L’hebdomadaire National Hebdo est domicilié au siège du FN à Saint-Cloud, qui en est l’actionnaire le plus important. À ce titre, il pourfend évidement les " traîtres " du MNR. Le Pen, le FN et, dans une bien moindre mesure ses lieutenants,

y sont glorifiés à longueur de colonnes. Régulièrement, cet hebdo salue ses " amis " du quotidien intégriste Présent. Le FN a d’autres publications, comme Français d’abord !, mais elles sont en diffusion très restreinte, à destination des militants et cadres FN.

Minute, hebdomadaire se voulant décalé et " politiquement incorrect ", a failli s’éteindre il y a quelques mois. Jean-Marie Molitor (via la Société d’Exploitation Multimédia (SE2M) et l’Association de Soutien à Minute - ASM) l’a remis à flots. Depuis sa reprise (le populiste Nicolas Miguet ayant échoué dans son rachat, se contente d’une pâle et brouillonne copie de l’ancienne formule avec L’Hebdo du Quotidien), il semble bénéficier de moyens, soigne sa présentation et bénéficie souvent d’indiscrétions venant d’informateurs apparemment bien placés. Cet hebdo exploite les obsessions récurrentes de l’extrême droite : l’insécurité amalgamée à l’immigration, les francs-maçons, l’infiltration des " gauchistes " à tous les niveaux de la société... Minute se garde bien de trancher entre FN et MNR. Le souci de "faire propre" est manifeste : dès qu’il le peut, Minute ouvre ses colonnes aux représentants de la "droite classique", qui ne se font pas prier.

L’Hebdo du Quotidien : journal "satirique" de droite extrême et populiste (à la parution chaotique - sous-titre à la Une : " une bonne droite pour 15F "). Nicolas Miguet, tête de liste aux Européennes en 1999 sous le nom "Moins d’impôts maintenant" et toujours à la tête du Rassemblement des Contribuables Français, est directeur de la lettre confidentielle Le Quotidien de Paris (marque rachetée à monsieur et madame Philippe Tesson quand a cessé la parution normale), qu’il a relancé en 1995 avec le soutien du Front National. Proche de l’extrême droite(Le Monde du 11 juin 1999), " ce spécialiste de la bourse et des astuces fiscales " a été condamné en janvier 1999 à huit mois d’emprisonnement avec sursis et une amende de 150000 francs pour " banqueroute, escroquerie et faux en écritures ". Les comptes de sa campagne furent également rejetés par la Commission des Comptes de Campagne, fait aussi rare que grave pour un candidat se voulant " propre ". Nicolas Miguet est aussi le directeur de L’Hebdo du Quotidien (via sa société GNM S.A.), où de nombreux élus de droite ont trouvé refuge le temps d’une interview. Nicolas Miguet a lancé ce titre en tentant de récupérer les cendres de l’ancienne formule de Minute dont il utilise toujours ce titre pour un serveur Minitel et dont il copia la maquette dans un premier temps.

Le quotidien Présent, dirigé par Jean Madiran et Jeanne Smits, est le porte-voix des catholiques traditionalistes ou intégristes. Il compte parmi ses fondateurs Bernard Antony, pillier du FN. Il subit une diffusion chaotique et, faute d’argent, se trouve en grande difficulté financière. Il est maintenant réduit à un quatre pages sans grand intérêt, avec une maquette assez malaisée, voire ésotérique pour ceux qui s’aventurent dans cette rubrique régulière, en pleine page : " Dieu premier servi " ! Il ne prend pas vraiment partie pour Le Pen (ce dernier leur en a d’ailleurs beaucoup voulu et n’a pas vraiment oeuvré pour les aider) ou pour Mégret., Le quotidien veille donc à parler des deux partis frères ennemis, mais semble tout de même a priori plus proche du FN, le MNR ayant emporté avec lui les troupes " païennes " de Pierre Vial. L’IVG, les immigré(e)s, la gauche, le monde de la culture et de la création, les homosexuel(le)s, les couples non mariés, les divorcés, les moeurs et produits anglo-saxons, la " décadence omniprésente " et les non-catholiques, cette liste n’étant pas exhaustive, sont vomis à chaque parution de Présent. Le quotidien préféré de la paroisse " squattée " de Saint-Nicolas-du-Chardonnet (Paris Vème) a en revanche rarement manqué une occasion de défendre Pie XII. Présent salue également souvent les positions de de Villiers et de Millon, mais aussi celles de Christine Boutin.

Dans un style plus policé, l’hebdo Valeurs Actuelles est possédé par la famille Dassault, Olivier Dassault étant aux manettes. Sous couvert d’infos sur des placements financiers, ce qui lui permet, ciblant a priori les fameuses " CSP+ ", de vendre assez cher ses pages de publicité y compris à de grandes sociétés très respectables, voire publiques, cet hebdo colle littéralement à tous les combats idéologiques de la frange la plus réactionnaire de la droite : anti-IVG, anti-immigrés, sécuritaire, anti-homosexuels... Valeurs actuelles va même jusqu’à sous-entendre que Philippe Séguin ne serait pas spécialement " de droite " (1er décembre 2000 : " l’intéressé serait, dit-on, le candidat officiel de la droite pour Paris ") ! On y retrouve Philippe Tesson, Catherine Nay et le responsable de la rédaction, ancien militant d’extrême droite, François d’Orcival, devenu un notable respecté sans vraiment renier ses idées. On y trouve aussi régulièrement la prose de Chantal Delsol (Mme Millon), de Paul-Marie Coûteaux (ex-plume RPR de Séguin, député européen du RPF) et de Pierre Lellouche (RPR).

Radio Courtoisie est leur média audiovisuel de prédilection, faute de mieux, depuis 1986-87. La virulence des propos qui y sont parfois tenus est effarante. Serge de Beketch, royaliste légitimiste comme il se définit lui-même, tient fermement la ligne de cette maison très " vieille France " qui entend " mener un combat de civilisation " et pense que le FN est " l’ancre - la seule - qui empêche la dérive du bateau " qu’est la France (National Hebdo, le 11 avril 1996). Il définit Jean-Marie Le Pen comme " l’héritier de Maurras " et juge qu’une conversation avec lui est toujours un " formidable dispensateur d’énergie ". Sur cette antenne sévissent régulièrement l’extrémiste Jean-Gilles Malliarakis et le docteur Claude Reichman.


Source : Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) http://www.mjsfrance.org