Des quantités très importantes de drogues arrivent en Roumanie : haschisch par voie maritime via l’Afrique, cocaïne d’Amérique du Sud par voie aérienne ou maritime, héroïne par les routes des Balkans (La Dépêche Internationale des drogues n 27). La majeure partie de cette drogue, comme les 130 kilos d’héroïne saisis le 22 décembre par la douane hongroise à la frontière de la Roumanie sur un camion turc se rendant en Belgique, ne concerne pas les trafiquants roumains. Une partie plus modeste revient à des réseaux qui se chargent de sa redistribution dans toute l’Europe. Ainsi, un trafiquant roumain se faisant appeler "Le Prince", a contrôlé, de l990 à 1993, un réseau d’acheminement de haschisch vers l’Allemagne à partir de Timisoara et Arad (Roumanie), via la Pologne. L’organisation était composée en particulier de Polonais et de Tziganes roumains chargés de faire franchir la frontière, séparant la Pologne de l’Allemagne, à la marchandise après qu’elle a traversé l’Ukraine. Mais, à la fin de l’année 1993, cette organisation a été prise à partie par des mafias russes de Bessarabie et de Moldavie, dirigées par un certain "Vadim". Durant le conflit, un Tzigane, Ghindos Mariam, dit "Otel" (l’acier), a été tué par balles, et ses compagnons sont passés dans le camp de "Vadim" qui a en outre récupéré plusieurs kilos de drogues. "Le Prince" a contre-attaqué en coupant, avec l’aide des douaniers roumains, les approvisionnements de drogues qui parvenaient à "Vadim" en provenance de Roumanie. Le trafiquant roumain a dû cependant changer ses routes et utilise maintenant celles qui traversent la Slovaquie et la République tchèque. Un de est un homme d’affaires de Chisimau, capitale de la Moldavie, et qui possède une société commerciale en association avec un Turc. Il voyage au volant d’une luxueuse voiture qui transporte 10 kilos de haschisch à chaque voyage. Le correspondant de l’OGD a pu observer qu’un véhicule de la police tchèque, se présentait à date fixe à un endroit convenu dans les environs d’une petite ville appelée Prestice, sur la route de l’Allemagne, pour toucher 500 dollars en échange de chaque passage. En dépit de la guerre, "Le Prince" utilise également la route yougoslave (correspondant de l’OGD en Roumanie).

(c) La Dépêche Internationale des Drogues n° 30