Réponse de Jean-Marie Le Pen

(Source : AFP, 16-04-97)


16-04-97 13h35 - Général-Politique - FN-SECURITE - Lead

JEAN-MARIE LE PEN : SI LE DPS EST DISSOUT, "IL APPARTIENDRA A CHAQUE CITOYEN MIS EN DANGER D’ASSURER SA LEGITIME DEFENSE"

PARIS, 16 avr (AFP) - Le président du Front national Jean-Marie Le Pen a estimé mercredi que, si le DPS, le service d’ordre du FN, était dissout, "il appartiendrait à chaque citoyen mis en danger d’assurer sa légitime défense".

M. Le Pen commentait lors d’une conférence de presse des informations non confirmées officiellement, faisant état d’une éventuelle dissolution par décret après enquête, du "Département Protection Sécurité" du FN.

Selon le président du FN, une telle mesure serait la conséquence de "dénonciations calomnieuses" affirmant que le FN disposait de "milices armées". Il a notamment mis en cause le journaliste Nicolas Domenach, contre lequel il a affirmé que le FN a porté plainte,

M. Le Pen a affirmé d’autre part que des personnes présentées par la chicine France3 comme des membres du DPS habillés en policiers opérant aux abords du Palais des congrès de Strasbourg lors du loème congrès du FN étaient en fait de véritables policiers venus contrôler la présence éventuelle d’explosifs.

Selon le président du FN, ces "commentaires diffamatoires" seraient "dérisoires si le Premier ministre ne semblait avoir pris cela au sérieux au point de déclencher une enquête".

"Les DPS sont des gens qui assurent la sécurité, bien souvent violemment mise en cause par ceux qui agressent nos manifestations", a ajouté M. Le Pen.

"Si cette manoeuvre aboutissait à la dissolution tout à fait injustifiée de notre service d’ordre, il appartiendrait à chacun des citoyens mis en danger d’assurer sa légitime défense... ) La responsabilité en reposerait bien sûr exclusivement sur le ministre de l’intérieur", a conclut M. Le Pen.


Réponse de Jean-Marie Le Pen

(Source : Présent 18-04-97)


LE FRONT NATIONAL CONTRE LA DISSOLUTION DE LA FRANCE

" Voici venu le temps des rumeurs ... dissolvantes." C’est ainsi que Jean- Marie Le Pen a commence la conférence de presse qu’a tenue, mercredi, au siège du Front national, à Saint-Cloud.

Rumeurs de dissolution de l’Assernblée nationale, rumeurs de remaniernent gouvememental, rumeurs de dissolution du DPS, le service d’ordre du FN, voire rumeurs de dissolution du Front national lui-mème...

Après avoir évacué rapidement l’eventualité d’une dissolution de l’Assemblée nationale, " toujours possible " mais qu’il désaprouve tout à fait (" Nous sommes évidement hostiles à une telle dissolution, les élections doivent se dérouler selon le scénario prévu par la loi et dans le temps prévu par la loi"), Jean-Marie Le Pen a indiqué : " Nous c’est la dissolution de notre pays qui nous inquiète".

Il est alors revenu - avec force et, par moments avec une certaine gravité de ton - sur certaines rumeurs selon lesquelles le ministère de l’intérieur aurait diligenté une enquête sur le DPS (département protection sécurité). C’est le ministère de l’intérieur lui-même qui vient d’apporter un démenti total à de telles rumeurs : aucune enquête spécifique n’ a été en l’occurence diligentée.

Il n’en existe pas moins qu’une formidable campagne - France Inter, les chiens couchants de la droite molle et de la gauche dure, la presse serve (France-Soir en fait quasiment toute sa " une " et y consacre trois pages entières de sanies ... ) - est actionnée sur le thème : " Debré préparerait la dissolution du service d’ordre musclé du parti lepéniste ". Ce n’est pas vrai ? Tanpis. Ça peut donner des idées à Debré. Ça peut lui forcer la main. Ça peut préparer l’opinion publique à l’idée qu’une telle mesure est envisageable sinon déjà envisagée.

