Depuis de longues années, professeurs, chercheurs, théologiens, sociologues, ..., tentent d’affiner la définition du mot " secte ", et de permettre, par la même occasion, au grand public d’identifier plus facilement ce phénomène.

L’" American Family Foundation " (AFF), une association sans but lucratif consacrée à la recherche et à l’éducation, a produit la définition suivante, adoptée en 1985 lors d’une conférence réunissant des intellectuels et des responsables politiques, et qui semble être utilisée aujourd’hui comme une référence par de nombreux chercheurs dans ce domaine :

" Cult : A group or movement exhibiting great or excessive devotion or dedication to some person, idea, or thing, and employing unethical manipulative or coercive techniques of persuasion and control (e.g., isolation from former friends and family, debilitation, use of special methods to heigthen suggestibility and subservience, powerful group pressures, information management, suspension of individuality or critical judgement, promotion of total dependency on the group and fear of leaving it), designed to advance the goals of the group’s leaders, to the actual or possible detriment of members, their families, or the community.".

Le pasteur protestant M. Hof, quant à lui, tente de définir la secte par opposition à l’église :

" (...) sont des sectes les groupements protestataires qui n’acceptent point l’espèce de compromis passé entre l’église et la société, entre l’appel religieux et l’ordre social. La secte se présente à ses adeptes comme l’arche au milieu de la tempête, la planche de salut au milieu de la corruption universelle. Elle ne prétend assurer le salut que d’un petit nombre, d’un reste d’élus, de saints que Dieu a choisi personnellement, individuellement pourrait-on dire, en tout cas un par un. La secte présente un caractère nettement marqué d’exclusivisme, de repli sur soi, de retrait. Entrer dans une secte, c’est se retirer du monde et rompre avec lui.(...). ".

Il rejoint ainsi les définitions données par Weber et Troelsh, citées notamment par le rapport de la commission d’enquête parlementaire française. Weber estime que l’église est une " institution de salut qui privilégie l’extension de son influence, alors que la secte est un groupe contractuel qui met l’accent sur l’intensité de la vie de ses membres ".

Troelsh souligne que " l’église est prête, pour étendre son audience, à s’adapter à la société, à passer compromis avec les Etats. La secte, au contraire, se situe en retrait par rapport à la société globale et tend à refuser tout lien avec elle, et même tout dialogue. Elle a une attitude identique à l’égard des autres religions, de sorte qu’en ce sens l’oecuménisme pourrait servir de critère pour distinguer église et secte. ".


Source : Chambre des Représentants de Belgique http://www.lachambre.be