés par un Comité consultatif de dix-huit membres, comprenant le français Jacques Rupnik. Il propose des analyses et des médiations dans divers conflits inter-ethniques en Europe, comme actuellement au Kosovo.

Bien que ces lobbies nient tout lien juridique avec la Fédération ethnique européenne (Föderalistische Union Europaïscher Volksgruppen - FUEV) qui regroupe les organisations autonomistes ou séparatistes d’Europe, il convient de remarquer : c’est notamment à la demande de la FUEV qu’a été créé le BELMR. Par ailleurs, le siège social de la FUEV est situé 6, Schiffbrücke à Flensburg (Schleswig-Hollstein, Allemagne), tandis que l’ECMI est domicilé au 12 de la même rue. Les deux organismes ont des personnels et un financement commun.