Rien ne pourra se faire en Corse sans que l’ensemble des personnels se sentent mobilisés dans le cadre d’une stratégie clairement affichée et conduite dans la durée. Seule cette certitude de la durée et de l’absence de revirement permettra qu’ils remplissent leurs missions avec rigueur et détermination.

La mobilisation des hommes passe aussi parfois par des problèmes d’intendance. La commission d’enquête a pu mesurer la véritable misère matérielle de certains services de l’État, et non des moindres.

Un magistrat d’Ajaccio confiait qu’il avait fallu installer le bureau du nouveau procureur-adjoint qui y avait été nommé...dans la bibliothèque du palais de justice.

Un magistrat de la Chambre régionale des comptes décrit ainsi également les locaux que cette juridiction loue à Bastia : " (ils) sont situés au fin fond d’un quartier de Bastia que personne ne trouve, au-dessus d’un Super-U - on connaît le Super-U, mais pas la Chambre ! L’entrée est située en plein virage et il faut prendre d’infinies précautions avant d’entrer et de sortir ". La commission a pu hélas constater sur place l’exactitude de cette description.

Enfin, comment s’expliquer que la reconstruction de l’hôtel des impôts de Bastia, partiellement détruit par un attentat en décembre 1995, n’a même pas encore commencé, le permis de construire n’ayant été déposé en mairie que le 7 avril dernier310 ?

Les conditions de vie des fonctionnaires affectés dans l’île mériteraient également d’être améliorées. Il ne s’agit certes pas d’imaginer une nouvelle prime d’insularité mais de s’attacher à résoudre certains problèmes pratiques évoquées par plusieurs personnes entendues : difficultés matérielles rencontrées lors de l’installation sur l’île et faiblement compensées, déplacements entre l’île et le continent pour celles qui y ont notamment laissé leur famille, sécurité des biens personnels...


Source : Assemblée nationale. http://www.assemblee-nationale.fr