Treize ans dans le couloir de la mort pour Wesley Cook, alias Mumia Abu-Jamal. Une erreur judiciaire qu’il faudrait comprendre... En remontant aux racines et en se souvenant du Mumia membre des Black Panthers et sympathisant du MOVE. Qui célébrait, à une semaine de la date prévue pour son exécution - et une semaine seulement après qu’elle fut différée -, la mémoire des morts du 13 mai 1985, ses frères de lutte. Il aura été condamné avant eux. Ils ont été exécutés avant lui. Pour la même raison. Avoir voulu être Noirs et libres en Amérique...

Au terme d’un procès qui, en juillet 1982, valut à Mumia Abu-Jamal condamnation à la peine de mort, la vérité judiciaire n’est pas apparue. Il y eut tant d’irrégularités, pressions, menaces voilées qu’on peut parler de simulacre de justice. Le principe et l’application de la peine capitale sont, en cette fin de XXe siècle, la honte des démocraties qui s’enorgueillissent d’être des Etats de droit et ne manquent pas une occasion de s’élever contre les manquements aux droits de l’homme et du citoyen. Ailleurs.

C’est ainsi que le président Clinton est lui-même intervenu fermement auprès de la Chine et du Nigeria pour que les droits de l’individu y soient sauvegardés, au moment même où - après plus de dix années vécues par le condamné dans les couloirs de la mort, autre anomalie criante, désespérante -, le 2 juin dernier, le gouverneur de Pennsylvanie, Thomas Ridge, signait ce qui suit : "Cet acte ordonne, autorise et exige l’exécution de la condamnation prononcée par la cour envers Mumia Abu-Jamal, anciennement Wesley Cook, de la manière prescrite par la loi [...] sur l’injection létale."

Mon appartenance au Black Panther Party

D’anciens contentieux, d’ailleurs énoncés au prétoire, expliquent les vraies raisons de l’acharnement de l’accusation et des juges, la persécution persistante, insidieuse de l’administration pénitentiaire. Comme si, au procès, on avait voulu faire pression sur les jurés (tous blancs, à une exception près) comme il fut fait sur les témoins.

Dans une interview accordée à des journalistes de radio après la décision du sursis d’exécution du 7 août dernier, Mumia Abu-Jamal déclarait : "L’accusation a utilisé mon appartenance au Black Panther Party pour convaincre le jury que c’était une raison de [me] mettre à mort." Pourtant, le droit d’association (politique ou religieuse) reconnu par le premier amendement de la Constitution interdit à un tribunal d’"en faire état pour prononcer la sentence d’un prévenu passible de la peine capitale". La Cour suprême sanctionne par l’annulation de la sentence un tel manquement.

Dans la même interview, Mumia revient longuement sur son appartenance au Parti des panthères noires. Il évoque aussi la découverte récente faite par ses avocats des dossiers du FBI concernant cette organisation, des documents auxquels la défense n’avait pas eu accès lors de son premier procès : listes noires établies par le FBI dans le cadre du "programme de contre-espionnage" utilisant des méthodes illégales pour déstabiliser et détruire les organisations considérées comme subversives, dont le Black Panther Party.

En période de crise économique, le phénomène de backlash (1) est un avatar courant - les Etats-Unis n’y échappent pas. Les administrations Reagan et Bush ont favorisé et accentué les brusques retours en arrière d’une opinion conservatrice et frileuse. Dans ce contexte, l’Ordre fraternel de la police, xénophobe ou carrément raciste, fétichiste de la philosophie ultra-conservatrice "Law and Order" (la loi et l’ordre), a repris de l’influence dans la sphère policière, judiciaire ou pénitentiaire.

Ancien under-sheriff du comté de Philadelphie, le juge Albert Sabo, qui arracha la sentence lors du premier procès de Mumia en 1982 et rejeta obstinément toutes les demandes de révision formulées depuis par ses défenseurs (dont la dernière date du 15 septembre dernier), est un ancien membre écouté de l’Ordre fraternel en question. Le juge Sabo détient aussi le triste record d’avoir demandé et obtenu la peine capitale dans trente-deux cas recensés, ce qui est très au-dessus du score personnel de tout autre juge aux Etats-Unis.