Une telle rumeur, a déclaré Le Pen, est partie de "dénonciations calomnieuses" affirmant que le Front national disposerait de " de milices armées ". Le Front national ne dispose d’aucune milice. Armée ou pas. Mais il a, comme tous les partis et nombre de syndicats, un service d’ordre qui, depuis 25 ans, assure la sécurité des personnes et des biens lors des manifestations publiques du FN. jamais agresseur, toujours agressé. Jamais raciste mais toujours victime du racisme dominant, le Front national n’a jamais [et il a pris soin de l’épeler :"JAMAIS"] perturbé ou attaqué la moindre réunion publique, le moindre meeting, le moindre congrès de ses adversaires politiques ", a encore déclaré Le Pen.

Tous les meetings du Front national en revanche, y compris ses plus anodines réunions, ses dîners-débats, sont systématiquement attaqués par des hordes qui viennent là pour blesser et pour tuer.

 " On nous dit que certains des membres du DPS ont porté des casques et des boucliers. Ce sont là, on le remarquera, des éléments de protection et non d’agression. Des éléments de protection contre les voyous qui nous attaquent à coups de boulons, de bouteilles, de cocktails molotov. Mais je sais bien qu’il y en a qui trouveraient normal, souhaitable, que nous offrions nos cranes et nos poitrines à nos agresseurs... Ceux-là se trompent, nous ne nous laisserons ni blesser ni tuer impunément.

Jean-Marie Le Pen, qui avait à ses côtés Bruno Gollnisch et Bruno Mégret, a d’autre part projeté l’extrait mensonger de FR3 qui, au moment des événements de Strasbourg, avait présenté des membres du DPS "habillés en CRS ". Des membres du DPS, ces gens vêtus de bleu ? Eh non, tout simplement des policiers de l’équipe de déminage de Strasbourg qui venaient de contrôler le Palais des Congrès et en route pour aller contrôler l’Hôtel Hilton... " Sûr que ces gars ressemblent furieusement à des policiers" a ironisé Jean-Marie Le Pen, annonçant par ailleurs que le Front national portait plainte contre " Nicolas Domenach, le faussaire récidiviste de LEvènement du Jeudi" qui écrit que le FN disposerait "milices armées ".

Dans le numéro de France-Soir, que nous evoquions plus haut, le syndicaliste de gauche (CUP- SGP) Jean-Louis Arajol va beaucoup plus loin que ce Domenach. Et de façon plus grave. Arajol est un policier. Un policier assermenté. Et il ment. Il ment quand il déclare, derrière sa casquette d’assermenteur que " le DPS est fort de 3 000 à 7 000 hommes dont la plupart sont armés."

Il ment sur le nombre, bien sûr. Le DPS compte quelque 1 700 personnes dont 20 % de femmes. Mais il ment surtout quand il ose dire - lui qui est policier et qui a tous les moyens de savoir que c’est faux - que des membres du DPS seraient armés. Même les ennemis les plus haineux du Front national n ont jamais osé avancer une telle forgerie. Et il faut que ce soit un policier, un policier très à gauche, certes, mais un policier assermenté le dise...

Arajol l’assermenteur a d’ailleurs des émules en la personne de ses collègues de l’autre syndicat de gauche de la police, la FASP, qui donne, elle, dans la tranquille délation. Un policier de cette Fédération a ainsi expliqué qu’il connaissait" personnellement des collègues qui participent, hors heures de service, au service d’ordre du FN, en tant que militants ".

Une dissolution du DPS (qui soit dit en passant, n’est pas une association et qu’on ne pourrait dissoudre qu’au prix d’acrobaties juridiques) ? Jean-Marie Le Pen ne veut pas y croire :

"Mais si ces manoeuvres aboutissaient alors il appartiendrait à chacun des citoyens mis en danger d’assurer sa propre légitime défense. La responsibilité en reposerait bien sûr exclusivement sur le ministère de l’intérieur..."

Jamais agresseur, toujours agressé. Jamais raciste, toujours victime du racisme dominant. Avec des blessés. Et des morts. Depuis 7 ans, un militant du Front national du Val-d’Oise, fauché par une voiture qui a volontairement foncé sur lui lors d’un collage d’affiches, était dans le coma. Celui-Ià, les Debré, Arajol, Trautmann et autres gros boeufs de la FASP, n’auront pas à le dissoudre. Il vient de mourir.

Alain Sanders

Dossier du Réseau Voltaire

"Le DPS : une milice contre le République"