Né le 18 avril 1927. Ancien du très musclé SAC (Service d’Action Civique, l’ancien service de sécurité et de renseignement clandestin du parti gaulliste), il est cofondateur du RPR en 1976 avec Jacques Chirac. Il devient sénateur dès 1977. Son " ami " Nicolas Sarkozy lui souffle la très chic mairie de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Après un charcutage territorial mené à la hussarde pour Chirac, ce très fin connaisseur de la carte électorale digère mal l’échec de Chirac en 1988. La même année, il déclara partager des valeurs avec Le FN. Il le trahira en 1995 pour soutenir Édouard Balladur, pourtant réputé bien plus " libéral " qu’" étatique ", alors que Pasqua a souvent manifesté un certain anti-libéralisme. On connaît ses légendaires coups de gueule, ses déclarations à l’emporte-pièce, son ton de stentor et sa faconde provençale un rien forcée, quasi clownesque même. Sauf que Pasqua, corse d’origine qui règne en maître sur son fief des Hauts-de-Seine (il est président du Conseil Général depuis 1973), voulait en 1986-88, déjà ministre de l’Intérieur (l’imagine-t-on ailleurs ?) " terroriser les terroristes ", exhiber avec effroi un " Musée des horreurs " de médias gays et savait brandir un discours sécuritaire, avec des résultats assez peu probants, rassemblant au profit de Chirac les troupes les plus à droite. Il a toujours su parler avec une extrême dureté des immigrés, envoyant avec constance des signaux aux sympathisants et membres du FN, qui l’apprécient souvent. Si sa furtive escapade avec Philippe de Villiers en juin 1999 reposait sur une vision de l’Europe différente de sa famille politique d’origine, elle est aussi assumée comme un moyen de récupérer une partie de l’électorat perdu par la droite classique au profit du FN et du MNR. Sans compter que les pasquaïens - c’est là une nette ligne de fracture avec les partisans de de Villiers - ont toujours espéré, non sans résultat, récupérer pour ses combats les "souverainistes de gauche". Charles Pasqua s’est exprimé dans Minute le 10 mai 2000.

Le bras droit du Président du RPF est Jean-Jacques Guillet, qui mena la vie dure au vicomte de Villiers lors de leur brève cohabitation de 1999 à 2000. Il est député des Hauts-de-Seine (ex-RPR), élu local de Sèvres, ville chic qui ignore sans doute qu’il milita à Occident où il se lia avec Madelin (qu’il côtoya plus tard dans le petit club libéral Idées-Actions), puis aux Jeunesse Patriotes et Sociales.

Pour Pasqua, la rupture avec Chirac n’est sans doute qu’apparente puisque, à sa demande, il a déjeuné en avril 2000 avec lui à l’Elysée. Début de réconciliation ? En tout cas, il n’a pas manqué, entre deux dénonciations des gestes et paroles de Chirac, d’esquisser publiquement en octobre 2000 un possible ralliement désistement au profit du fondateur du RPR pour les prochaines présidentielles, pour lesquelles il s’est lui-même le premier annoncé candidat. En somme, Charles Pasqua risque de finir sa carrière politique (il est né en 1927 !) dans le rôle qu’il tient depuis bientôt vingt cinq ans : rabatteur des voix, voire des élus, d’extrême droite.

Trois députés européens du RPF de Pasqua, Paul-Marie Coûteaux, Thierry de la Perrière - proche de de Villiers - et du fameux Jean-Charles Marchiani, ex-préfet et candidat à Toulon se sont illustré le mardi 25 avril 2000 par un soutien apporté à Jean-Marie Le Pen, Président du FN ; alors que la levée de son immunité parlementaire était demandée : dans un communiqué, ils avaient estimé qu’il revenait au Parlement Européen tout entier de se prononcer sur la levée de cette immunité avant que le gouvernement français ne le prive, par décret, de son mandat. Paul-Marie Coûteaux, ex-plume et proche de Philippe Séguin a déclaré dans Le Monde du 28 avril 2000 qu’il avait signé ce communiqué à la demande de Charles Pasqua lui-même qui aurait rencontré le FN Jean-Claude Martinez à ce sujet quelques jours auparavant... Le dimanche 30 avril, en marge du Congrès du FN, les noms de ces trois députés ont été applaudis par les militants, à la demande de l’euro-député FN Jean-Claude Martinez ! Mardi 2 mai 2000, Charles Pasqua a déclaré au cours d’une conférence de presse que, dans cette affaire, les pouvoirs publics auraient confondus inéligibilité, " qui ressort du droit national ", et immunité parlementaire. Il a ensuite démenti tout rapprochement avec le FN...

IL S’EST EXPRIME DANS L’HEBDO DU QUOTIDIEN

Paul-Marie Coûteaux (ex-RPR, ex-séguiniste) député européen souverainiste, apparenté RPF-Pasqua (L’Hebdo du Quotidien du 31 août 2000).


Source : Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) http://www.mjsfrance.org