La voix des sans-voix

D’un côté le meurtre d’un policier, de l’autre Mumia Abu-Jamal, journaliste, militant, ex-membre actif d’une organisation subversive honnie, The Black Panther Party, dont il fut le responsable pour la branche de Philadelphie. Le verdict était assuré dès le jour de son arrestation, le 9 décembre 1981. Pour ce journaliste de radio et de la presse écrite qu’on surnomma "the voice of the voiceless" (la voix des sans-voix) - mais qui est aussi un militant prodiguant temps et énergie à essayer de résoudre les problèmes inchangés et toujours plus pressants de l’inner city (le coeur du ghetto) -, rien ne "défigerait" les structures d’une société recroquevillée si on ne s’en prenait au Système.

Des agents du FBI photographient et prennent des notes

Wesley - il ne s’appelait pas encore Mumia - a grandi à Philadelphie. Il est né en 1954, année mémorable pour l’ensemble de la communauté noire : la Cour suprême des Etats-Unis déclare illégale la ségrégation scolaire. C’est le XXe amendement de la Constitution.

L’année suivante, le geste de Rosa Park refusant de céder sa place à un voyageur blanc dans un autobus de Montgomery (Alabama) déclenche un mouvement de boycott massif qui va durer un mois et mettre la compagnie de transports au bord de la faillite. On l’appela "la bataille de Montgomery" ; elle fit l’effet d’un séisme dans tout le Sud ségrégationniste et à travers l’Amérique.Le Mouvement pour les droits civiques venait de naître, que conduira jusqu’à son terme tragique un jeune pasteur, Martin Luther King, secondé par son organisation, la Southern Christian Leadership Conference (SCLC). Boycotts, sit-in, occupations, manifestations monstres, la longue marche non violente inspirée de la philosophie de Gandhi durera dix années et plus, pendant lesquelles tomberont une à une les murailles de la Citadelle sudiste et tout l’arsenal des lois Jim Crow (2).

C’est en 1968, l’année de l’assassinat de Martin Luther King, que le jeune Wesley (Mumia) entre physiquement en "politique" en faisant ses premières armes de militant. Il a quatorze ans. Le gouverneur George Wallace est candidat à la présidence et tient un meeting électoral à Philadelphie. Avec quelques camarades de collège, on confectionne une banderole et on part pour la manif. A l’entrée d’un parking, un cordon de police. Mumia sera tabassé. Un peu plus loin des agents du FBI repèrent la scène. Ils photographient et prennent des notes. On en retrouvera la relation dans le fameux document du FBI.

Mumia : "Les membres du Mouvement pour les droits civiques, dont les perspectives étaient très différentes de celles du Black Panther Party, étaient eux aussi victimes de la surveillance du FBI, des menées du FBI pour déstabiliser et détruire des mouvements que nul ne pouvait qualifier de subversifs. Ils s’opposaient aux structures du pouvoir qui régissaient l’Amérique. Il ne faut pas chercher plus loin, parce que la liberté des Noirs n’est pas dans l’intérêt de la structure du pouvoir en Amérique. Lorsqu’on parlait de droits civiques, de l’égalité des droits, c’était perçu comme une menace pour la structure du pouvoir..."

Menace à la sécurité nationale

Au lendemain de l’assassinat de Luther King, Eldrige Cleaver écrira un texte fervent et vengeur à l’adresse de "la Babylone du Nouveau-Monde". Il sera publié sous le titre de "Requiem pour la non-violence". Quelques mois plus tard, Mumia adhère à la section de Philadelphie du Black Panther Party.

Pour en finir avec le FBI et donner un éclairage sur le caractère pernicieux de la désinformation pratiquée par les services secrets, écoutons encore Mumia : "Les documents du FBI sont soigneusement censurés (...), mais une chose est très claire lorsqu’on les lit : on me considérait comme une "menace à la sécurité nationale", moi, un jeune morveux de quinze ans, parce que j’avais écrit dans le journal des Black Panthers des articles qui ne leur plaisaient pas (...). J’ai été considéré comme suspect dans des affaires de meurtre, de cambriolage à main armée avec lesquelles je n’avais rien à voir, alors que je n’étais qu’un adolescent. Est-ce que vous comprenez ce que ca veut dire ?"

En fait, le Mouvement de libération des Noirs est né de l’épuisement du Mouvement pour les droits civiques à changer les choses avec la seule arme de la non-violence. Le pouvoir blanc se félicitait de ne pas avoir eu à intervenir dans "l’affaire du Sud". Martin Luther King et son mouvement avaient pris des risques et contribué à renverser l’ordre des choses dans le bastion de la ségrégation. C’était fait. Tout devait rentrer dans l’ordre.

Or des milliers de jeunes des deux communautés avaient vécu "l’expérience du Sud". Les jeunes Blancs étaient surnommés là-bas les "nigger lovers (3)". Quand ils en revinrent, ce fut pour constater que l’engagement au Viêt Nam s’intensifiait ou que la déstructuration sociale et familiale dans les ghettos du Nord et de l’Ouest restait la même : inexistants les programmes pour l’éducation, le logement ou l’embauche. La ségrégation dans les agglomérations du Nord ou de l’Ouest ne reposait sur aucun texte discriminatoire, elle était plus subtile, bien ancrée dans les mentalités ou les moeurs de l’Administration.

Black is Beautiful

En 1965, deux événements aux lourdes conséquences vont se produire : l’assassinat de Malcolm X à Harlem et l’embrasement de Watts, ghetto démesuré de Los Angeles où les do-rags (4), des adolescents, incendient leur ville et lancent un slogan : "Burn baby burn !" Un nettoyage de la laideur et de la pauvreté, comme on débroussaille par le feu.En 1966, au cours du Mississippi Summer Project, Stokely Carmichael et les militants du SNCC (5) ne chantent plus "We shall overcome !" mais lancent un mot d’ordre : "Black Power !" On parle de nationalisme noir. Chacun s’appelle brother ou sister. On écrit "Black is Beautiful", "Love black, think black"... On dit aux cats (le nom donné aux kids) de réfléchir et de refuser le draft (6). Pas de sang noir au Viêt Nam : "Hell, no ! We won’t go !", "Don’t give your life to burn Non-Whites !" On fustige The Man, l’homme blanc dans les structures du pouvoir, par la dérision : "Uncle Sam wants you Nigger", "Die Nigger die".

Après l’aspiration à l’intégration, le surgissement de l’identité noire. Le Jamaïcain Marcus Garvey, créateur dans les années 20 du Back to Africa, est considéré comme l’ancêtre du nationalisme noir. Dans les années 30, Elijah Muhammad se recommande de l’islam et fonde une organisation régie comme une Eglise, les Black Muslims. Muhammad speaks, leur journal, est l’expression d’un séparatisme mystique, vitupérant le diable, c’est-à-dire l’homme blanc, et revendiquant la création d’un Etat noir dans le sud des Etats-Unis. Malcolm X devient le leader charismatique mais encombrant de l’Eglise de l’islam, puis il s’éloignera de l’organisation et sera assassiné au cours d’un meeting à Harlem.

Les Damnés de la Terre

Fin septembre 1966, à Oakland, ghetto de San Francisco, quelques jeunes gens, déjà branchés sur un "Poverty Program" de quartier, travaillent à une plate-forme de lutte politique en dix points. Parmi eux, Bobby Seale, Huey P. Newton, Bobby Hutton, David Hilliard. Eldrige Cleaver va bientôt les rejoindre. Puis George Jackson.

Les uns ont fait la campagne du Sud pour les droits civiques ; Huey P. Newton était à Watts au moment de la révolte du ghetto. A Watts, il a assisté à la création des "brigades d’alerte".

Par groupes de deux ou quatre, les militants patrouillent les rues du ghetto la nuit pour défendre les black cats on the corner contre les brimades ou provocations policières. Ils ont lu Le Petit Livre rouge, mais leur livre de chevet a été écrit par Frantz Fanon (un Antillais qui prend fait et cause pour la révolution algérienne) : Les Damnés de la Terre. Ils se réclament de Malcolm X et aussi du Che.

Les dix points du programme commencent par le mot Liberté (le pouvoir de déterminer la destinée de la communauté). Suivent le plein-emploi, les pillages de la communauté par les Blancs, le logement, l’éducation. Exemption du service militaire pour les Noirs et refus d’aller au Viêt Nam. Fin du meurtre des Noirs par la police (7). Liberté immédiate de tous les détenus. Que les Noirs soient jugés par des jurys noirs, etc.

Un journal est créé : "The Black Panther Party". On ajoutera : For Self-Defense. C’est la deuxième phase pour les Panthères, qui se constituent en organisation paramilitaire avec uniforme et port du fusil (8). Ce que le IIe amendement autorise en le réglementant. A la demande d’une famille dont le fils a été tué par un policier, ils se rendent à Richmond, en armes, exigeant les explications du shérif. Apprenant qu’une loi sur le port d’armes qu’ils jugent discriminatoire va venir en discussion au Parlement, ils se précipitent à Sacramento en mai 1967 et investissent le Capitole pendant la séance. Vingt d’entre eux sont armés. Journaux, radios et TV sont là. Ils ont le temps de lire un texte de Huey Newton. C’est la consécration nationale.

Le hors-la-loi et le Lumpen feront la révolution. Le peuple, les travailleurs suivront

C’est sans aucun doute cet aspect de l’organisation dont le département de la police se souviendra, avant de planifier leur élimination physique. Trente d’entre eux, en 1971, avaient été abattus par la police, cinq cents furent emprisonnés. D’autres ne devront leur survie qu’à l’exil qu’ils choisissent. Ce sera le cas de Cleaver, qui demande le droit d’asile à l’Algérie de Boumediene, où il deviendra vite une hôte encombrant.

Parmi les victimes il y a George Jackson, auteur de The Soledad Brothers, assassiné par ses geôliers dans la prison de San Quentin ; Bobby Hutton à San Francisco, assiégé dans une maison où il s’était réfugié avec Eldrige Cleaver. Ce dernier ne dut la vie sauve qu’à sa présence d’esprit de sortir entièrement nu, les mains sur la tête ; Mark Cherk (à travers la porte) et Fred Hampton (dans son lit) (9) à Chicago.

Huey Newton est emprisonné à la suite d’une rixe dans laquelle un policier est tué. Bobby Seale, arrêté pour participation à la convention du Parti démocrate à Chicago, est traîné dans la salle d’audience, enchaîné et bâillonné. Huey P. Newton aimait à dire : "Le Nègre qui est passé en prison sait (10)." Il s’adressait aux enfants-Lumpen de l’inner city qu’il voulait préparer à recevoir une éducation scolaire suivie. La dynamique de la violence a brisé le beau rêve. Autodéfense ou autodestruction...

Long hot summers

C’est dans ce contexte que Mumia Abu-Jamal s’engage, à quinze ans, dans le combat pour la dignité de sa communauté aux côtés des Black Panthers de Philadelphie. Ils avaient reçu le message de Huey Newton : réhabiliter socialement les jeunes du ghetto désoeuvrés. Comme le firent les Muslims quand ils récupérèrent le jeune Malcolm en prison. Celui qui allait devenir frère Malcolm, Malcolm X, avait passé sa jeunesse à essayer de devenir quelqu’un, à la manière des autres, grâce aux petits trafics divers.

Réhabiliter pour l’organiser toute une jeunesse au chômage, illettrée, sans occupation avouable, contrainte de s’adonner au trafic de drogue, à la prostitution, vols, casses, crimes. Recruter, éduquer ces enfants rôdeurs de rue, les transformer en jeune garde. "Le hors-la-loi et le Lumpen feront la révolution. Le peuple, les travailleurs suivront", écrivait George Jackson. Les Panthères avaient tiré la leçon des riots (émeutes) rituels des long hot summers à travers les ghettos : la leçon de Watts, Harlem, Roxbury, Newark, Detroit, Fillmore Avenue à San Francisco, Oakland, etc. C’était une leçon négative. L’émeute enferme le ghetto dans le ghetto, et la communauté ramasse les débris, panse ses blessures causées par l’impulsion anarchique de ses propres enfants.

Les Black Panthers se veulent un parti d’avant-garde, discipliné. Mais déjà apparaissent les premiers symptômes de la scission qui se manifestera à partir de 1971 entre nationalistes culturels (Ron Karenga, les Panthères de Los Angeles, Le Roi Jones) et marxistes-léninistes (parmi lesquels George Jackson, formé à l’école d’Angela Davis, qui paiera en prison ses liens idéologiques avec les frères de Soledad, que le FBI appellera "complot contre la sûreté de l’Etat").

Ona MOVE

Mumia s’éloignera des Black Panthers, sans rompre avec les dix points du programme. Déjà il a rencontré celui qui est devenu John Africa et, en 1968, fonde MOVE (de Movement), un groupe alternatif qui fait une analyse radicale des méfaits du système politique et socio-économique de l’Amérique blanche. En 1978, lors d’une fusillade entre les membres de MOVE et la police, un policier est tué.

Mumia utilise la plume et la radio pour défendre l’attitude de ses frères. Il n’appartient pas à l’organisation mais sait d’expérience de quel côté vient la provocation. Ce qui est programmé contre ses frères en lutte, c’est l’élimination physique. Le 13 mai 1985, la police donne l’assaut à l’immeuble qui abrite MOVE. Une bombe incendiaire est lâchée par hélicoptère. Il y aura onze morts dont six enfants.

A cette date, Mumia est depuis trois ans dans le couloir de la mort (11). Mumia Abu-Jamal, à la fin de l’interview du 10 août 1995 donnée au dépôt des bureaux du shérif à l’hôtel de ville de Philadelphie, salue ceux qui vont l’entendre ou le lire d’un fier :

"Ona MOVE. Long Live John Africa !", en souvenir, sans doute, du 8 décembre 1981, son dernier jour de liberté.

Pierre Loizeau


1. De lash (lanière, fouet) : retour de bâton, effet, choc en retour.

2. Du nom d’un Noir légendaire du Sud profond. Nom attribué aux lois ségrégationnistes.

3. Surnom, injurieux dans l’esprit sudiste, donné aux étudiants blancs accourus du Nord pour s’intégrer aux manifestants noirs du Sud.

4. De rag : chiffon. Surnom dont s’affublèrent les black kids de Watts en 1965. Ils se nouaient un mouchoir autour du front qu’ils rabattaient sur le visage dans les riots (émeutes).

5. Comité de coordination des étudiants non violents du Sud. Mouvement étudiant noir apparu pendant les manifestations du Sud qui eu pour leader Stokely Carmichael, auquel succéda Rap Brown.

6. Convocation des autorités militaires... pour servir au Viêt Nam.

7. Une sorte de rage antiflics les anime. Le flic n’est plus le cop, mais le pig, le porc, l’animal à abattre. Voir les caricatures de leur journal, "The Black Party For Self-Defense".

8. Un de leurs slogans : "Guns baby guns".

9. Véritable carnage. Les Panthères diffusaient les photographies de la scène : Fred gisant dans sa chambre maculée de sang des draps jusqu’au plafond.

10. Avant de se rallier à l’appellation The Blacks, les Panthères revendiquèrent avec fierté le terme de nigger : nègre.

11. Mumia a été transféré à la prison Super-Max du comté de Greene, où il reste longtemps en "phase 2" (veillée de mort), sorte de cachot à l’intérieur du Death Row. Il se vit infliger deux sanctions carcérales, l’une pour avoir écrit un livre en prison (Live from Death Row), l’autre pour avoir exercé une profession rémunérée : une interview radiophonique et la rédaction d’un article.


Rappel des faits


9 décembre 1981 : arrestation et transport à l’hôpital de Mumia blessé. Un policier trouve la mort.

Juillet 1982 : procès de Mumia à Philadelphie. Avocate commise d’office. Pas de médecin légiste, pas d’expert en balistique. Mumia est condamné à la peine capitale.1992 : un collectif d’avocats se crée pour la défense de Mumia, sous l’impulsion de Me Leonard Weinglass.

2 juin 1995 : le gouverneur de Pennsylvanie signe l’ordre d’exécution.

3 juin : les défenseurs de Mumia déposent un appel en révision.

7 août : le tribunal de Philadelphie, que préside le juge Sabo, décide de surseoir à l’exécution de Mumia Abu-Jamal.

12 août : Manifestation à Philadelphie en faveur de Mumia.

17 août : jour abstrait.

15 septembre : rejet par le juge Sabo de la demande de révision du procès de Mumia. Il est renvoyé dans le Death Row.

13 octobre : le tribunal fédéral de Pittsburgh examine la plainte déposée par les défenseurs de Mumia pour atteinte à ses droits constitutionnels pendant son incarcération. Jugement différé.

Après ? : trois recours possibles : devant la cour suprême de Pennsylvanie ; si rejet : devant la Cour fédérale ; si rejet : devant la Cour suprême des Etats-Unis.


Nous remercions Julia Wright, journaliste, responsable du Comité de soutien aux prisonniers politiques aux Etats-Unis, qui a pu s’entretenir récemment avec Mumia Abu-Jamal à Pittsburgh, pour la documentation mise à notre disposition.